La Loi et la grâce
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La Loi et la grâce
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(Pardon pour les caractères inégaux)
La Loi et la grâce
Dans les chapitres 6 à 8 de l’épître de l’apôtre Paul aux Romains, et notamment au chapitre 7, sont traitées les relations entre les chrétiens et la Loi. Ainsi, la Loi, qui est « sainte, juste et bonne » devrait elle être ou non appliquée par les chrétiens ? L’apôtre, pour mieux exposer ce sujet, emploie le mot « loi » dans plusieurs de ses autres acceptions possibles : la loi peut-être un principe général ; ce peut être une notion juridique ; ce peut-être un mot appliqué au sens figuré, pour exprimer une notion soit négative (la loi du péché), soit positive (la loi de l’Esprit de vie ; la loi de la foi), en tout cas distinctes du sens biblique de Loi de Moïse. Parmi les expressions employées, figure « la loi de Dieu », terme mal compris par certains.
Qu’est-ce que la loi de Dieu ? Ce sont les volontés de Dieu sur ce que devraient « garder et pratiquer » les hommes qui veulent Lui plaire. Ainsi, à l’époque de la Loi de Moïse, ils devaient respecter cette Loi, au premier rang de laquelle se plaçaient les « 10 commandements ». A l’époque de la grâce, qui est la nôtre, c’est pour les chrétiens toute autre chose à savoir « la loi de la foi », c'est-à-dire « le principe de la foi » qui nous justifie devant Dieu, nous donnant paix avec Dieu et espérance de la gloire de Dieu (Romains 5 :1-2). De ce fait le ressort de nos actions n’est plus la Loi de Moïse même si elle reste utile à divers égards que nous détaillerons. Alors la loi de Dieu est l’ensemble de l’Ecriture Sainte, la Parole même de Dieu, Ancien et Nouveau Testaments.
Quand nous lisons : «Ainsi donc moi-même, de l’entendement je sers la loi de Dieu ; mais de la chair, la loi du péché» (Rom. 7:25). Qui sert la loi de Dieu ? Le nouvel homme. Et qui sert la loi du péché ? Le vieil homme. Ainsi sur la terre, la chair le (« vieil homme ») est encore dans le croyant, quoiqu’il soit délivré de sa puissance. Mais cela ne l’empêche pas d’avoir tendance à résister à Dieu et obéir au péché.
Or, dans le chapitre 7, l’apôtre montre l’effet de la loi, pour une personne souhaitant plaire à Dieu : la loi lui demande, ni plus ni moins, qu’il soit parfait devant Dieu ; elle exige la perfection absolue, sinon elle prononce la condamnation : s’il garde toute la loi et faillit sur un seul point, il est coupable sur tous (Jacques 2:10). Tandis que la grâce est l’introduction de l’amour de Dieu et de la vie de Dieu au milieu du mal. La première partie du chapitre 8 développe ce qu’est une telle délivrance, comme nous l’exposerons par la suite, mais indiquons dès à présent que le secret de cette délivrance se trouve en vivant «par la foi, la foi au Fils de Dieu qui m’a aimé, et qui s’est livré lui-même pour moi» (Galates 2:20).
De ce fait l’homme renouvelé par Dieu (le nouvel homme), mais mal affermi, a la volonté positive de faire le bien : il prend plaisir à la loi de Dieu selon l’homme intérieur ; il n’approuve pas seulement la loi, reconnaissant qu’elle est bonne et lui donnant sa propre approbation comme règle dans sa conscience, mais il voudrait pratiquer le bien, or le mal (le vieil homme) est aussi avec lui ; accomplir le bien, cela il ne le trouve pas. Il manque absolument de force. La loi n’en donne aucune.
Mais c’est une chose bien différente d’avoir affaire à elle, quand nous n’avons point de force, quand nous sommes vendus au péché, et qu’elle nous tient courbés dans le combat sous la loi du péché. Ou bien au contraire d’être capables de dire, comme nous lisons en Romains 8 :2 : «La loi de l’Esprit de vie dans le Christ Jésus, m’a affranchi de la loi du péché et de la mort»
Aussi, au départ, ce croyant non encore affermi trouve son plaisir en la loi de Dieu et en ses saints commandements, il est aussi fermement décidé à les accomplir, mais il voit dans ses membres une autre loi qui est en opposition avec la loi de son entendement (renouvelé) et qui le rend captif de la loi du péché, qui existe dans ses membres.
