Job, le captif de Dieu
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Job, le captif de Dieu
Monique Jeu 21 Oct 2021 - 1:09
D'entre tous les fils de Dieu, Job était l'un des plus précieux. Son histoire est vraiment pathétique. Par cet homme, en effet, alors que les attaques s'étaient concentrées sur lui, le Père s'apprêtait pourtant à manifester la manière dont il allait justifier et faire approuver tous Ses actes, face aux hommes, aux anges, et à l'univers tout entier.
En agissant de cette manière, Dieu réduisait au silence les accusations de Satan, en même temps qu'il provoqua et inspirera de la part de Son immense famille, une explosion de louanges comparables au bruit de grandes eaux.
Je vous insère le texte du livre de Job:
1 1 Il y avait dans le pays d'Uts un homme qui s'appelait Job. Cet homme était intègre et droit ; il craignait Dieu et se détournait du mal.
2 Il lui naquit sept fils et trois filles.
3 Il possédait sept mille brebis, trois mille chameaux, cinq cents paires de bœufs, cinq cents ânesses, et un très grand nombre de serviteurs. Cet homme était le plus considérable de tous les fils de l'Orient.
4-5 Ses fils allaient les uns chez les autres et donnaient tour à tour un festin, et ils invitaient leurs trois sœurs à manger et à boire avec eux. Quand les jours de festin étaient passés, Job appelait et sanctifiait ses fils, puis il se levait de bon matin et offrait pour chacun d'eux un holocauste ; car Job disait : Peut-être mes fils ont-ils péché et ont-ils offensé Dieu dans leur cœur. C'est ainsi que Job avait coutume d'agir.
6 Or, les fils de Dieu vinrent un jour se présenter devant l'Eternel, et Satan vint aussi au milieu d'eux.
7 L'Eternel dit à Satan : D'où viens-tu ? Et Satan répondit à l'Eternel : De parcourir la terre et de m'y promener.
8 L'Eternel dit à Satan : As-tu remarqué mon serviteur Job ? Il n'y a personne comme lui sur la terre ; c'est un homme intègre et droit, craignant Dieu, et se détournant du mal.
9-11 Satan répondit à l'Eternel : Est-ce d'une manière désintéressée que Job craint Dieu ? Ne l'as-tu pas protégé, lui, sa maison, et tout ce qui est à lui ? Tu as béni l'œuvre de ses mains, et ses troupeaux couvrent le pays. Mais étends ta main, touche à tout ce qui lui appartient, et je suis sûr qu'il te maudit en face.
12 L'Eternel dit à Satan : Voici, tout ce qui lui appartient, je te le livre ; seulement ne porte pas la main sur lui.
Alors Satan se retira de devant la face de l'Eternel.
13-15 Un jour que les fils et les filles de Job mangeaient et buvaient du vin dans la maison de leur frère aîné, il arriva auprès de Job un messager qui dit : Les bœufs labouraient et les ânesses paissaient à côté d'eux ; des Sabéens se sont jetés dessus, les ont enlevés et ont passé les serviteurs au fil de l'épée. Je me suis échappé, moi seul, pour t'en apporter la nouvelle.
16 Il parlait encore, lorsqu'un autre vint et dit : Le feu de Dieu est tombé du ciel, a embrasé les brebis et les serviteurs, et les a consumés. Et je me suis échappé, moi seul, pour t'en apporter la nouvelle.
17 Il parlait encore, lorsqu'un autre vint et dit : Des Chaldéens, formés en trois bandes, se sont jetés sur les chameaux, les ont enlevés, et ont passé les serviteurs au fil de l'épée. Et je me suis échappé, moi seul, pour t'en apporter la nouvelle.
18-19 Il parlait encore, lorsqu'un autre vint et dit : Tes fils et tes filles mangeaient et buvaient du vin dans la maison de leur frère aîné ; et voici, un grand vent est venu de l'autre côté du désert et a frappé contre les quatre coins de la maison ; elle s'est écroulée sur les jeunes gens et ils sont morts. Et je me suis échappé, moi seul, pour t'en apporter la nouvelle.
