donner avec ou sans attendre en retour
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donner avec ou sans attendre en retour
ps je sais pas si c'est mon ordie mais je vois votre site et seulement votre site en super minuscule..d'ou je galere beaucoup
un texte d'un autre forum tres bien ecrit et vraiment interessant
Pour faire suite au sujet "seins siliconés", car ces gens sont vides, affamés d'attentions et oui, osons le dire, d'amour.
L'homme a faim de nourritures solides et de boissons. Mais il a encore plus faim de marques d'attentions, de compliments, d'applaudissements, de regards tendres et émerveillés qui se posent sur lui...
J'ai connu une femme âgée qui faisait ses délices du feuilleton "La Petite Maison dans la Prairie", une série tournée pour enfants de six à dix ans! Lors d'un Noel que nous avions passé ensemble, je lui avais offert tous les livres de Laura Ingalls et elle s'était écriée que c'était le meilleur Noel qu'elle n'avait jamais eu! La petite fille qu'elle était en secret au fond d'elle-même pleurait encore: elle avait grandi dans un orphelinat avant la guerre. Elle avait désespérement besoin d'un père, d'une mère et de frères et soeurs.
Dans le même ordre d'idées, j'ai lu il y a longtemps le témoignage d'un orphelin qui lui, avait grandi comme enfant de troupes au Prytanée militaire de La Flèche, à l'époque où ce dernier avait été replié à Valence. Il racontait comment il visitait en cachette les placards de ses camarades, à l'affût de lettres qu'il subtilisait pour les lire en secret. Il voulait savoir ce qu'une mère écrit à son fils.
Comment ne pas pleurer sur la faim et la soif de ces deux anciens enfants? Sur le vide affectif que nous ressentons tous en nous, certes en des proportions sans doute différentes, mais tous quand même, pour peu que nous ayons le courage d'arrêter un instant de nous en distraire?
Cette souffrance qui est tapie en chacun de nous, mon ami R. m'apprend à la voir derrière les comportements les plus agaçants et même anti-sociaux. Il me montre les espoirs, les frustrations, les attentes et les déceptions, les vieilles blessures encore béantes des personnes que nous côtoyons. Seule, je ne remarque presque rien, et le peu que je vois, je ne le comprends pas. Cela a pour effet d'ouvrir mon coeur à la compassion, même pour les plus irritants d'entre eux. Il me montre les besoins des uns et des autres, et je vois combien mombreux sont les "tyrans" qui ne sont en fait que des gens dont les besoins élémentaires ne sont pas satisfaits depuis des années... depuis toujours même. Ils sont légion, ceux qui meurent affectivement de faim et de soif et qui de ce fait transforment en enfer la vie de leur entourage. J'ai épousé un de ceux là...
Notre société est remplie de personnes assoiffées et affamées qui réclament maldroitement, avec des jérémiades ou par la violence, en s'appliquant à être dans au moins un domaine mieux que tout le monde ou pire que tout le monde... Ils veulent qu'on parle d'eux, qu'on les regarde, car ils se sentent pour un instant nourris et désaltérés. Malheureusement, ceux auprès desquels ils mendient ainsi sont tout aussi affamés et assoiffés qu'eux.
J'ai la chance inouie de côtoyer presque quotidiennement R. qui fait partie du nombre extraordinairement restreint des gens véritablement adultes, qui ne sont ni affamés ni assoiffés. Il mesure très exactement ma faim et ma soif à moi, sait de quoi elles sont faites, sait ce qui me rassasiera et me désaltèrera, et me le donne, avec abondance quand c'est le moment pour moi de recevoir beaucoup, parcimonieusement quand c'est le moment pour moi de moins recevoir. N'étant plus un vampire pour les autres (ce que j'ai été en mon temps), je ne réclame plus rien de personne. Et sachant que je ne vais pas aspirer leurs forces, mais peut-être leur en donner, les gens recherchent ma compagnie. Moi, je ne recherche plus la compagnie de personne. Je vis seule avec moi-même, en bonne entente avec moi-même.