Il ne peut pas en être autrement, là où la vie divine agit. Le besoin de la nouvelle nature, son ardent désir, c’est de servir la loi de Dieu et d’accomplir sa volonté. Tel est le véritable «moi» que le croyant reconnaît ! «Ainsi donc moi-même, de l’entendement je sers la loi de Dieu». Certes, le combat ne cesse pas ; il restera toujours vrai que «la chair convoite contre l’Esprit, et l’Esprit contre la chair. Le verset final du chapitre 7 nous fait connaître la délivrance de l’âme de l’état dans lequel elle se trouvait et nous dépeint le terrain entièrement nouveau sur lequel la grâce l’a placée, ainsi que le caractère et l’esprit de la nouvelle nature.
«Il n’y a donc maintenant aucune condamnation pour ceux qui sont dans le Christ Jésus». C’est avec ces paroles triomphantes que l’apôtre commence le chapitre 8 de son épître ; c’est en quelque sorte le point final qu’il met d’un cœur plein d’allégresse, à la fin de son exposé, la conclusion bénie des enseignements des chapitres précédents de l’épître.
«Car — lisons-nous ensuite — la loi de l’Esprit de vie dans le Christ Jésus, m’a affranchi de la loi du péché et de la mort». De nouveau, nous trouvons le mot «loi» dans le sens déjà connu du chapitre 7, comme un principe, qui agit toujours de la même manière et produit des effets invariables (voir aussi les expressions : «loi des œuvres», et «loi de la foi», au chap. 3:27). L’expression «loi de l’Esprit de vie dans le Christ Jésus» fait allusion à l’opération immuable de l’Esprit de vie en notre bien-aimé Sauveur qui, après avoir accompli son œuvre, est apparu au milieu de ses disciples en vainqueur de la mort et du tombeau pour leur communiquer cette vie et l’Esprit, comme source et puissance de vie — «la vie en abondance» (Jean 10:10). C’est la loi parfaite qui est celle de la liberté. Alors Dieu nous communique la vie de Christ. Jacques dit : «Celui qui a regardé de près dans la loi parfaite, celle de la liberté». Christ a été devant Dieu le modèle de cette loi parfaite.
« La loi est-elle donc contre les promesses de Dieu ? Pas du tout ! Car s’il avait été donné une loi qui eût le pouvoir de faire vivre, la justice serait en réalité sur le principe de [la] loi (Darby). Mais l'Ecriture a déclaré le monde entier prisonnier du péché (Segond 21), afin que la promesse, sur le principe de [la] foi en Jésus Christ, fût donnée à ceux qui croient. Or avant que la foi vînt, nous étions gardés sous [la] loi, renfermés pour [ou : jusqu’à] la foi qui devait être révélée ; de sorte que la loi a été notre conducteur [ou : gouverneur, précepteur, comme pour des enfants qu’on élève] jusqu’à Christ, afin que nous fussions justifiés sur le principe de [la] foi ; mais, la foi étant venue, nous ne sommes plus sous un conducteur [ou : gouverneur, précepteur], car vous êtes tous fils de Dieu par la foi dans le Christ Jésus » (Galates 3 :21-26).
Il ressort de l’épitre aux Galates que la loi a été donnée en attendant l’arrivée d’un Sauveur (le Messie, Christ), pour faire ressortir l’état de péché de l’homme par des violations flagrantes, montrant par-là l’état profond de l’homme.
En quoi la Loi reste t’elle donc quand même de quelque utilité ? «Je n’eusse pas connu le péché, si ce n’eût été par [la] loi ; car je n’eusse pas eu conscience de la convoitise, si la loi n’eût dit : «Tu ne convoiteras point» [Exode 20]. Mais le péché, ayant trouvé une occasion par le commandement, a produit en moi toutes les convoitises, car sans [la] loi [le] péché est mort. Or moi, étant autrefois sans loi, je vivais ; mais le commandement étant venu, le péché a repris vie, et moi je mourus ; et le commandement qui était pour la vie, a été trouvé lui-même pour moi pour la mort. Car le péché, ayant trouvé une occasion par le commandement, me séduisit, et par lui me tua. La loi donc est sainte, et le commandement est saint, et juste, et bon. Ce qui est bon est-il donc devenu pour moi [la] mort ? Pas du tout ! Mais le péché, afin qu’il parût péché, m’a causé la mort par ce qui est bon, afin que le péché devînt par le commandement excessivement pécheur. Car nous savons que la loi est spirituelle : mais moi je suis charnel [ailleurs : de chair], vendu au péché [litt.: vendu sous le péché] ; car ce que je fais [faire, ici, opérer, effectuer] je ne le reconnais pas, car ce n’est pas ce que je veux, que je fais, mais ce que je hais, je le pratique. Or si c’est ce que je ne veux pas que je pratique, j’approuve la loi, [reconnaissant] qu’elle est bonne » (Romains 7:7-16).
