Cocorico x3 et l'effusion du Saint-Esprit

En relisant l'évangile selon Jean, je suis passé par le Chapitre 13, où Jésus prédit à Pierre - qui veut "le suivre là où il va" sans l'avoir compris et veut "donner sa vie pour lui" - qu'il le renierait la nuit même, avant que le coq n'ait chanté 3 fois :

Simon Pierre lui lui dit : Seigneur, où vas-tu ? Jésus lui répondit : Tu ne peux pas maintenant me suivre où je vais, mais tu me suivras plus tard.
Seigneur, lui dit Pierre, pourquoi ne puis-je pas te suivre maintenant ? Je donnerai ma vie pour toi.
Jésus lui répondit : Tu donneras ta vie pour moi ! En vérité, en vérité, je te le dis, le coq ne chantera pas que tu ne m'aies renié trois fois.
Evangile selon Jean, Chapitre 13, versets 36 à 38

Au lieu de m'arrêter sur le reniement de Pierre, cette fois-ci je me suis dit qu'étant appelé à "paître les brebis" du Christ (Jean 21,15-19) après la résurrection de celui-ci, il pouvait être nécessaire ou du moins profitable qu'il passe par une telle expérience, et que peut-être les autres apôtres n'auraient pas fait mieux.

Car si les apôtres ont cru en Jésus, qui les a choisis, ils ont peut-être cru en lui "selon la chair", c'est-à-dire selon ma compréhension en s'attachant à l'homme Jésus, qu'ils ont connu comme tel. L'apôtre Paul fait à mon sens référence à ce type de connaissance de Jésus-Christ en 2 Corinthiens, dans un contexte où il défend son apostolat, lui qui n'a pas bénéficié justement d'une telle connaissance :

Ainsi, dès maintenant, nous ne connaissons personne selon la chair; et si nous avons connu Christ selon la chair, maintenant nous ne le connaissons plus de cette manière.
Si quelqu'un est en Christ, il est une nouvelle créature. Les choses anciennes sont passées; voici, toutes choses sont devenues nouvelles.
Seconde épître de Paul aux Corinthiens, Chapitre 5, versets 16-17

Ainsi, selon l'apôtre Paul cette connaissance "selon la chair" n'est pas celle du chrétien, qui ne doit pas s'attacher ainsi au Christ. Ceci explique peut-être pourquoi la foi "humaine" de Pierre n'a pas été suffisante lors de l'épreuve, et pourquoi il lui a été nécessaire de recevoir le Saint-Esprit, pour devenir un homme nouveau et affronter avec audace les chefs religieux après la Pentecôte, et guider ainsi le peuple et les disciples vers Jésus-Christ.

La condition des apôtres avant la résurrection aurait donc été unique dans l'histoire de l'Eglise, puisqu'ils auraient cru en Jésus "selon la chair", ce qu'ils ont été appelés à abandonner par la suite en passant par la renaissance spirituelle annoncée par le Christ lui-même.
Il serait donc absurde de chercher à reproduire cette forme de relation à Jésus aujourd'hui, en cherchant à s'attacher seulement à l'homme en lui-même. C'est peut-être la critique que fait Karl Barth de la "Jésulâtrie", selon laquelle on veut "croire en Jésus", mais où l'on ne veut entendre parler que de son humanité, en oubliant sa divinité et Dieu le Père qui l'a envoyé.

C'est comme cela que je comprends aussi. La perception de Jésus que certains ont connu comme un homme ordinaire et qu'on peut être tenté de sacraliser ne désigne pas toujours la même réalité que le Christ en qui nous sommes et qui est en nous, dans l'éternité. Paul ne revient d'ailleurs pas sur tous les aspects de la vie terrestre de Jésus.