Il arrive que nous comprenions la soif dévorante de quelqu'un. Notre compassion nous entraîne à lui faire un compliment ou à lui offrir notre temps... Nous commençons à lui donner à boire sur nos propres forces sans voir qu'elles sont déjà insuffisantes pour nous-mêmes. Nous voyant au bout d'un moment sur le points d'être "vampirisés", nous rejetons trop souvent celui à qui nous avons d'abord tendu les bras, avec les conséquences dramatiques qui peuvent s'ensuivre pour lui.
Mais il y a pire: il y a celui qui donne pour recevoir en retour. Son "aide" est une façon subtile d'utiliser la misère d'un autre pour mendier de l'estime, de la reconnaissance, de l'amour, des amitiés qu'il rêve indéfectibles. Ne peut authentiquement donner que celui qui est totalement libre du besoin de donner. Ne peut véritablement aider que celui qui est totalement libre du besoin d'aider. Celui là est un adulte. Il n'attend ni remerciements, ni contre-partie affective. Il ne ressentira ni amertume ni colère s'il ne rencontre qu'indifférence.
C'est minute par minute qu'il nous faut savoir ce qu'on est capable de donner parce que ce que l'on peut et ne peut pas donner est changeant. Ça veut dire se connaître parfaitement soi-même, ce qui n'a rien à voir avec une image qu'on se serait construite de soi-même.
C'est aussi minute par minute qu'il nous faut savoir très exactement à qui donner, que donner, quand le donner et comment le donner. Ça veut dire connaître parfaitement l'autre, qui lui aussi est changeant. Et connaître l'autre, ce n'est pas non plus avoir construit une image de lui. C'est capter à chaque instant ce qu'il est en totalité dans un présent sur lequel n'empiètent ni le passé ni le futur.
Si nous ne savons pas faire cela, nous nous faisons probablement du mal et nous en faisons à celui que nous avons voulu aider.
un texte d'un autre forum tres bien ecrit et vraiment interessant
Pour faire suite au sujet "seins siliconés", car ces gens sont vides, affamés d'attentions et oui, osons le dire, d'amour.
L'homme a faim de nourritures solides et de boissons. Mais il a encore plus faim de marques d'attentions, de compliments, d'applaudissements, de regards tendres et émerveillés qui se posent sur lui...
J'ai connu une femme âgée qui faisait ses délices du feuilleton "La Petite Maison dans la Prairie", une série tournée pour enfants de six à dix ans! Lors d'un Noel que nous avions passé ensemble, je lui avais offert tous les livres de Laura Ingalls et elle s'était écriée que c'était le meilleur Noel qu'elle n'avait jamais eu! La petite fille qu'elle était en secret au fond d'elle-même pleurait encore: elle avait grandi dans un orphelinat avant la guerre. Elle avait désespérement besoin d'un père, d'une mère et de frères et soeurs.
Dans le même ordre d'idées, j'ai lu il y a longtemps le témoignage d'un orphelin qui lui, avait grandi comme enfant de troupes au Prytanée militaire de La Flèche, à l'époque où ce dernier avait été replié à Valence. Il racontait comment il visitait en cachette les placards de ses camarades, à l'affût de lettres qu'il subtilisait pour les lire en secret. Il voulait savoir ce qu'une mère écrit à son fils.
Comment ne pas pleurer sur la faim et la soif de ces deux anciens enfants? Sur le vide affectif que nous ressentons tous en nous, certes en des proportions sans doute différentes, mais tous quand même, pour peu que nous ayons le courage d'arrêter un instant de nous en distraire?