20-21 Alors Job se leva, déchira son manteau et se rasa la tête ; puis, se jetant par terre, il se prosterna et dit : Je suis sorti nu du sein de ma mère, et nu je retournerai dans le sein de la terre.
L'Eternel a donné, l'Eternel a ôté ; que le nom de l'Eternel soit béni !
22 En tout cela, Job ne pécha point et n'attribua rien d'injuste à Dieu.
2 1-2 Or, les fils de Dieu vinrent un jour se présenter devant l'Eternel, et Satan vint aussi au milieu d'eux se présenter devant l'Eternel.
L'Eternel dit à Satan : D'où viens-tu ? Et Satan répondit à l'Eternel : De parcourir la terre et de m'y promener.
3 L'Eternel dit à Satan : As-tu remarqué mon serviteur Job ? Il n'y a personne comme lui sur la terre ; c'est un homme intègre et droit, craignant Dieu et se détournant du mal. Il demeure ferme dans son intégrité, et tu m'excites à le perdre sans motif.
4-5 Et Satan répondit à l'Eternel : Peau pour peau ! Tout ce que possède un homme il le donne pour sa vie. Mais étends ta main, touche à ses os et à sa chair, et je suis sûr qu'il te maudit en face.
6 L'Eternel dit à Satan : Voici je te le livre : Seulement épargne sa vie.
7 Alors Satan se retira de devant la face de l'Eternel. Puis il frappa Job d'un ulcère malin, depuis la plante du pied jusqu'au sommet de la tête.
8-10 Job prit un tesson pour se gratter et s'assit sur la cendre.
Sa femme lui dit : Tu demeures ferme dans ton intégrité ! Maudis Dieu, et meurs !
Mais Job lui répondit : Tu parles comme une femme insensée.
Quoi, nous recevons de Dieu le bien et nous ne recevrions pas aussi le mal ?
En tout cela Job ne pécha point par ses lèvres.
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Commençons par "voir l'Ecrit" sur cette sorte de rencontre dans les lieux célestes, c'est-à-dire quand Dieu est accusé par Satan et qu'ainsi le défi est jeté.
Nous voyons qu'un jour, là-haut, alors que les "fils de Dieu" se présentaient devant le trône, Satan apparut aussi parmi eux. Et il vaut la peine de noter tout se suite que c'est Dieu qui prit l'initiative de parler à Satan.
V 3 "Dans tes allées et venues sur la terre, as-tu remarqué mon serviteur Job ? Il n'y en a point comme lui sur toute la terre".
Il paraît étrange que Dieu attire ainsi l'attention de Satan sur Job. Agir ainsi, n'était-ce pas faire de lui une cible pour son ennemi ? Oui ; mais seulement le Père savait quelle serait la réaction de Job quand il serait effectivement atteint et jeté dans le creuset de l'épreuve.
Cependant il faut noter ceci : V 2 Et Satan vint aussi au milieu d'eux se présenter devant l'Eternel.
C’est pour cette raison que l’Eternel dit : v 3 Il demeure ferme dans son intégrité, et tu m'excites à le perdre sans motif.
Satan se promenant au beau milieu des "fils de Dieu", attendait donc la moindre faille en eux et surtout en Job. C'est sans doute cela le "tu m'excites à le perdre sans motif".
De toute évidence l'Eternel était au courant des griefs qui s'étaient accumulés dans le cœur de Satan quand il se présenta devant Dieu parmi les êtres célestes. Donc, en concentrant l'attention de Son interlocuteur sur Job, en fait, Dieu faisait crever un douloureux et ancien abcès.
Alors l'accusateur profita immédiatement de l'occasion qui lui était donnée en disant en substance : "La fidélité de Job est-elle vraiment au-dessus de tout soupçon" ?
En émettant un doute sur ce point, Satan donnait libre cours à la haine qu'il vouait à Dieu.
Il dit encore en substance :
- N'y a-t-il pas une faille dans la solidité des liens entre Job et Dieu ?
- Est-ce pour rien que Job sert Dieu ?