La suite de l'évangile selon Jean appuie à mon sens cette idée d'une transformation nécessaire de la connaissance que les apôtres eux-mêmes avaient de Jésus-Christ pendant sa carrière terrestre. Une telle transformation est annoncée implicitement par la promesse explicite de l'envoi de l'Esprit-Saint :

Et moi, je prierai le Père, et il vous donnera un autre consolateur, afin qu'il demeure éternellement avec vous,
L'Esprit de vérité, que le monde ne peut recevoir, parce qu'il ne le voit point et ne le connaît point; mais vous, vous le connaissez, car il demeure avec vous, et il sera en vous.
Evangile selon Jean, Chapitre 14, versets 16-17

Jésus reconnaît ici que les apôtres connaissent déjà l'Esprit-Saint, puisqu'il "demeure avec eux". C'est sans doute par lui que Pierre, à qui le Christ s'adresse ici, a pu faire la confession "Tu es le Christ le Fils de Dieu" (Matthieu 16,15-16). Mais il semble ici qu'une autre relation devra s'établir entre les apôtres et l'Esprit, puisqu'il sera en eux, et pas seulement avec eux.

Et ceci signifie aussi l'établissement d'une autre relation entre les apôtres et Jésus-Christ, qui passera alors précisément par l'Esprit qui sera en eux, puisque c'est semble-t-il par lui que le Fils et le Père feront eux-mêmes leur demeure en ceux qui aiment Jésus-Christ, par quoi celui-ci se fera connaître à eux :

Celui qui a mes commandements et qui les garde, c'est celui qui m'aime; et celui qui m'aime sera aimé de mon Père, et je me ferai connaître à lui.
Jude, non pas l'Iscariot, lui dit : Seigneur, d'où vient que tu te feras connaître à nous, et non au monde ?
Jésus lui répondit : Si quelqu'un m'aime, il gardera ma parole, et mon Père l'aimera; nous viendrons à lui, et nous ferons notre demeure chez lui.
Evangile selon Jean, Chapitre 14, versets 21-23

Ce mode de relation des apôtres à Dieu est même supérieur à celui qu'ils avaient à Jésus lorsqu'ils le connaissaient sur la terre. Car alors même que les apôtres sont attristés de ce que Jésus leur annonce son départ prochain, il les console en répétant cette promesse de l'octroi du Saint-Esprit, qui dans ses propres mots est un avantage pour eux, par rapport à leur condition présente :

Mais, parce que je vous ai dit ces choses, la tristesse a rempli votre coeur.
Cependant je vous dis la vérité : il vous est avantageux que je m'en aille, car si je ne m'en vais pas, le consolateur ne viendra pas vers vous; mais, si je m'en vais, je vous l'enverrai.
Evangile selon Jean, Chapitre 16, versets 6-7

Ainsi, connaître Dieu et Jésus-Christ - ce qui est la vie éternelle (Jean 17,3) - par l'Esprit-Saint qui habite en soi, est préférable à connaître Jésus-Christ selon l'homme et dans son humanité. Il n'y a donc aucun profit spirituel à chercher à atteindre l'homme Jésus en-dehors de la connaissance qu'il veut donner de lui-même par l'Esprit qui habite dans le coeur du croyant.

Comme on le sait bien, le Christ est né avant la création du monde et le monde à été créé ensuite comme les branches poussent du tronc, en poussant du Christ.
Nous faisons donc tous partie du Christ et Lui constitue notre nature.
Le Christ est présent partout par Son Esprit, alors que Jésus n'etait que Sa manifestation humaine et temporaire.

__

Bonjour,

Il pouvait être nécessaire ou du moins profitable que Pierre passe par une telle expérience, et que peut-être les autres apôtres n'auraient pas fait mieux. Il lui a été nécessaire de recevoir le Saint-Esprit.

En effet, comme à tout autre chrétien.

La condition des apôtres avant la résurrection aurait donc été unique dans l'histoire de l'Eglise.

Les apôtres étaient nés de nouveau. Mais ils n’étaient pas encore habités par le Saint Esprit, comme cela a eu lieu le jour de la Pentecôte d’Actes 2, lorsque fut établie l’Eglise.

Il demeure avec vous, et il sera en vous (Jean 14 :16-17). Jésus reconnaît ici que les apôtres connaissent déjà l'Esprit-Saint, puisqu'il "demeure avec eux".

Non. Cela ne sera établi qu’en Actes 2. Notons néanmoins qu’en Jean 20 : 22, il est écrit : « recevez l’Esprit Saint » : la vie de résurrection leur donnait l’abondance de la puissance libératrice.

