La liberté chrétienne

Matthieu 5:3 Heureux les pauvres en esprit, car le royaume des cieux est à eux.

Psaume 1:1 Heureux l'homme qui ne marche pas selon le conseil des méchants, qui ne se tient pas dans la voie des pécheurs, et qui ne s'assied pas sur le trône des orgueilleux !
2 Il prend plaisir à la loi de l'Éternel, Il médite ses statuts jour et nuit.

Aujourd'hui, nous allons comparer le concept de bénédiction dans l'Ancien et le Nouveau Testament. Tout d'abord, nous examinerons qui est considéré comme béni, puis nous explorerons comment la nature de cette bénédiction diffère entre les deux.

Nous pouvons prendre plaisir à lire la Parole de Dieu, la Bible, et la méditer jour et nuit, comme le dit le Psalmiste, et cela nous placera au rang des bienheureux.

Cependant, nous devons nous méfier de notre tendance à faire de l'étude de la Parole, de la prière, du service à l'église, des offrandes, du ministère pastoral, et autres, des mérites de notre propre piété. La Bible appelle cela l'orgueil de l'auto-justification, une nature que nous avons tous. L'orgueil conduit à la chute et nous fait retourner sur le chemin de la méchanceté, malgré la grâce de la Parole de Dieu qui nous a libérés.

Les béatitudes enseignées par Jésus dans le sermon sur la montagne sont difficiles à comprendre au début. C'est parce que ceux qui sont considérés comme bénis incluent les pauvres, ceux qui pleurent, et même ceux qui sont persécutés à cause de la justice. Ce sont des personnes que nous pourrions initialement considérer comme maudites. Pourtant, elles sont déclarées comme étant véritablement bénies.
Ceux qui ne résident pas dans la grâce de Dieu deviennent ainsi des bénéficiaires de cette bénédiction.

Celui qui se reconnaît comme étant abandonné, malade, aveugle, blessé, pécheur, ignorant, humble, et n'ayant pas encore trouvé refuge dans la grâce ne peut jamais être orgueilleux. Il confesse que toute source de bénédiction réside uniquement en Dieu Trinitaire, qui a appelé ceux qui étaient en dehors de sa grâce à entrer dans sa grâce. Cette bénédiction ne vient pas de "l'étude approfondie des Écritures, de la prière abondante, et des bonnes œuvres", mais de la reconnaissance que Jésus-Christ a pris nos péchés sur lui, est revenu du tombeau, est monté au ciel, et nous a envoyé l'Esprit Saint comme Emmanuel. Il nous sauve, nous donne continuellement sa force pour nous rendre saints comme lui, et nous guide vers le salut final.

L'expression "bienheureux" est en effet une traduction du grec "μακάριος" (makarios), qui correspond à l'hébreu "אַשְׁרֵי" (ashrei) de l'Ancien Testament. Ce terme est utilisé dans la Septante pour rendre "ashrei" dans le Psaume 1 et dans d'autres passages. En coréen, la Bible utilise souvent l'expression "homme bienheureux" pour rendre cette idée. En revanche, la plupart des traductions occidentales rendent cette expression de manière plus descriptive en disant "Blessed are..." ("Bénis sont..."), ce qui est exactement la même construction linguistique que celle utilisée par Jésus dans les béatitudes du sermon sur la montagne.

Le Psaume 1 illustre bien que dans l'Ancien Testament, la bénédiction est associée à ceux qui trouvent leur joie dans la loi de Dieu et méditent sur elle jour et nuit. Typiquement, cela fait référence aux bénédictions terrestres dans cette vie présente. Puisque la mort semble anéantir tout, jouir des bénédictions pendant notre existence sur terre devient un objectif majeur. Après l'exil à Babylone, il semble que l'intérêt pour la vie éternelle ait commencé à émerger, mais cela semble être une extension de la soif de bénédictions terrestres.

En revanche, dans le sermon sur la montagne selon l'Évangile de Matthieu, Jésus enseigne que la bénédiction est donnée aux abandonnés, aux malades, aux pécheurs, aux pauvres, et aux ignorants. Ces personnes reçoivent la bénédiction non par leurs propres mérites, mais uniquement par la grâce de Jésus. Ils expérimentent la restauration, la guérison, le pardon des péchés, et reçoivent la sagesse céleste en cadeau. La source de cette bénédiction n'est pas humaine, mais réside dans la présence de Jésus et en étant avec Dieu. C'est pourquoi ils ne tombent jamais dans le piège de l'orgueil, mais cherchent toujours Dieu, la source de la bénédiction.

Selon la Bible, toutes nos souffrances (le mal) découlent du péché. Par la grâce de Jésus, qui a pris sur lui notre péché, la racine de notre souffrance, nous ne sommes plus esclaves ni du péché ni de la souffrance. La mort, qui est le résultat du péché, a été également vaincue, nous permettant de recevoir la vie éternelle. Cependant, notre corps physique doit encore passer par la première mort, ce qui signifie que nous devons accepter et vivre avec la réalité du péché en nous jusqu'à notre mort physique.

Ceux qui reconnaissent leur propre péché, le confessent, mais proclament en même temps qu'ils sont devenus justes par la foi en Jésus, demeurent en lui et s'efforcent de faire de leur mieux pour rester en Lui.

Galates 5:1 dit : "C'est pour la liberté que Christ nous a affranchis. Tenez donc ferme dans cette liberté, et ne vous placez pas de nouveau sous le joug de la servitude."
Galates 5:13 dit : "Frères, vous avez été appelés à la liberté ; seulement ne faites pas de cette liberté un prétexte de vivre selon la chair ; mais rendez-vous, par la charité, serviteurs les uns des autres."

Jésus nous a libérés de l'esclavage du péché, mais tant que nous vivons dans ce monde, notre chair peut à tout moment remettre le joug du péché. Celui qui reconnaît humblement cette possibilité, qui confesse qu'il est un pécheur en dehors de la grâce de Jésus et qui cherche à entrer et à rester dans la grâce de Jésus à tout moment est le protagoniste des Béatitudes du Sermon sur la montagne.

La liberté que Jésus nous a donnée est totale, au point que nous avons même la liberté de pécher. C'est pourquoi l'apôtre Paul nous rappelle : Jésus s'est incarné, est mort sur la croix et est retourné sur son trône céleste pour nous libérer. Cependant, nous devons avec joie et spontanéité rendre cette couronne de liberté à Dieu, devenant ainsi des serviteurs aimants et volontaires de Dieu. Puissions-nous réellement jouir de cette liberté, en comprenant que devenir des serviteurs de Dieu est la plus grande liberté que nous ayons jamais reçue. Que Dieu nous utilise librement, au nom de Jésus. Amen !