Une nouvelle réforme ou plutôt une refondation radicale?

Je vous partage à fin de discussion, le dernier article de mon blog.

Cela fait longtemps que je préfère parler d’une refondation, d’une repose des fondements, plutôt que de nouvelle réforme pour l’Église.

La Réforme, comme son nom l’indique, n’a été qu’une tentative de retour à une notion plus ancienne de l’Église et de la foi, sans chercher à retourner aux racines même de l’Évangile.
Si l’on excepte la réforme radicale, elle n’était qu’un retour aux Pères de l’Église, et aux confessions de foi historiques, sans revenir directement au fondement, l’Écriture.
Je crois que l’impérieuse nécessité est de revenir à la racine, aux Écritures, sans les filtres de siècles et même de millénaires d’histoire ecclésiastique et de traditions théologiques. Ces dernières se sont édifiées les unes sur les autres sans chercher à se réévaluer à la lumière des textes premiers.

Un retour aux Écritures amènera automatiquement à des changements fondamentaux dans la plupart de nos pratiques communautaires et personnelles. Peu d’entre elles se retrouvent telles quelles dans le Nouveau Testament.
Pour revenir à une compréhension la moins possible corrompue des Écritures, une double démarche est nécessaire. Premièrement, la révélation du Saint-Esprit et un travail intellectuel en relation servant à comprendre les textes bibliques dans leurs contextes historiques et religieux. Le contrôle des inspirations spirituelles est indispensable pour ne pas se laisser emporter à tout vent de doctrine ou de pratique. Mais la conduite par le Saint-Esprit doit être première pour que ce ne soit pas l’intelligence humaine qui trace le chemin.

Il m’est arrivé plusieurs fois que le Saint-Esprit, directement ou indirectement, m’ait demandé où telle ou telle doctrine généralement admise se trouvait attestée dans la Bible. Ces questions étaient destinées à me faire penser et rechercher par moi-même. Je vérifiais ensuite mes découvertes pour être sûr de ne pas m’égarer, et j’en trouvais la confirmation dans divers écrits chrétiens actuels ou primitifs.

Un petit exemple tout frais que je soumets à votre réflexion. L’arbre de vie de Genèse 2 implique que l’homme d’alors n’était pas immortel, il avait besoin de revenir régulièrement à la source de la vie pour perdurer. Cela implique aussi que nous n’avons pas d’âme immortelle, puisque comme l’indique le contexte l’âme est ce qui nous rend physiquement vivants tout comme les autres êtres animés (animaux).

Cette simple constatation peut remettre en question nombre de nos conceptions sur l’ensemble des Écritures et en particulier sur le sens et les dimensions du salut en Jésus-Christ.

La rigueur doctrinale dans une démarche intellectuelle de contextualisation n'est pas forcément à la mode. J'ai l'impression que les idées et les constructions rationnelles prennent de moins en moins et sont vite englouties et relativisées dans une masse d'information avec leurs contraires. Si quelque chose doit être entrepris sur le plan doctrinal cela pourra difficilement avoir lieu sans que cela corresponde en même temps à une expérience qui révèle intérieurement l'enseignement. Prendre conscience par exemple de l'éternité de Dieu et de la fragilité de l'âme peut nous encourager à situer l'immortalité du côté de ce que nous ne connaissons pas naturellement.

On assiste au retour en force du traditionalisme auquel se raccrochent des gens souvent jeunes "en quête de sacré" ou d'identité qui n'ont quasiment aucune culture biblique. Si bien que la démarche qu'il y'avait derrière la réforme pourrait redevenir pertinente, mais d'un point de vue très pratique. Puisque c'est ce qui parle davantage aujourd'hui aux gens.

Parallèlement le pentecôtisme est toujours assez dynamique et assez pratique. Mais comme le ritualisme il entend faire reposer la présence de Dieu sur des états émotionnels, au cours d'une pratique bien précise qui reste soumise à une durée, un lieu, une méthode. Que la mise en scène soit ancienne ou nouvelle. Une fois que ces états laissent place à des états plus ordinaires, c'est la fin de l'expérience et le retour au profane. Il y aurait donc matière à rechercher un rapport au vécu de la foi qui ne soit pas autant dépendant des états, de ce qui peut être perçu, ressenti ou intellectualisé. Car ces choses sont instables et sans cesse entrain de varier.

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Yoda,

Tu prônes une nouvelle réforme.

Or il y en a deux et deux seules, à savoir la Réformation et le renouveau évangélique des 19 et 20 èmes siècles. On ne peut pas s'attendre davantage, sinon des réformes de moindre importance.


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gerardh a écrit:__

Yoda,

Tu prônes une nouvelle réforme.

Or il y en a deux et deux seules, à savoir la Réformation et le renouveau évangélique des 19 et 20 èmes siècles. On ne peut pas s'attendre davantage, sinon des réformes de moindre importance.


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gerardh, relis-moi et lis mon titre!
Je parle de quelque chose de plus radical qu'une nouvelle réforme, mais d'une refondation, d'un retour aux Écritures sans le filtre des traditions et doctrines historiques.
Mais même si certains préférèrent parler d'une nouvelle Réforme ou d'une troisième réforme, je ne vois absolument pas sur quoi tu te baserais pour dire qu'il n'y en aurait que deux. Aurais-tu peur que cela veuille dire que tes doctrines auraient besoin d'être réformées?