__

gerardh a écrit:

Il demeure avec vous, et il sera en vous (Jean 14 :16-17). Jésus reconnaît ici que les apôtres connaissent déjà l'Esprit-Saint, puisqu'il "demeure avec eux".

Non. Cela ne sera établi qu’en Actes 2. Notons néanmoins qu’en Jean 20 : 22, il est écrit : « recevez l’Esprit Saint » : la vie de résurrection leur donnait l’abondance de la puissance libératrice.

__

Non, Gérard, tu nies la véracité de la Parole de Dieu:

Et moi, je prierai le Père, et il vous donnera un autre consolateur, afin qu'il demeure éternellement avec vous,
L'Esprit de vérité, que le monde ne peut recevoir, parce qu'il ne le voit point et ne le connaît point; mais vous, vous le connaissez, car il demeure avec vous, et il sera en vous.
Evangile selon Jean, Chapitre 14, versets 16-17

__

Zacharie,

Jésus Christ lui-même avait été leur Consolateur, mais Il ne les laisserait pas sans ressources, comme des « orphelins », car le Saint Esprit, l’Esprit de vérité, viendrait bientôt à eux. De plus, il leur dit : « Vous le connaissez, parce qu’il demeure avec vous ». De quelle manière cela était-il réel ? — Ils connaissaient le Saint Esprit de la même manière qu’ils connaissaient le Père, car l’Esprit demeurait dans le Seigneur Jésus, et ils voyaient son caractère révélé en Christ, de même qu’ils voyaient aussi le caractère du Père révélé en Christ.

Dans ce chapitre, chose digne de remarque, le Seigneur emploie le présent lorsqu’il parle de Lui et du Saint Esprit. Au commencement, il dit : «Je vais vous préparer une place». Il était sur le point de partir, et en même temps son départ était certain ; de même quant à son retour : «Je reviens», non pas : je reviendrai ; le présent indique ici en grec, comme dans nos langues modernes, que la chose ne doit laisser aucun doute et peut avoir lieu d’un moment à l’autre. Nous lisons également, au verset 17, touchant le Saint Esprit : «Vous, vous le connaissez, parce qu’il demeure avec vous» ; l’emphase est mise sur le fait de la demeure permanente de l’Esprit.

__

Zacharie a écrit:

gerardh a écrit:

Il demeure avec vous, et il sera en vous (Jean 14 :16-17). Jésus reconnaît ici que les apôtres connaissent déjà l'Esprit-Saint, puisqu'il "demeure avec eux".

Non. Cela ne sera établi qu’en Actes 2. Notons néanmoins qu’en Jean 20 : 22, il est écrit : « recevez l’Esprit Saint » : la vie de résurrection leur donnait l’abondance de la puissance libératrice.

__

Non, Gérard, tu nies la véracité de la Parole de Dieu:

Et moi, je prierai le Père, et il vous donnera un autre consolateur, afin qu'il demeure éternellement avec vous,
L'Esprit de vérité, que le monde ne peut recevoir, parce qu'il ne le voit point et ne le connaît point; mais vous, vous le connaissez, car il demeure avec vous, et il sera en vous.
Evangile selon Jean, Chapitre 14, versets 16-17

Parfaitement, et ce n'est pas la première fois qu'il remplace les paroles explicites de l'Ecriture par sa propre doctrine. Que nous ayons des désaccords sur l'interprétation de la Parole de Dieu, c'est une chose, mais la nier ouvertement, c'est se placer ipso facto hors du terrain de la foi.

Par ailleurs, il maintient à la fois que les apôtres auraient été "nés de nouveau", tout en "ne connaissant pas l'Esprit", ce qui contredit l'enseignement de Jésus à Nicodème (Jean 3) sur la nouvelle naissance, laquelle consiste à "naître d'eau et d'Esprit" :
Ce qui est né de la chair est chair, et ce qui est né de l'Esprit est Esprit.
Ne t'étonne pas que je t'aie dit: Il faut que vous naissiez de nouveau.
Le vent souffle où il veut, et tu en entends le bruit; mais tu ne sais d'où il vient, ni où il va. Il en est ainsi de tout homme qui est né de l'Esprit.
Evangile selon Jean, Chapitre 3, versets 6 à 8

Il avance donc une doctrine de la nouvelle naissance où l'on peut, par définition, être né de nouveau sans connaître l'Esprit. En faisant ainsi, il se place aussi ipso facto hors du terrain de la raison.

