Jean 14:2. Il y a dans la maison de mon Père beaucoup de lieux où nous pouvons aller et demeurer : s'il n'en était pas ainsi, je vous l'aurais dit ; mais je vais vous préparer une place.

(Catéchisme court de Westminster)
Troisième réflexion sur la 34e question

Qu'est-ce que l'adoption ?

L'adoption est un acte de la libre grâce de Dieu, par lequel nous sommes reçus dans le nombre des fils de Dieu, et avons droit à tous les privilèges des fils de Dieu.

Dans Luc 13:23, un homme pose une question à Jésus.

" Seigneur, n'y a-t-il que peu de gens qui soient sauvés ? ".

Qui est cette personne qui pose cette question ? Elle surgit de nulle part, sans aucun contexte, donc nous ne pouvons pas facilement dire de quel genre de personne il s'agit.

Mais l'essentiel est qu'il s'agit d'une personne dite " charnelle ", une personne mondaine. C'est quelqu'un qui raisonne sur le royaume de Dieu selon une logique mondaine : il s'imagine que dans ce monde, il y a un nombre limité de sièges préférés pour tout le monde, et de même dans le royaume de Dieu, il y aura un nombre limité de bons sièges pour la joie du salut. C'est aussi quelqu'un qui s'intéresse plus à qui est sauvé et qui ne l'est pas, qu'à ce qu'il doit faire pour être sauvé. D'autre part, il se peut qu'il raisonne que, puisque les nouveaux commandements énoncés par le Christ dans le Sermon sur la Montagne vont bien au-delà de la rigueur de la loi de l'Ancien Testament, il y aura très peu de personnes capables de les respecter.

La personne qui pose la question pourrait donc avoir espéré rejoindre ce petit nombre en gagnant des mérites dans ce monde en faisant des bonnes actions de manière compétitive et en étant zélée dans la vie de l'église.

Mais Jésus ne répond pas directement à la question ; au contraire, il nous enseigne indirectement quelle est la bonne question à poser : "Efforcez-vous d'entrer par la porte étroite", ce qui indique que la question devait être: que dois-je faire pour être sauvé?

La porte étroite" est également le titre d'un roman du romancier français André Gide, et le roman de Gide illustre la façon dont les gens de son temps ont compris la porte étroite dont Jésus a parlé. La compréhension de Gide est également ce que les théologiens traditionnels ont enseigné aux gens à propos de la théologie chrétienne. Pour y entrer, il faut accomplir tous les devoirs difficiles de la foi, se flageller, se discipliner et renoncer au bonheur du monde.

La porte étroite est peut-être une image qui ne cadre pas bien avec le Jésus de la miséricorde et de la grâce, mais nous devons en explorer le sens, car ce sont les paroles de Jésus. Que vous évoque la porte étroite ? Est-ce une porte de la miséricorde et de la grâce ? Ou est-ce une porte de rejet et de bannissement - plutôt ce sera la seconde, n'est-ce pas ? En fait, Jésus poursuit en disant que beaucoup essaieront d'entrer, mais n'y parviendront pas ; que le maître est sur le point de fermer la porte, et que même ceux qui ont mangé avec lui et l'ont écouté, il se détournera d'eux, en disant qu'il n'a rien à voir avec eux: mais d'un autre côté, il affirme que des gens venant de l'extérieur d'Israël, peuple choisi de l'Ancienne alliance, seront accueillis dans le royaume de Dieu, et comme une conclusion, il explique que c'est le principe selon lequel le premier devient le dernier et le dernier devient le premier, qui sous-entend la porte étroite.

D'autre part, la théologie dominante démontre la compréhension théologique correcte en expliquant que le royaume de Dieu n'est pas un système de quotas, mais un système de qualification par nos qualités propres, ce qui signifie que le nombre de sauvés mentionné dans le Petit Catéchisme ne signifie pas qu'il y a un nombre fixe de personnes, mais plutôt une note fixe pour franchir la porte. C'est la théologie correcte que certaines hérésies qui revendiquent un système de quotas devraient suivre.