Par cette insinuation, Satan pensait embarrasser Dieu. Il prouvait en tout cas qu'il avait déjà observé Job et qu'il était en train de comploter depuis longtemps quelque noir dessein ; car non seulement il mettait en doute la pureté du caractère de Job, mais encore il prolongeait son insinuation en mettant en cause le caractère même de Dieu !
En somme Satan disait ceci :
"Tu paies les hommes pour qu'ils te suivent !
Qui donc refuserait ses fidèles services à quelqu'un qui vous tient lieu d'écran protecteur contre l'adversité, qui satisfait tous les désirs de l'âme" ?...
Cette basse provocation donnait à entendre que Dieu ne peut pas se constituer une famille qui Lui ressemble et comme il la désire, sans lui distribuer des cadeaux".
Voilà la question centrale de cette méditation, ainsi que le véritable enjeu, le centre de la pensée du texte inspiré.
"Dieu achète-t-il les hommes" ?
Réduit à sa plus simple expression, le point central de l'acte d'accusation de Satan peut se formuler comme suit :
"Notre Père peut-il vraiment gagner des gens à sa cause, sans user de corruption en leur promettant monts et merveilles" ?...
Une telle accusation exige de la part de Dieu une réponse à la hauteur de celle-ci.
En effet, est-il vrai que Dieu doive faire appel à l'égoïsme de l'homme pour réaliser Son dessein ? Ne peut-il obtenir des fils qu'à force de douceurs et de gâteries ?
Quelle audacieuse atteinte à la sainteté de Dieu ce serait !
Satan, lui, fait appel à l'orgueil, à la crainte, à la sensualité, à la cupidité, et autres choses du même type ; de plus il insulte indirectement Dieu en prétendant qu'Il utilise -Lui aussi-, des méthodes semblables aux siennes…
Satan, abondamment pourvu d'infâmes appâts pour se procurer une clientèle, accuse donc virtuellement Dieu d'en faire tout autant.
Tel est le caractère de notre adversaire.
Ainsi, la question fondamentale dans le cas de Job est une question de relation entre l'homme et Dieu. C'est-à-dire : "Job appartient-il à Dieu pour l'amour de Dieu, ou pour l'amour de Job, tel qu'il est présenté dans sa condition de vie de tous les jours" ?...
Satan insinue par là que les mobiles de Job sont inspirés par son bien-être général, et non par un désir sincère de glorifier Dieu et de réaliser son dessein.
Toutefois, nous devons nous souvenir ici que c'est seulement du côté de Satan -et de l'homme en général-, que la relation entre l'homme → et Dieu est controversée. Pas l'inverse.
Du côté de Dieu la question n'existe même pas sur ce point, car le Père connaît chacun des siens et la relation effective qu'ils ont avec Lui.
En fait, Dieu couvrait de Son regard toute cette affaire du début jusqu'à sa fin ; il couvrait tout l'intervalle de temps qui séparait Job de sa pleine rectification, de son changement de captivité.
Ce n'était pas Satan qui avait ouvert cette controverse, mais Dieu, ne l'oublions pas ! Ne l'oublions jamais. Même si c'est Satan qui excitait Dieu, c'était Dieu qui avait parlé et pris l'initiative d'une crise qui, pour finir, allait justifier Job, réduisant ainsi au silence les voix accusatrices du sombre royaume de Satan.
Mais ce n'est pas tout : La victoire de Dieu dans l'épreuve de Job allait donner aux armées célestes l'occasion de faire éclater leurs louanges à Celui qui se procure des fils à cause de ce que Lui Est, et non à cause de ce qu'Il fait.
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Nous voyons alors Satan pousser encore plus loin son défi : "Tu l'entoures d'une haie protectrice et tu bénis le travail de ses mains"...
Nous voyons, par ces paroles, que le raisonnement de Satan est à la mesure de son propre cœur. C'est-à-dire que pour lui, si Job s'intéresse à Dieu, c'est parce que l'Eternel Lui a accordé la prospérité et l'a comblé de toutes sortes de bonnes choses dans sa vie.
En fait, Satan ne craint pas de faire cette suggestion : "Laisse-le moi un peu et nous verrons ce que deviendront ses grandes affirmations de loyalisme" !