Jean Barbey a écrit:

Zacharie a écrit:

gerardh a écrit:


Non. Cela ne sera établi qu’en Actes 2. Notons néanmoins qu’en Jean 20 : 22, il est écrit : « recevez l’Esprit Saint » : la vie de résurrection leur donnait l’abondance de la puissance libératrice.

__

Non, Gérard, tu nies la véracité de la Parole de Dieu:

Et moi, je prierai le Père, et il vous donnera un autre consolateur, afin qu'il demeure éternellement avec vous,
L'Esprit de vérité, que le monde ne peut recevoir, parce qu'il ne le voit point et ne le connaît point; mais vous, vous le connaissez, car il demeure avec vous, et il sera en vous.
Evangile selon Jean, Chapitre 14, versets 16-17

Parfaitement, et ce n'est pas la première fois qu'il remplace les paroles explicites de l'Ecriture par sa propre doctrine. Que nous ayons des désaccords sur l'interprétation de la Parole de Dieu, c'est une chose, mais la nier ouvertement, c'est se placer ipso facto hors du terrain de la foi.

Par ailleurs, il maintient à la fois que les apôtres auraient été "nés de nouveau", tout en "ne connaissant pas l'Esprit", ce qui contredit l'enseignement de Jésus à Nicodème (Jean 3) sur la nouvelle naissance, laquelle consiste à "naître d'eau et d'Esprit" :
Ce qui est né de la chair est chair, et ce qui est né de l'Esprit est Esprit.
Ne t'étonne pas que je t'aie dit: Il faut que vous naissiez de nouveau.
Le vent souffle où il veut, et tu en entends le bruit; mais tu ne sais d'où il vient, ni où il va. Il en est ainsi de tout homme qui est né de l'Esprit.
Evangile selon Jean, Chapitre 3, versets 6 à 8

Il avance donc une doctrine de la nouvelle naissance où l'on peut, par définition, être né de nouveau sans connaître l'Esprit. En faisant ainsi, il se place aussi ipso facto hors du terrain de la raison.

Bonjour à toutes et à tous,

Tu as tout-à-fait raison.

__

Jean,

Je me suis largement expliqué sur l'emploi du temps présent : je n'ai rien à y ajouter.

Je me suis aussi largement expliqué sur le cheminement pour arriver à la foi. Tous les saints de l'AT étaient nés de nouveau, et c'est pourquoi Jésus reproche à Nicodème de ne pas connaître ces choses, bien qu'étant docteur dans les Ecritures. Etre né de l'Esprit, n'est pas du tout être scellé ou habité par le Saint Esprit. C'est une impulsion initiale qui fait qu'une personne "haïssable et haïssant les autres", puisse devenir intéressée aux choses de Dieu. Puis, vient peu après, et souvent quasi simultanément la nouvelle naissance. Puis ensuite, souvent quasi simultanément aussi, mais parfois avec un certain délai, l'habitation du Saint Esprit en cet homme.

__

Alexandre a écrit:Comme on le sait bien, le Christ est né avant la création du monde et le monde à été créé ensuite comme les branches poussent du tronc, en poussant du Christ.
Nous faisons donc tous partie du Christ et Lui constitue notre nature.
Le Christ est présent partout par Son Esprit, alors que Jésus n'etait que Sa manifestation humaine et temporaire.

Il me semble que votre conception confine à la création du monde comme émanation du Christ, tandis que l'Ecriture institue une distinction radicale, une discontinuité entre Dieu et l'univers créé.

D'ailleurs, le mot "Christ" étant la transcription du grec "kristos", une traduction de "messie", le Fils de Dieu ne peut à mon sens être appelé Christ qu'après avoir été envoyé dans le monde; il me paraît donc ambigu de parler ainsi du Fils à la création du monde.

Enfin, si vous considérez que l'homme Jésus n'était qu'une manifestation temporaire du Fils de Dieu, vous niez à mon sens implicitement la résurrection, qui fait de Jésus-Christ un homme pour l'éternité, et réduisez par là même à néant l'espérance chrétienne.