La dispensation de la grâce
Le sujet de la grâce parait donc simple, mais il est trop souvent mal compris et a donné lieu à des controverses interminables. Comme la grâce s'adresse à des gens qui ne méritent rien, beaucoup n'en veulent pas, car ils ne veulent pas admettre qu'ils sont entièrement pécheurs. D'autres se servent de la grâce pour ignorer la sainteté de Dieu, et justifier toute inconduite, tout laxisme. D'autres ne veulent pas de la certitude du salut par grâce, sous prétexte qu'il faut éviter le laxisme. D'autres ignorent l'enseignement de la grâce dont parle l'apôtre Paul dans son épître à Tite.
Plus de la moitié de la Bible a été écrite durant la dispensation de la loi. Or nous sommes dans une autre dispensation. Cela signifie-t-il que ce qui a été écrit dans les temps précédents n’est pas pour nous ? Par les nombreuses citations qu’ils font de l’Ancien Testament, le Seigneur et les apôtres y font référence comme à une autorité absolue, l’Écriture qui «ne peut être anéantie» (Jean 10:35). Jésus dit qu’il n’est pas venu pour abolir la loi ou les prophètes, mais pour les accomplir (Matt. 5:17). Il voulait dire que c’était pour montrer le chemin de l’homme parfait en se soumettant entièrement à la loi divine. Et à la question : «Annulons-nous donc la loi par la foi ?», Paul répond : «Au contraire, nous établissons la loi» (Rom. 3:31). Mais une fois que Jésus a été rejeté, crucifié, ressuscité et glorifié, la loi de Moïse était ouvertement bafouée, et il n’était plus possible de continuer sur les bases anciennes de l’Ancien Testament. Jésus Lui-même l’a dit lors de l’institution de la cène : « Ceci est le sang de la nouvelle alliance… », ce qui implique la mise de côté de l’ancienne (Hébreux 8:13).
«Moïse décrit la justice qui vient de la loi : L’homme qui aura pratiqué ces choses vivra par elles» (Rom. 10:5). Et en grand contraste avec cela, l’apôtre Paul décrit «la justice qui est sur le principe de la foi» (v. 6) : d’un côté la loi et les œuvres qu’elle réclame, de l’autre la foi en Christ et l’œuvre qu’il a accomplie. L’apôtre Paul dit : «Sachez donc... que par lui (Jésus) vous est annoncée la rémission des péchés, et que de tout ce dont vous n’avez pu être justifiés par la loi de Moïse, quiconque croit est justifié par lui» (Act. 13:38-39). Il écrit : «L’homme n’est pas justifié sur le principe des œuvres de loi, ni autrement que par la foi en Jésus Christ... Sur le principe des œuvres de loi nulle chair ne sera justifiée» (Gal. 2:16). Or «Christ nous a rachetés de la malédiction de la loi, étant devenu malédiction pour nous» (3:13).
Les bénédictions promises à Israël étaient surtout terrestres : richesse, paix, prospérité matérielle (Deut. 28:1-14 ; 30:15). Par contre, les bénédictions chrétiennes sont essentiellement spirituelles (Éph. 1:3). Les trésors du chrétien sont dans les cieux, non sur la terre. Sous la loi, il s’agissait de la justice de l’homme. Sous la grâce, il s’agit de la justice de Dieu.