Mais de nombreuses théologies orthodoxes traditionnelles enseignent également que le fait d'accumuler ces points est exactement ce qu'un croyant est censé faire ici-bas : gagner du mérite par ses bonnes œuvres et son dévouement. Comme il ne s'agit pas d'un système de quotas, et parce que ce n'est pas une compétition éliminatrice, vous n'avez pas besoin d'essayer de rabaisser les autres et de vous élever, mais vous devez quand même gagner du mérite personnel afin d'être admis. Vous devez y travailler toute votre vie, et ce n'est qu'alors que vous pouvez naître de nouveau, entrer par la porte étroite et jouir pleinement du bonheur du royaume de Dieu.

Mais la porte étroite signifie que mon service extérieur (mon oeuvre ou comportement) n'est pas ce qui compte. Ce qui compte, c'est l'attitude du cœur, qui consiste à avoir une relation personnelle intime avec le Dieu vivant, à puiser en Lui le vrai réconfort et la vraie force, à marcher avec Lui à travers le chemin difficile et troublé de ce monde, à me confier entièrement à Lui et à Lui confier mon avenir. C'est ce que nous appelons la foi, et non les œuvres.

1 Co 15:10 Par la grâce de Dieu je suis ce que je suis, et sa grâce envers moi na pas été vaine; loin de là, jai travaillé plus queux tous, non pas moi toutefois, mais la grâce de Dieu qui est avec moi.

C'est de cette foi que peut naître la plus grande dévotion, et le dévot confesse alors que sa dévotion n'est pas une œuvre de son propre fait, mais qu'elle est le fait de Dieu par la grâce seule. Dès qu'il commence à regarder en arrière sur ses propres mérites et à se vanter, il devient le dernier. D'autres qui pourrait avoir mené une vie d'"ordure", mais quand il est appelé à la onzième heure, une heure avant l'échéance, et qu'il maintient sa foi avec un cœur reconnaissant que tout a été par la grâce, il devient le premier.

La porte d'entrée du royaume des cieux est étroite, parce qu'il faut avoir la sagesse de renier ses propres mérites, la sagesse céleste de confesser que le salut est par la grâce seule de Jésus, par l'amour de Dieu et par la communication inspirante du Saint-Esprit ; et que ce soit nous tous qui puissions confesser que par la grâce de Dieu nous avons une telle foi et une telle sagesse, afin que les innombrables places préparées dans le ciel, comme les grains de sable sur le bord de la mer, et comme les étoiles dans le firmament, puissent toutes être remplies.

Jean 14:2.
Il y a dans la maison de mon Père beaucoup de lieux où nous pouvons aller et demeurer : s'il n'en était pas ainsi, je vous l'aurais dit ; mais je vais vous préparer une place.

Jean a écrit:

Mais la porte étroite signifie que mon service extérieur (mon oeuvre ou comportement) n'est pas ce qui compte. Ce qui compte, c'est l'attitude du cœur, qui consiste à avoir une relation personnelle intime avec le Dieu vivant, à puiser en Lui le vrai réconfort et la vraie force, à marcher avec Lui à travers le chemin difficile et troublé de ce monde, à me confier entièrement à Lui et à Lui confier mon avenir. C'est ce que nous appelons la foi, et non les œuvres.

1 Co 15:10 Par la grâce de Dieu je suis ce que je suis, et sa grâce envers moi na pas été vaine; loin de là, jai travaillé plus queux tous, non pas moi toutefois, mais la grâce de Dieu qui est avec moi.

Merci Jean pour ce partage.

Veillons à ce que Sa grâce ne soit pas "vaine":  "Car nous sommes son ouvrage, ayant été créés en Jésus-Christ pour de bonnes oeuvres, que Dieu a préparées d'avance, afin que nous les pratiquions. (Ephésiens 2.10).

Oui, ce qui compte ce ne sont pas nos oeuvres: c'est notre coeur, et les "bonnes oeuvres que Dieu a préparées d'avance".

Quelles sont ces "bonnes oeuvres" ?