Beowulf a écrit:

Ainsi, selon l'apôtre Paul cette connaissance "selon la chair" n'est pas celle du chrétien, qui ne doit pas s'attacher ainsi au Christ. Ceci explique peut-être pourquoi la foi "humaine" de Pierre n'a pas été suffisante lors de l'épreuve, et pourquoi il lui a été nécessaire de recevoir le Saint-Esprit, pour devenir un homme nouveau et affronter avec audace les chefs religieux après la Pentecôte, et guider ainsi le peuple et les disciples vers Jésus-Christ.

Bonjour,

J’aimerais vous partager ma position sur Pierre.

Pour moi il n’y a pas eu en Actes 2 « un avant et un après » pour Pierre comme pour l’apôtre Paul chez qui la position est parfaitement claire.

Jésus a bien annoncé qu’un jour Pierre allait se convertir (Luc chap 22 verset 32) mais nous n’avons pas de trace de cette conversion dans les textes que nous possédons. C’est mon avis.

Voyez qu’après le don du Saint-Esprit dans Actes 2 et plusieurs années plus tard on retrouve Pierre en train de judaïser les brebis du Seigneur. Ce fait a été relaté par l’apôtre Paul dans sa lettre aux Galates. Ces mêmes Galates qui ont été détourné de la foi par un discours semblable à celui que faisait Pierre à Antioche. Car oui Pierre faisait entrer dans les cœurs des croyants ce que l’on appelle le ministère de la mort c’est-à-dire la loi.

(Galates chap 2 versets 11 à 16):

11  Mais lorsque Céphas vint à Antioche, je lui résistai en face, parce qu’il était répréhensible.
12  En effet, avant l’arrivée de quelques personnes envoyées par Jacques, il mangeait avec les païens ; et, quand elles furent venues, il s’esquiva et se tint à l’écart, par crainte des circoncis.
13  Avec lui les autres Juifs usèrent aussi de dissimulation, en sorte que Barnabas même fut entraîné par leur hypocrisie.
14  Voyant qu’ils ne marchaient pas droit selon la vérité de l’Evangile, je dis à Céphas, en présence de tous : Si toi qui es Juif, tu vis à la manière des païens et non à la manière des Juifs, pourquoi forces-tu les païens à judaïser ?
15  Nous, nous sommes Juifs de naissance, et non pécheurs d’entre les païens.
16  Néanmoins, sachant que ce n’est pas par les œuvres de la loi que l’homme est justifié, mais par la foi en Jésus-Christ, nous aussi nous avons cru en Jésus-Christ, afin d’être justifiés par la foi en Christ et non par les œuvres de la loi, parce que nulle chair ne sera justifiée par les œuvres de la loi.

Voyez que cet épisode à Antioche n’est pas peu de chose et que si Paul a dû intervenir comme il l’a fait s’est que la situation était grave. Il est même écrit que l’apôtre a dû résister pour préserver l’Evangile de Dieu des agissements de Pierre. Heureusement que le Seigneur a tout prévu et qu’il a suscité l’apôtre Paul sans quoi nous n’aurions plus l’Evangile de Dieu pour être sauvé.

Et que dire de l’épisode avec Corneille où par trois fois Pierre s’est opposé au salut des nations. Mais là aussi heureusement que Dieu l’a mis devant le fait accompli si je puis m’exprimer ainsi.

---

Dans tout cela Pierre était-il un homme de Dieu (comme venant de Dieu) ou était-il dans l’opposition ?

C’est à chacun de voir.

Pour finir j’aimerais apporter une petite chronologie des faits :

- Le Saint-Esprit est donné en Actes 2

- En fin de Actes 7 et en Actes 8 on entend pour la première fois parler de Saul qui deviendra plus tard l’apôtre Paul. En ces temps-là Saul persécutait l’Eglise de Jésus.

