Es-tu celui qui doit venir?

Réflexions sur Matthieu 11

3 Es-tu celui qui doit venir, et devons-nous en attendre un autre ?

Le chapitre 11 de l'Évangile selon Matthieu commence par un épisode où même Jean le Baptiste, celui qui avait baptisé Jésus, exprime des doutes à son sujet. Jusqu'au chapitre 11, il y avait eu sporadiquement des oppositions à Jésus, mais dans l'ensemble, son ministère avait suscité un grand émerveillement et sa renommée s'était répandue dans tout le pays des Juifs.

Dans Matthieu 10, Jésus prononce un sermon dans lequel il délègue son ministère à ses disciples et prédit les difficultés à venir. Nous allons maintenant observer l'opposition croissante à Jésus dans Matthieu 11-12. Tout d'abord, le doute de Jean le Baptiste dans les versets 2 à 6 du chapitre 11 marque un tournant à partir des premières réactions positives à l'égard de Jésus vers l'opposition.

Le ministère messianique de Jésus déconcertait totalement les attentes juives quant au Messie. Même Jean le Baptiste commençait à douter si Jésus était vraiment le Messie attendu. Le ministère de Jean était axé sur la prédication de la repentance et du jugement, et le Messie attendu devait venir en tant que juge. Cependant, Jésus annonçait un temps de salut plutôt que de jugement, pardonnant les pécheurs et guérissant les malades. Il semble que Jean le Baptiste ait commencé à remettre en question Jésus, qui ne correspondait pas à l'image qu'il s'était faite du Messie.

Les Juifs attendaient un Messie qui devait juger les autres peuples et restaurer exclusivement la nation juive, à l'image du roi David. Ce qui distinguait Jean Baptiste des Juifs établis, c'est qu'il prêchait que l'appartenance ethnique ne garantissait pas le salut : il proclamait que devant Dieu, tous les hommes, même ceux qui se proclamaient Juifs, étaient pécheurs et appelés à la repentance. Cependant, ils partageaient tous la même vision du Messie en tant que juge.

Nous, chrétiens, attendons la seconde venue de Jésus. Le salut, initié lors de sa première venue, sera finalement achevé lors du jour de son retour, où nous attendons avec impatience le royaume de Dieu où il n'y aura plus de larmes, de douleur ni de mort.

Cependant, Jésus, par l'intermédiaire de ses anges, nous rappelle que ce jour et cette heure ne dépendent que de la volonté de Dieu le Père, donc nous ne devons pas attendre sa venue comme des adeptes de la fin des temps, regardant vers le ciel uniquement, mais nous devons nous concentrer sur le temps présent qui nous est donné aujourd'hui.

Jésus est assis sur le trône du ciel, mais le Saint-Esprit est déjà présent dans le monde. Aujourd'hui, nous devrions nous concentrer sur la vie en présence du Saint-Esprit, le Consolateur. Nous devons jouir de la communion spirituelle avec la Trinité divine, le Père, le Fils et le Saint-Esprit, dans le royaume de Dieu qui est déjà parmi nous.

Vouloir profiter de l'amour de Dieu uniquement lorsque nous atteindrons le royaume de Dieu achevé, sans profiter du royaume de Dieu déjà venu, n'est rien d'autre qu'une promesse vide. Cela équivaut à l'attitude des Juifs qui refusent toujours de reconnaître Jésus comme le Messie déjà venu.

Plutôt que d'attendre la seconde venue du Messie, le Juge, qui ne viendra sauver que ceux qui croient en Jésus, comme les Juifs attendaient le Messie, le Juge, qui ne sauverait que le peuple d'Israël, nous devrions vivre notre vie aujourd'hui, en ce temps, afin de pouvoir conduire à l'amour de Dieu un plus grand nombre de nos frères et sœurs créés à l'image de Dieu. Ce sera la preuve que nous aimons vraiment Jésus. Alléluia, amen !