La grâce sera exercée en retour par les chrétiens : ils ont été sauvés par grâce ; ils doivent à leur tour faire preuve de grâce envers tous à commencer par ceux de la maison de la foi. Cherchons donc à croître dans la grâce et dans la connaissance de notre Seigneur Jésus Christ (2 Pierre 3:18), car il est bon que le cœur soit affermi par la grâce (Héb. 13:9), afin que nous nous fortifiions dans la grâce (2 Tim. 2:1). Pour servir Dieu d’une manière qui lui soit agréable, nous avons besoin de la grâce (Héb. 12:28). L’apôtre Paul se conduisait non pas avec une sagesse charnelle, mais avec simplicité et sincérité de cœur, ou plus précisément : par la grâce de Dieu (2 Cor. 1:12). À propos des premiers chrétiens à Jérusalem également, le témoignage est rendu qu’«une grande grâce était sur eux tous» (Actes 4:33).
La loi exige ; la grâce donne. La loi dit : Fais cela, et ce sera ta justice et tu vivras (comp. Lév. 18:5 ; Deut. 6:25). Il devait donc y avoir une récompense de la part de Dieu pour celui qui observait la loi. Mais il s’est révélé qu’aucun Israélite n’a été capable de la garder. De même tous les autres efforts humains sont vains. Les «bonnes œuvres» ne permettent pas davantage à l’homme de subsister devant Dieu. Une telle découverte est humiliante pour l’homme «religieux». Mais considérons ce que la parole de Dieu dit à ce sujet : «Or à celui qui fait des œuvres, le salaire n’est pas compté à titre de grâce, mais à titre de chose due». «Or, si c’est par la grâce, ce n’est plus sur le principe des œuvres, puisque autrement la grâce n’est plus la grâce». «Vous n’êtes pas sous la loi, mais sous la grâce» (Rom. 4:4 ; 11:6 ; 6:14).
Bien des chrétiens, malgré tout, considèrent la Loi comme leur règle de vie. Or nous ne sommes en aucune manière sous l’autorité de la Loi. Nous sommes sous le régime merveilleux de la grâce de Dieu. «La Loi n’est pas pour le juste, mais pour les iniques et les insubordonnés, pour les impies et les pécheurs...» (1 Tim. 1:9) et elle sert à démontrer leur état de perdition. Mais elle n’est pas la motivation du juste pour sa marche dans un chemin de justice. Ainsi le ressort du chrétien n’est plus la Loi, mais l’Esprit (ou : la loi de l’Esprit de vie).
La pensée a aussi eu cours, dans la chrétienté, que nous sommes morts à la Loi cérémonielle (la circoncision, les fêtes juives, les sacrifices, ... ayant été tous mis de côté), mais que nous ne sommes pas morts à la Loi morale. On en a conclu une fois de plus que cette Loi « restreinte », si elle n’est pas le moyen de notre justification, est tout au moins elle aussi notre règle de vie. Or placer les chrétiens sous une partie de la Loi, qu’il s’agisse de ses cérémonies ou de ses instructions morales, c’est les placer sous la Loi et les faire abandonner Christ. Nous sommes ainsi de toutes manières «morts à la Loi» et non à une partie de la Loi.
Cependant, l’apôtre Paul nous donne un avertissement : «Vous avez été appelés à la liberté ; seulement n’usez pas de la liberté comme d’une occasion pour la chair» (Gal. 5:13). Sous prétexte de liberté, sous prétexte que nous ne sommes plus assujettis à la Loi (ce qui est vrai) nous pourrions lâcher la bride à la chair.
Homme parfait, Christ a pleinement accompli la Loi. Même lorsqu’il présente les principes moraux du royaume des cieux, notamment lors du « sermon sur la montagne », il montre que la mesure divine est plus élevée que la Loi. Il répète plusieurs fois : «Vous avez entendu qu’il a été dit... Mais moi je vous dis...» (Matt. 5:21 et suivants). Si certains des points qu’il mentionne se réfèrent plutôt à la tradition des Juifs, d’autres font nettement allusion à la Loi. Dans son enseignement et dans sa marche, le Seigneur a donc parfaitement honoré la Loi mais il met en évidence l’incapacité de l’homme à obtenir la vie par ses œuvres, et l’inutilité de la Loi pour apporter la bénédiction.