- Dans sa lettre aux Galates au chap 1 Paul écrit ceci :

11  Je vous déclare, frères, que l’Evangile qui a été annoncé par moi n’est pas de l’homme ;
12  car je ne l’ai ni reçu ni appris d’un homme, mais par une révélation de Jésus-Christ.
13  Vous avez su, en effet, quelle était autrefois ma conduite dans le judaïsme, comment je persécutais à outrance et ravageais l’Eglise de Dieu,
14  et comment j’étais plus avancé dans le judaïsme que beaucoup de ceux de mon âge et de ma nation, étant animé d’un zèle excessif pour les traditions de mes pères.
15  Mais, lorsqu’il plut à celui qui m’avait mis à part dès le sein de ma mère, et qui m’a appelé par sa grâce,
16  de révéler en moi son Fils, afin que je l’annonçasse parmi les païens, aussitôt, je ne consultai ni la chair ni le sang,
17  et je ne montai point à Jérusalem vers ceux qui furent apôtres avant moi, mais je partis pour l’Arabie. Puis je revins encore à Damas.
18  Trois ans plus tard, je montai à Jérusalem pour faire la connaissance de Céphas, et je demeurai quinze jours chez lui.
19  Mais je ne vis aucun autre des apôtres, si ce n’est Jacques, le frère du Seigneur.
20  Dans ce que je vous écris, voici, devant Dieu, je ne mens point.

Je constate donc ici qu’entre Actes 2 et le moment où Pierre est repris publiquement par Paul à Antioche il s’est écoulé plus de trois ans. Trois années après la Pentecôte Pierre était encore sous l’emprise de la loi, il n’a donc pas été changé.


Paul

polochon a écrit:
Bonjour,

J’aimerais vous partager ma position sur Pierre.

Pour moi il n’y a pas eu en Actes 2 « un avant et un après » pour Pierre comme pour l’apôtre Paul chez qui la position est parfaitement claire.

Jésus a bien annoncé qu’un jour Pierre allait se convertir (Luc chap 22 verset 32) mais nous n’avons pas de trace de cette conversion dans les textes que nous possédons. C’est mon avis.

Je pense que vous faites ici erreur. Ce n'est d'ailleurs pas parce que nous n'avons pas de récit personnel explicite de la conversion de Pierre que celle-ci n'a pas eu lieu lors de la Pentecôte. Le texte que vous évoquez est le suivant :
Le Seigneur dit : Simon, Simon, Satan vous a réclamés, pour vous cribler comme le froment.
Mais j'ai prié pour toi, afin que ta foi ne défaille point; et toi, quand tu seras converti, affermis tes frères.
Evangile selon Luc, Chapitre 22, versets 31-32

En passant, on voit ici que Jésus parle d'une conversion future de Pierre, ce qui implique qu'il ne l'était pas à ce moment, c'est-à-dire juste avant Gethsémané : cela appuie mon propos sur l'inconversion de plusieurs apôtres avant la Pentecôte. Et ceci explique fort bien la faiblesse spirituelle de Pierre lorsqu'il est pris à partie par les soldats dans la cour de la maison du souverain sacrificateur (Luc 22,54-62).

Ce qui m'intéresse ici, c'est surtout ce que Jésus demande à Pierre, qu'après sa conversion il affermisse ses frères. Or, qu'est-ce que le début du livre des Actes, sinon un récit du rôle de conducteur que joue Pierre vis-à-vis d'abord de ses frères, ensuite des hommes qui se trouvent alors à Jérusalem et à qui il s'adresse ?

Je pense que les paroles de Jésus impliquent qu'il fallait qu'il soit converti pour le faire, et que c'est ce que nous voyons ici, raconté par Luc lui-même, qui a choisi de rapporter ces paroles en Luc 22,31-32, alors qu'elles sont absentes des autres évangiles. La fermeté et la constance de Pierre dans les Actes montrent d'ailleurs qu'il ne s'agit pas d'un effet isolé de la Pentecôte, mais que son caractère a été transformé.

polochon a écrit:
Voyez qu’après le don du Saint-Esprit dans Actes 2 et plusieurs années plus tard on retrouve Pierre en train de judaïser les brebis du Seigneur. Ce fait a été relaté par l’apôtre Paul dans sa lettre aux Galates. Ces mêmes Galates qui ont été détourné de la foi par un discours semblable à celui que faisait Pierre à Antioche. Car oui Pierre faisait entrer dans les cœurs des croyants ce que l’on appelle le ministère de la mort c’est-à-dire la loi.