Alors Dieu répondit à Satan en retirant la haie protectrice dont Job était entouré, pour n'épargner que la vie de son serviteur.
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C'est ainsi que toute la création, sauf Job, fut invitée à observer l'arène dans laquelle celui-ci allait être mis à l'épreuve.
Anges, démons, fils des hommes, tous furent convoqués au spectacle.
Voilà pourquoi, pendant des siècles, le monde entier a eu et a encore pitié du "pauvre Job", et s'est demandé pour quelle raison Dieu permettait de "telles souffrances".
Mais ceux qui se sont identifiés avec Christ, de manière à partager avec Lui le point de vue de Dieu, ont bien compris ce qui se passait à ce moment-là. Nous pouvons presque les entendre dire :
"Quel privilège d'être choisi par Dieu ! D'avoir les circonstances de sa vie réglée par Lui, de telle sorte que l'adversité et les souffrances deviennent le moyen de Lui donner gloire, honneur et louange ! Car Lui seul est digne d'un tel hommage".
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Job prouve que pour lui, les appâts sont superflus.
Pour un observateur superficiel de cette affaire, le "pauvre Job" n'était qu'un agneau conduit à la boucherie. Tel est en effet le point de vue humain en général.
De cette manière, Satan cherchait à faire croire que ce n'était pas Job qui était mis à l'épreuve, mais Dieu ! En effet, un Dieu juste et droit peut-il, de propos délibéré, laisser ainsi souffrir Ses propres enfants ?...
Dieu est ainsi mis à l'épreuve, et encore aujourd'hui dans la réponse qui vient tout naturellement à cette question.
Mais ce que beaucoup ne savent pas, c'est qu'en fait la vie de Job devint le champ de bataille sur lequel le Père démontra qu'il allait s'entourer d'une grande famille prisonnière de Son Amour, et qu'il n'avait nul besoin pour cela d'engendrer dans leur cœur l'espoir d'un gain personnel, ou bien la crainte de ce qu'ils allaient "perdre".
Oui, Celui qui ne s'est pas ménagé Lui-même n'allait pas non plus ménager Job. Il voulait seulement le soumettre à des tests destinés à purifier ses mobiles.
Dieu n'a que faire de ces mobiles charnels qui inspirent habituellement les hommes, quand ceux-ci veulent se constituer une clientèle. Sa méthode, c'est de se révéler à Ses enfants comme absolument digne de leur amour. Et combien cela changerait notre attitude si nous pouvions voir dans quelle étroite intimité notre Père se trouve avec nous au temps de l'adversité, ou à l'heure de la correction !
Quelle révélation ce serait ! Il n'y a que ce "si grand Amour" de notre Père qui puisse astreindre un fils à ce terrible creuset de la souffrance, car il sait à quelle gloire ce creuset le prépare.
Nous autres, pères humains, nous savons trop bien comment nous sommes enclins à épargner ceux que nous aimons ; et quand nous nous laissons aller à ce penchant naturel, c'est souvent nous-mêmes que nous épargnons !
Certains hommes ont une très grande valeur aux yeux de Dieu, et aussi une place tout à fait spéciale dans Son plan.
Seul un homme de ce calibre, comme le fut Job, peut être donné en spectacle au monde invisible.
Et pourtant, quiconque a d'ores et déjà pris, par la foi, sa place avec Christ dans les lieux célestes, se rend bien compte que le cas de Job n'est pas unique.
Oui, la nature même et le caractère du Père exigent que tous Ses fils soient éprouvés et "changent de captivité", avant de pouvoir connaître pleinement le Père.
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L'histoire de Job a été utilisée de nombreuses fois pour illustrer presque toutes les expériences, presque toutes les situations qu'il est possible de rencontrer dans la vie chrétienne.
- Les uns prétendent que Job avait besoin d'être sauvé, (de l'adversité).
- Les autres insistent en disant que c'est de guérison dont il avait besoin.
- D'autres ont discerné chez lui qu'il avait besoin d'être détaché des besoins matériels.
- D'autres pensent que Job avait besoin d'acquérir plus de patience dans la tribulation.
