Le soldat de la croix.

Sur la colline de Golgotha, ce tombeau de pierres
Dominant Jérusalem; la croix se dresse solitaire.
Elle toise les vallées des mortels et depuis ce promontoire;
Les siècles passent et espèrent la pérennité de Sa gloire.

Je t’observe, près de moi, crucifié, mais ne maudissant point.
La lame froide de la mort et de la souffrance ne te cède rien...
Ni repos, ni paix, seules demeurent les entraves du chagrin.
Je les vois brillant dans l'ombre, tes larmes qui coulent sans fin...

Faudra-t-il que ce soit la dernière image que je garde de toi?
Celle de ton agonie, de ton corps meurtri, à espérer ton trépas?
Ais-je encore envie de continuer le voyage, de continuer la route?
D'espérer de meilleurs jours, de ne plus laisser l'emprise au doute?

Mais qui es-tu donc ? Pourquoi tout cela?
Mon cœur douloureux s'égare, erre, incertain…

Alors comme un pétale de glace, mon cœur fond entre ses mains,
Je sens sur mes doigts, longtemps simples assassins,
Le sang et l’eau que ma lance laissa échapper de son sein
Pour offrir aux jours de l’Humanité de plus beaux lendemains.

Dévorés par le brasier de l’enfer mais à la lueur de ses yeux
Je crie: Assurément, cet homme est Fils de Dieu !
Car enfin, toute volonté, raison et instinct, en moi
Se prosternent et déclarent qu’Il est le Roi !

Sur la colline de Golgotha, ce tombeau de pierres
Dominant Jérusalem; la croix se dresse solitaire.
Elle toise les vallées des mortels et depuis ce promontoire;
Les siècles passent et espèrent la pérennité de Sa gloire.

- Viendra bien un jour, une heure mon ami, où nous pourrons nous revoir…