Voyez que cet épisode à Antioche n’est pas peu de chose et que si Paul a dû intervenir comme il l’a fait s’est que la situation était grave. Il est même écrit que l’apôtre a dû résister pour préserver l’Evangile de Dieu des agissements de Pierre. Heureusement que le Seigneur a tout prévu et qu’il a suscité l’apôtre Paul sans quoi nous n’aurions plus l’Evangile de Dieu pour être sauvé.

Pierre a commis ici une erreur. Cela ne signifie pas à mon sens qu'il n'était pas converti, mais seulement que les apôtres n'étaient pas des hommes infaillibles.
D'ailleurs, Paul parle ainsi de l'apôtre Pierre au Chapitre 2 de la même épître que vous citez :
Ceux qui sont les plus considérés-quels qu'ils aient été jadis, cela ne m'importe pas: Dieu ne fait point acception de personnes, -ceux qui sont les plus considérés ne m'imposèrent rien. Au contraire, voyant que l'Évangile m'avait été confié pour les incirconcis, comme à Pierre pour les circoncis, car celui qui a fait de Pierre l'apôtre des circoncis a aussi fait de moi l'apôtre des païens, et ayant reconnu la grâce qui m'avait été accordée, Jacques, Céphas et Jean, qui sont regardés comme des colonnes, me donnèrent, à moi et à Barnabas, la main d'association, afin que nous allassions, nous vers les païens, et eux vers les circoncis.
Epître de Paul aux Galates, Chapitre 2, versets 6 à 9

Paul fait référence ici à un événement antérieur à la visite de Pierre à Antioche. Il considère Pierre comme l'apôtre des circoncis : c'est parfaitement incompréhensible qu'un apôtre ne soit pas converti, et qu'il soit regardé "comme une colonne" sans l'être. En devenant l'apôtre des circoncis, Pierre a selon moi accompli ce que Jésus lui demande en Luc 22,31-32.

polochon a écrit:
Et que dire de l’épisode avec Corneille où par trois fois Pierre s’est opposé au salut des nations. Mais là aussi heureusement que Dieu l’a mis devant le fait accompli si je puis m’exprimer ainsi.

Peut-être que Corneille ne s'est pas opposé au salut des nations, comme vous le dites. Il s'est opposé, dans une vision qu'il a reçue alors qu'on lui préparait un repas, à manger d'animaux déclarés impurs par la loi de Moïse (Actes 10).
En faisant ainsi, il se comportait comme un bon Israélite, mais lorsque des hommes sont venus immédiatement chez lui ensuite pour l'emmener voir Corneille, le païen, il a au contraire reconnu que "Dieu lui a appris à ne regarder aucun homme comme souillé et impur" (Ac 10,28), montrant qu'il avait par là compris le sens de la vision, et que "Dieu ne faisait pas acception de personnes" (Ac 10,34), annonçant la bonne nouvelle aux non-Juifs réunis.

Ainsi donc, il semblerait que vous ayez un a priori négatif sur l'apôtre Pierre, au point de déformer ici ce passage qui le présente plutôt comme celui qui est le premier allé vers les païens pour leur parler du salut de Dieu, et a au contraire reçu l'opposition de ses frères par la suite (Actes 11).

__

Bonjour

Beowulf a raison.

A noter que ce n'est pas la première fois que j'entends des critiques virulentes mais infondées sur l'apôtre Pierre.

__

Alexandre a écrit:Comme on le sait bien, le Christ est né avant la création du monde et le monde à été créé ensuite comme les branches poussent du tronc, en poussant du Christ.
Nous faisons donc tous partie du Christ et Lui constitue notre nature.
Le Christ est présent partout par Son Esprit, alors que Jésus n'etait que Sa manifestation humaine et temporaire.

Je pense que c'est un peu plus compliqué que ce que vous dites ci dessus.

Avant son incarnation dans une chair humaine , celui qui allait porter  pour nom Jésus  et pour titre celui de Messie , ou de Christ  (en grec) existait en effet déja, mais selon les Ecritures à cette époque Il était La Parole, créatrice de toutes choses .

Voir au prologue de l'évangile de Jean "au commencement était la Parole ...etc."