- D'autres pensent encore que la conscience de Job devait être mise à l'épreuve…
En effet le récit de Job révèle effectivement ces différents besoins, qui sont comme "faisant partie intégrante de l'expérience qu'il vécut".
Mais il y a une leçon fondamentale que nous devons tirer avant tout des interprétations courantes de ses malheurs : Les hommes sont toujours, comme Job, beaucoup plus conscients de Job, c'est-à-dire d'eux-mêmes, qu'ils ne le sont de Dieu !
Les prédicateurs et les docteurs de l'Eglise n'ont guère l'habitude de souligner "ce que Dieu entendait réaliser par Job". Ils soulignent plutôt ce dont Job avait besoin que Dieu fasse pour Job.
Qu'aucun homme ne s'imagine être tout à fait au point, concernant l'idée qu'il se fait de lui-même ou de sa destinée, tant qu'il a encore son centre en lui-même et qu'il croit pouvoir utiliser Dieu à son profit !
Ce que nous sommes dans la vie est toujours le miroir de nous-mêmes. Nous ne pouvons pas le cacher, pas plus que nous ne pouvons cacher nos préférences et l'ordre des priorités que nous nous sommes fixés. Nos paroles et nos actes révèlent en effet si c'est à Dieu ou à l'homme que nous donnons la première place dans notre vie.
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Le "retournement" de la captivité de Job a quelque chose qui relève d'une sorte de démonstration. Un "modèle" en quelque sorte.
Dans un sens, si Dieu mit cet homme dans le creuset, c'était pour faire voir quelle est la rectification que Dieu doit encore accomplir en nous, si nous voulons réaliser son désir éternel.
Selon toute apparence, au début de l'histoire, Job n'avait pas encore choisi le chemin de la croix ; la croix qui, comme nous le savons, s'enracine par l'expérience. Job n'avait pas encore son centre en Dieu à ce niveau-là ; il ne connaissait pas le mode de Vie céleste, celui qui est issue d'une résurrection, bien que Job fût en lui-même un homme parfaitement intègre et droit.
D'un bout à l'autre de son épreuve, chaque circonstance de son expérience fut "comme un jalon de plus" en direction de son point culminant.
En effet, en avançant d'un chapitre à l'autre dans le texte biblique, la vraie nature de son problème apparaît de plus en plus clairement. Mais c'est vraiment dans le chapitre 29 que le Saint-Esprit met le doigt sur le point névralgique.
En effet, dans les 25 versets de ce chapitre, Job utilise quelque 39 fois le pronom personnel ou l'adjectif possessif.
Je mets le texte en soulignant justement ce fait, pour une meilleure compréhension :
29 1 Job prit de nouveau la parole sous forme sentencieuse et dit :
2 Oh ! Que ne puis-je être comme aux mois du passé, comme aux jours où Dieu me gardait,
3 Quand sa lampe brillait sur ma tête et que sa lumière me guidait dans les ténèbres !
4-6 Que ne suis-je comme aux jours de ma vigueur, où Dieu veillait en ami sur ma tente, quand le Tout-Puissant était encore avec moi et que mes enfants m'entouraient, quand mes pieds se baignaient dans la crème et que le rocher répandait près de moi des ruisseaux d'huile !
7-17 Si je sortais pour aller à la porte de la ville, et si je me faisais préparer un siège dans la place :
- Les jeunes gens se retiraient à mon approche, les vieillards se levaient et se tenaient debout.
- Les princes arrêtaient leurs discours et mettaient la main sur leur bouche.
- La voix des chefs se taisait, leur langue s'attachait à leur palais.
- L'oreille qui m'entendait me disait heureux, l'œil qui me voyait me rendait témoignage ; car je sauvais le pauvre qui implorait du secours, et l'orphelin qui manquait d'appui.
- La bénédiction du malheureux venait sur moi ; je remplissais de joie le cœur de la veuve.
- Je me revêtais de la justice et je lui servais de vêtement, j'avais ma droiture pour manteau et pour turban.
- J'étais l'œil de l'aveugle et le pied du boiteux.
- J'étais le père des misérables, j'examinais la cause de l'inconnu.
- Je brisais la mâchoire de l'injuste, et j'arrachais de ses dents, la proie.