Si les paroles de Jésus étaient le plus souvent marquées par la grâce, nous l’entendons pourtant s’exprimer avec la plus grande sévérité lorsqu’il s’adresse aux chefs religieux des Juifs qui utilisaient leur prétendue observation de la loi pour nourrir leur orgueil. En observant scrupuleusement certains commandements, et en négligeant les autres, on peut se donner l’illusion d’être juste, et tenter de la donner à ceux qui nous entourent. C’est l’état que le Seigneur dénonce avec véhémence dans le réquisitoire impressionnant de Matthieu 23. «Malheur à vous, scribes et pharisiens hypocrites ! » Cet état d’esprit — qu’on appelle le légalisme — conduit à ajouter des commandements humains, ou même issus de la Loi de Moïse, à la Parole de Dieu sur la grâce, et ainsi à la déformer et à l’annuler. Le livre des Actes et les épîtres placent devant nous une autre forme de légalisme, celle qu’a fait naître le passage progressif de la dispensation de la loi à celle de la grâce. Il est compréhensible que les Juifs, attachés depuis leur enfance à leur loi, à leurs ordonnances, à leurs privilèges, aient eu de la peine à abandonner le système judaïque. L’épître aux Hébreux a eu pour but de mettre fin à cette situation intermédiaire. Soyons nous-mêmes gardés de nous placer, d’une manière ou d’une autre, sous le joug de la loi, et d’être ainsi privés de notre liberté en Christ.
En rapport avec le salut, le légalisme substitue les œuvres de l’homme au don de la grâce et de la foi, seul moyen de salut que Dieu donne (Gal. 2:16 ; Éph. 2:8,9). C’est en fait la religion de Caïn. Dans la vie chrétienne, le légalisme remplace la piété et la communion avec Christ par des règles destinées à tranquilliser la conscience. La vraie liberté chrétienne est perdue. C’est cet aspect qui nous intéresse particulièrement. Dès le début, ces règles sont en effet personnifiées dans les actes de deux hommes, Caïn et Abel.
Qu’a fait l’homme sous la loi ? Après avoir enfreint la loi, il a rejeté Christ seul moyen de salut. La loi était parfaite, sainte, bonne, divine dans sa nature, juste dans toutes ses exigences ; mais la chair en l’homme, à qui elle était donnée comme une mise à l’épreuve, la rendait parfaitement inutile comme moyen de venir à Dieu et d’acquérir une justice devant Lui. Elle était « faible par la chair » (Rom. 8:3). La loi est donc donnée, non comme règle à la chair, mais pour lui fermer la bouche, pour que tout le monde soit « coupable devant Dieu », pour apporter à l’homme la connaissance du péché et le rendre conscient qu’il est infiniment pécheur, pour produire la colère, pour faire mourir ; en un mot pour tuer la vie de l’homme et non pour le sauver. Le Seigneur illustre le changement apporté par sa venue dans deux paraboles : celle du vieil et du nouvel habit et celle du vin et des outres.
Il s’agissait de prouver, et cela ne pouvait l’être par aucun autre moyen, que l’homme dans la chair ne peut pas s’approcher de Dieu. La loi ne suppose pas a priori ni l’homme perdu : elle va le prouver, — ni l’homme incapable d’une justice : elle lui donne le moyen de montrer cette capacité, s’il la possède, en lui disant : « Fais cela et tu vivras ». Voilà aussi pourquoi elle ne dévoile pas d’emblée l’état du monde. Cet état ne peut être manifesté que par la longue histoire d’un peuple placé sous la loi, en présence de tous les appels de Dieu et finalement en présence d’un Sauveur. Les docteurs attachés au judaïsme ne contestaient pas la grâce, mais parlaient de perfectionner le chrétien par la loi. C’était en même temps un moyen de rester attachés au passé, de ne pas rompre avec la chair, de retenir à tort la loi comme règle de vie et de ne pas tourner le dos au monde. La loi, donnée de Dieu, devenait l’instrument de Satan pour détourner le chrétien de Dieu et de Christ.
Les termes judaïser ou judaïsation proviennent de Galates 2:14 où l'apôtre Paul a reproché sévèrement à l'apôtre Pierre de s'être abstenu de manger avec des non-Juifs sous l'influence de gens venus d'auprès de l'apôtre Jacques ; ce faisant, l'apôtre Pierre quittait la liberté propre au christianisme (liberté dans le sentiment de la grâce de Dieu, et sous l'action du Saint Esprit) et il revenait au suivi de règles de la loi comme au temps de l'Ancien Testament. Certes Pierre ne prêchait pas cela, mais c'est ce à quoi revenait sa conduite : il judaïsait.
