Je veillais, pour voir ce que l'Éternel me dirait

Habacuc 2:1 J'étais à mon poste, Et je me tenais sur la tour; Je veillais, pour voir ce que l'Éternel me dirait, Et ce que je répliquerais après ma plainte.

"Poste de garde"
Hébreu : מִשׁמֶרֶת (mishmeret)
Grec : φυλακή (phulakē)

Le mot grec phulakē signifie d’abord "prison". Durant l’époque romaine, la nuit était divisée en quatre périodes de trois heures, correspondant aux moments de relève des sentinelles. Dans un contexte théologique eschatologique (concernant la fin des temps), ce terme symbolise la vigilance à maintenir face à l’heure inconnue du retour du Seigneur.

Le terme hébreu mishmeret, bien que signifiant aussi "prison" dans son sens premier, peut être traduit par "poste de garde" dans un sens secondaire. Ce mot dérive du verbe shamar, qui signifie "surveiller" ou "garder". Son interprétation dépend du contexte : il peut désigner une position défensive face à l’ennemi, ou, lorsqu’il s’agit d’attendre une aide divine, une veille attentive. Dans le cas de Habacuc, c’est ce dernier sens qui prévaut, renvoyant à l’attente vigilante et à l’espérance dans le cadre eschatologique du Nouveau Testament.

L’arche de Noé, aux yeux des autres, pouvait sembler un lieu d’isolement, comme une prison où Noé se retranchait. Mais pour Noé, elle était un bateau de salut, un moyen de traverser le jugement de Dieu. Lui seul était éveillé et prêt à écouter la parole de Dieu, lui permettant d’obéir et de survivre au jugement de son époque.

Dans notre époque, contrairement à Noé, le jugement de Dieu a déjà été subi par Jésus-Christ, qui l’a endossé à notre place, et nous avons déjà reçu la vie éternelle. Alors que Noé, après le déluge, a dû reprendre une vie semblable à celle d’avant, notre salut est maintenant une vie qui dépasse la mort pour aller vers l’éternité. La question cruciale pour nous est de savoir si nous vivons dès maintenant cette vie éternelle, ou si nous poursuivons notre existence comme avant le salut. En effet, si nous avons reçu la vie éternelle, celle-ci doit se manifester par les fruits de l’Esprit dans notre vie. En l’absence de ces fruits, notre salut pourrait être remis en question.

Dans la réalité, il est difficile de trancher entre ces deux options de manière absolue, et la vie chrétienne est souvent un mélange des deux : l’ancienne nature et la nouvelle vie éternelle coexistent en nous. L’apôtre Paul nous exhorte à viser cette nouvelle vie, en nous détachant de notre ancien moi. Cette exhortation nous montre que ce combat intérieur n’est pas simple, et Paul souligne l’importance de s’appuyer sans cesse sur la Parole et le Saint-Esprit dans cette lutte spirituelle.

Romains 7:21-25

"Je trouve donc cette loi : quand je veux faire le bien, le mal est attaché à moi. Car je prends plaisir à la loi de Dieu, selon l’homme intérieur; mais je vois dans mes membres une autre loi, qui lutte contre la loi de mon esprit et me rend captif de la loi du péché qui est dans mes membres. Misérable que je suis ! Qui me délivrera de ce corps de mort ? Grâce soit rendue à Dieu par Jésus-Christ notre Seigneur! Ainsi donc, moi-même, je suis, par l’esprit, esclave de la loi de Dieu, et je suis, par la chair, esclave de la loi du péché."

La vie de disciple, dans les temps apostoliques, impliquait l’emprisonnement et même la mort. Pour nous, la "prison" est Jésus-Christ lui-même, le Fils de Dieu. C’est ainsi que Paul et Silas pouvaient louer Dieu même en étant emprisonnés.

Si nous rencontrons des difficultés en suivant le Seigneur, pensons aux apôtres qui ont affronté la prison et la mort. Nos défis sont bien moindres en comparaison. Et en cas de correction ou de discipline (toḥeḥah) divine, prions pour que l’Esprit nous éclaire. Ce que le monde pourrait voir comme une prison, pour ceux qui sont sauvés comme les descendants de Noé, est en réalité le royaume des cieux, c’est-à-dire Jésus-Christ lui-même. Soyons vigilants et attentifs à la parole de Dieu, comme des sentinelles sur une tour, et cherchons à mener non seulement notre vie mais aussi celle de notre entourage vers la vie éternelle. Que nous puissions, comme l’apôtre Paul, considérer comme une bénédiction notre statut de "prisonnier" du Seigneur. Amen !