18-25 Alors je disais :
- Je mourrai dans mon nid, mes jours seront abondants comme le sable.
- L'eau pénétrera dans mes racines, la rosée passera la nuit sur mes branches.
- Ma gloire reverdira sans cesse, et mon arc rajeunira dans ma main.
- On m'écoutait et l'on restait dans l'attente, on gardait le silence devant mes conseils.
- Après mes discours, nul ne répliquait, et ma parole était pour tous une bienfaisante rosée.
- Ils comptaient sur moi comme sur la pluie, ils ouvraient la bouche comme pour une pluie du printemps.
- Je leur souriais quand ils perdaient courage, et l'on ne pouvait chasser la sérénité de mon front.
- J'aimais à aller vers eux, et je m'asseyais à leur tête ; j'étais comme un roi au milieu d'une troupe, comme un consolateur auprès des affligés.
Dans ce texte, nous voyons que véritablement Job était plein de bonnes intentions et de bonnes actions, plein de droiture et d'intégrité de cœur ; mais décidément il y avait comme une fausse note dans tout ce chapitre : Job rapportait tout à lui.
Même si Job était "au milieu des autres", son problème était quand même Job lui-même. Bien que n'étant pas du tout le même homme, loin s'en faut, Job était –un tout petit peu- l'homme à la ressemblance de Caïn dans sa façon d'agir. Il était, avouons-le, l'homme "qui-se-donnait-tant-de-mal-pour-plaire-à-Dieu !"
Que Dieu me garde de dire quoi que ce soit de mal de Job et de ceux qui cherchent à plaire à Dieu ! De plus à la fin de sa carrière Dieu a rendu par trois fois témoignage à cet homme. Mais ça ce fut après son expérience ;
Moi même je ne sais comment je réagirais dans une telle épreuve.
Non ce que je veux dire, c'est que dans toute cette affaire Job était intègre, tout en étant complètement aveugle quant à ses vrais besoins : Job restait et demeurait lui-même le centre de toute cette expérience.
Mais quand on arrive au dernier chapitre du livre, on voit un Job qui a finalement franchi victorieusement le pas qui le séparait de l'essentiel.
Oui à la place d'un certain "ouï-dire" en lui, maintenant Job voit ; il a vu Dieu ! C'est alors qu'il confesse sa conduite coupable et irréfléchie, et se repent sur la poussière et sur la cendre.
Alors tout à-coup nous découvrons le véritable objectif vers lequel toutes ces expériences devaient aboutir : La captivité changée.
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Voilà le texte :
42 1 Job répondit à l'Eternel et dit :
2 Je reconnais que tu peux tout, et que rien ne s'oppose à tes pensées.
3 Quel est celui qui a la folie d'obscurcir mes desseins ?
Oui, j'ai parlé, sans les comprendre, de merveilles qui me dépassent et que je ne conçois pas.
4 Ecoute-moi et je parlerai ; je t'interrogerai et tu m'instruiras.
5-6 Mon oreille avait entendu parler de toi ; mais maintenant mon œil t'a vu. C'est pourquoi je me condamne et je me repens sur la poussière et sur la cendre.
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7 Après que l'Eternel eut adressé ces paroles à Job, il dit à Eliphaz de Théman : Ma colère est enflammée contre toi et contre tes deux amis, parce que vous n'avez pas parlé de moi avec droiture comme l'a fait mon serviteur Job.
8 Prenez maintenant sept taureaux et sept béliers, allez auprès de mon serviteur Job, et offrez pour vous un holocauste. Job, mon serviteur, priera pour vous, et c'est par égard pour lui seul que je ne vous traiterai pas selon votre folie ; car vous n'avez pas parlé de moi avec droiture, comme l'a fait mon serviteur Job.
9 Eliphaz de Théman, Bildad de Schuach et Tsophar de Naama, allèrent et firent comme l'Eternel leur avait dit : Et l'Eternel eut égard à la prière de Job.
10 L'Eternel rétablit Job dans son premier état, - lisez bien maintenant - quand Job eut prié pour ses amis.
C'est-à-dire après, et pas avant ! Pendant qu'il était encore malade et plein d'ulcères.