Cette souffrance qui est tapie en chacun de nous, mon ami R. m'apprend à la voir derrière les comportements les plus agaçants et même anti-sociaux. Il me montre les espoirs, les frustrations, les attentes et les déceptions, les vieilles blessures encore béantes des personnes que nous côtoyons. Seule, je ne remarque presque rien, et le peu que je vois, je ne le comprends pas. Cela a pour effet d'ouvrir mon coeur à la compassion, même pour les plus irritants d'entre eux. Il me montre les besoins des uns et des autres, et je vois combien mombreux sont les "tyrans" qui ne sont en fait que des gens dont les besoins élémentaires ne sont pas satisfaits depuis des années... depuis toujours même. Ils sont légion, ceux qui meurent affectivement de faim et de soif et qui de ce fait transforment en enfer la vie de leur entourage. J'ai épousé un de ceux là...
Notre société est remplie de personnes assoiffées et affamées qui réclament maldroitement, avec des jérémiades ou par la violence, en s'appliquant à être dans au moins un domaine mieux que tout le monde ou pire que tout le monde... Ils veulent qu'on parle d'eux, qu'on les regarde, car ils se sentent pour un instant nourris et désaltérés. Malheureusement, ceux auprès desquels ils mendient ainsi sont tout aussi affamés et assoiffés qu'eux.
J'ai la chance inouie de côtoyer presque quotidiennement R. qui fait partie du nombre extraordinairement restreint des gens véritablement adultes, qui ne sont ni affamés ni assoiffés. Il mesure très exactement ma faim et ma soif à moi, sait de quoi elles sont faites, sait ce qui me rassasiera et me désaltèrera, et me le donne, avec abondance quand c'est le moment pour moi de recevoir beaucoup, parcimonieusement quand c'est le moment pour moi de moins recevoir. N'étant plus un vampire pour les autres (ce que j'ai été en mon temps), je ne réclame plus rien de personne. Et sachant que je ne vais pas aspirer leurs forces, mais peut-être leur en donner, les gens recherchent ma compagnie. Moi, je ne recherche plus la compagnie de personne. Je vis seule avec moi-même, en bonne entente avec moi-même.
Il arrive que nous comprenions la soif dévorante de quelqu'un. Notre compassion nous entraîne à lui faire un compliment ou à lui offrir notre temps... Nous commençons à lui donner à boire sur nos propres forces sans voir qu'elles sont déjà insuffisantes pour nous-mêmes. Nous voyant au bout d'un moment sur le points d'être "vampirisés", nous rejetons trop souvent celui à qui nous avons d'abord tendu les bras, avec les conséquences dramatiques qui peuvent s'ensuivre pour lui.
Mais il y a pire: il y a celui qui donne pour recevoir en retour. Son "aide" est une façon subtile d'utiliser la misère d'un autre pour mendier de l'estime, de la reconnaissance, de l'amour, des amitiés qu'il rêve indéfectibles. Ne peut authentiquement donner que celui qui est totalement libre du besoin de donner. Ne peut véritablement aider que celui qui est totalement libre du besoin d'aider. Celui là est un adulte. Il n'attend ni remerciements, ni contre-partie affective. Il ne ressentira ni amertume ni colère s'il ne rencontre qu'indifférence.
C'est minute par minute qu'il nous faut savoir ce qu'on est capable de donner parce que ce que l'on peut et ne peut pas donner est changeant. Ça veut dire se connaître parfaitement soi-même, ce qui n'a rien à voir avec une image qu'on se serait construite de soi-même.
C'est aussi minute par minute qu'il nous faut savoir très exactement à qui donner, que donner, quand le donner et comment le donner. Ça veut dire connaître parfaitement l'autre, qui lui aussi est changeant. Et connaître l'autre, ce n'est pas non plus avoir construit une image de lui. C'est capter à chaque instant ce qu'il est en totalité dans un présent sur lequel n'empiètent ni le passé ni le futur.
Si nous ne savons pas faire cela, nous nous faisons probablement du mal et nous en faisons à celui que nous avons voulu aider.
Ombre450- Messages : 3841
Date d'inscription : 30/06/2012
Age : 54
Localisation : toulon
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