Et l'Eternel lui accorda le double de tout ce qu'il avait possédé.
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La captivité de Job changée.
Oui on voit maintenant un homme qui fut changé jusqu'aux sources mêmes de sa vie.
Dieu avait déterminé ce que serait le destin de Job, et le voici réalisé : Job était devenu véritablement un autre homme !
Pour comprendre, remarquons qu'Il n'est pas écrit que l'Eternel changea la captivité de Job, puis que celui-ci pria ensuite pour ses amis.
Si tel avait été le cas on pourrait normalement s'attendre à ce que son intercession fût la conséquence de son rétablissement. Car bien entendu l'homme naturel tient toujours ce raisonnement-là !
Non, la bible dit que Job pria pour ses faux amis, d'abord, et que sa propre délivrance arriva, ensuite.
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En vérité, si on veut être tout à fait honnêtes devant cette affaire, on voit bien qu'avoir vu Dieu avait tellement transformé la sensibilité intérieure de Job, qu'il y eût dans son cœur une initiative spontanée, lorsque ses faux amis eurent besoin que l'on priât pour eux.
Dépouillé maintenant du manteau qu'était son propre désespoir, il put comprendre les besoins des autres.
Avant, il aurait semblé que la première préoccupation de Job était que l'on priât pour lui ; mais maintenant il peut enfin voir qu'il y en a d'autres qui attendent leur délivrance, bien qu'étant en très bonne santé.
Le Seigneur n'avait, en effet, pas dit un seul mot à Job au sujet d'une "certaine promesse de sa délivrance dont il serait l'objet s'il faisait ceci ou cela".
Non, cela n'existe pas dans le texte.
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Pourtant, après avoir vu Dieu, Job ne pouvait-il pas espérer celle-ci maintenant ? Non, au lieu de cela, Dieu lui renvoie ses drôles de consolateurs qui avaient parlé si méchamment de lui, afin qu'il prie pour eux...
Quel mystère !
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Ce fut donc à la requête de Dieu que les trois hommes se groupèrent autour du miséreux qu'était Job, assis sur son tas de cendres.
Alors Job…
Alors quoi ?...
Alors pria pour eux. Et…
Et quoi ?...
Alors les cieux réagirent.
De Son trône, Dieu répondit avec autorité.
Pourquoi ?
Parce que Job était devenu un vase d'honneur, duquel Dieu pouvait, à la faveur de l'œuvre de mort à soi qu'il avait faite subir à Job, faire sortir la vie pour les autres.
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Il semble donc que Dieu ait choisi le meilleur des hommes parmi les hommes, un homme "intègre et droit" ; un homme "qui craignait Dieu et qui se détournait du mal", pour démontrer, -ô mystère des mystères-, combien les hommes, dans leur état naturel comme c'était le cas de Job, sont privés de la connaissance de la gloire de Dieu, et par cela ont besoin d'être rectifiés par Lui.
Oui, malgré toutes ses vertus, Job avait besoin de passer par cette mort qu'est l'humiliation. Aussi, désormais, Dieu put éclairer plus complètement Son serviteur.
Ce n'était pas assez, en effet, le fait de "laisser mettre le nez dans la poussière un homme avec un certain côté centré sur lui-même, dans le sens que Job rapportait tout à lui-même.
Non ce n'était que le début.
Après l'avoir mis dans la poussière, Dieu ne devait-il pas lui donner la vision plus complète de la sagesse divine, face à l'existence ?... Quelque chose qui le mette en parfaite harmonie avec le Père et avec l'intention du Père ?
Oui.
Job fut transformé ; de cela nous sommes bien certains. Autrement comment aurait-il pu prier sincèrement pour "ses amis" qui lui avaient parlé si durement et l'avaient si cruellement jugé ?
- Une pointe de dépit aurait pu quand même surgir dans son cœur, à la pensée que Dieu pouvait, par sa prière, bénir ses amis qui le méritaient si peu, alors que lui-même était encore laissé dans le dépouillement le plus complet.
- S'est-il demandé alors ce que ses amis avaient pu conclure de le voir toujours aussi éprouvé ?
- A-t-il soupçonné qu'ils fussent capables, même pendant qu'il priait, se moquer de lui ?
Non, nous ne trouvons dans le texte aucune trace de pareils sentiments !
Que Job fut rectifié dans ses fondements, que la croix eût commencé son œuvre au-dedans de lui, cela apparaît clairement par le fait que Dieu entendit sa prière.
Puis, alors que Job était en instances devant le trône de Dieu, la parole d'autorité, cette parole que seul le trône de Dieu est capable d'émettre, fut prononcée :
"Délivrez tout d'abord mon serviteur Job, car mon intention de rectification en lui a été réalisée ; et maintenant par lui je peux réaliser la délivrance extérieure".
C'est ainsi que cette âme, "devenue maintenant royale", fut libérée de sa "servitude intérieure".
Puis elle fut délivrée des liens de l'affliction ; et les derniers jours de sa vie, si féconde pour la cause de Dieu, manifestèrent encore plus de grandeur que les premiers, car ils provenaient d'une sorte de résurrection.
Désormais le Père pouvait sans risque partager avec Job tous ses biens, sachant qu'à l'avenir ils seraient utilisés uniquement pour son dessein.
42 11 Les frères, les sœurs et les anciens amis de Job vinrent tous le visiter, et ils mangèrent avec lui dans sa maison. Ils le plaignirent et le consolèrent de tous les malheurs que l'Eternel avait fait venir sur lui, et chacun lui donna un kesita et un anneau d'or.
12 Pendant ses dernières années, Job reçut de l'Eternel plus de bénédictions qu'il n'en avait reçues dans les premières. Il posséda quatorze mille brebis, six mille chameaux, mille paires de bœufs, et mille ânesses.
13 Il eut sept fils et trois filles :
14 Il donna à la première le nom de Jemima, à la seconde celui de Ketsia, et à la troisième celui de Kéren-Happuc.
15 Il n'y avait pas, dans tout le pays, d'aussi belles femmes que les filles de Job. Leur père leur accorda une part d'héritage parmi leurs frères.
16 Job vécut après cela cent quarante ans, et il vit ses fils et les fils de ses fils jusqu'à la quatrième génération.
17 Et Job mourut âgé, rassasié de jours.
On aimerait en savoir davantage sur les bénédictions qui suivirent le rétablissement de Job, les circonstances et la suite des événements. Mais non il ne nous en est rien dit. Ces détails sont probablement de peu d'importance aux yeux du Seigneur, qui regarde au cœur.
Il se peut que, dans Sa toute sagesse, le Père connaisse comment d'autres de Ses enfants, dans la fournaise de l'épreuve, seraient tentés de s'attacher aux signes visibles de leur rétablissement, au lieu d'aspirer au "changement de leur captivité", qui a pour Dieu une valeur tellement plus grande !
Il se peut en effet qu'Il agisse et permette ces choses "en fonction des personnes".
Il se peut aussi que l'essentiel de la rectification de Job puisse nous échapper pour un temps.
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Si les avantages qui furent la part de Job dans ses dernières années, sont encore pour nous le principal sujet d'intérêt, c'est certainement que notre sensibilité n'a pas encore été éveillée à la personne de Dieu, et à ce qui peut le satisfaire, Lui.
L'heure de la rectification sonna, pour Job, quand il fit le pas du côté de Dieu et qu'il fit sienne Sa propre préoccupation. C'est alors qu'il adopta la vie du "sacrifice spontané", qui procure toujours la délivrance aux autres. C'est d'ailleurs dans cette attitude d'oubli de soi que l'on peut constater les plus grandes délivrances.
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Oui on peut même arriver à être prisonniers de nos propres problèmes spirituels, quand on ne dépasse pas le stade du contentement ; de la satisfaction.
Le moyen de se sortir de ce piège doré, c'est d'avoir sur son cœur le fardeau du peuple de Dieu tout entier ; c'est cela qui engendre une source de force spirituelle, et alimente en vrais besoins une vie chrétienne digne de ce nom.
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Monique- Messages : 1511
Date d'inscription : 18/05/2021
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