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(Pardon pour les caractères inégaux)
La Loi et la grâce
Dans les chapitres 6 à 8 de l’épître de l’apôtre Paul aux Romains, et notamment au chapitre 7, sont traitées les relations entre les chrétiens et la Loi. Ainsi, la Loi, qui est « sainte, juste et bonne » devrait elle être ou non appliquée par les chrétiens ? L’apôtre, pour mieux exposer ce sujet, emploie le mot « loi » dans plusieurs de ses autres acceptions possibles : la loi peut-être un principe général ; ce peut être une notion juridique ; ce peut-être un mot appliqué au sens figuré, pour exprimer une notion soit négative (la loi du péché), soit positive (la loi de l’Esprit de vie ; la loi de la foi), en tout cas distinctes du sens biblique de Loi de Moïse. Parmi les expressions employées, figure « la loi de Dieu », terme mal compris par certains.
Qu’est-ce que la loi de Dieu ? Ce sont les volontés de Dieu sur ce que devraient « garder et pratiquer » les hommes qui veulent Lui plaire. Ainsi, à l’époque de la Loi de Moïse, ils devaient respecter cette Loi, au premier rang de laquelle se plaçaient les « 10 commandements ». A l’époque de la grâce, qui est la nôtre, c’est pour les chrétiens toute autre chose à savoir « la loi de la foi », c'est-à-dire « le principe de la foi » qui nous justifie devant Dieu, nous donnant paix avec Dieu et espérance de la gloire de Dieu (Romains 5 :1-2). De ce fait le ressort de nos actions n’est plus la Loi de Moïse même si elle reste utile à divers égards que nous détaillerons. Alors la loi de Dieu est l’ensemble de l’Ecriture Sainte, la Parole même de Dieu, Ancien et Nouveau Testaments.
Quand nous lisons : «Ainsi donc moi-même, de l’entendement je sers la loi de Dieu ; mais de la chair, la loi du péché» (Rom. 7:25). Qui sert la loi de Dieu ? Le nouvel homme. Et qui sert la loi du péché ? Le vieil homme. Ainsi sur la terre, la chair le (« vieil homme ») est encore dans le croyant, quoiqu’il soit délivré de sa puissance. Mais cela ne l’empêche pas d’avoir tendance à résister à Dieu et obéir au péché.
Or, dans le chapitre 7, l’apôtre montre l’effet de la loi, pour une personne souhaitant plaire à Dieu : la loi lui demande, ni plus ni moins, qu’il soit parfait devant Dieu ; elle exige la perfection absolue, sinon elle prononce la condamnation : s’il garde toute la loi et faillit sur un seul point, il est coupable sur tous (Jacques 2:10). Tandis que la grâce est l’introduction de l’amour de Dieu et de la vie de Dieu au milieu du mal. La première partie du chapitre 8 développe ce qu’est une telle délivrance, comme nous l’exposerons par la suite, mais indiquons dès à présent que le secret de cette délivrance se trouve en vivant «par la foi, la foi au Fils de Dieu qui m’a aimé, et qui s’est livré lui-même pour moi» (Galates 2:20).
De ce fait l’homme renouvelé par Dieu (le nouvel homme), mais mal affermi, a la volonté positive de faire le bien : il prend plaisir à la loi de Dieu selon l’homme intérieur ; il n’approuve pas seulement la loi, reconnaissant qu’elle est bonne et lui donnant sa propre approbation comme règle dans sa conscience, mais il voudrait pratiquer le bien, or le mal (le vieil homme) est aussi avec lui ; accomplir le bien, cela il ne le trouve pas. Il manque absolument de force. La loi n’en donne aucune.
Mais c’est une chose bien différente d’avoir affaire à elle, quand nous n’avons point de force, quand nous sommes vendus au péché, et qu’elle nous tient courbés dans le combat sous la loi du péché. Ou bien au contraire d’être capables de dire, comme nous lisons en Romains 8 :2 : «La loi de l’Esprit de vie dans le Christ Jésus, m’a affranchi de la loi du péché et de la mort»
Aussi, au départ, ce croyant non encore affermi trouve son plaisir en la loi de Dieu et en ses saints commandements, il est aussi fermement décidé à les accomplir, mais il voit dans ses membres une autre loi qui est en opposition avec la loi de son entendement (renouvelé) et qui le rend captif de la loi du péché, qui existe dans ses membres.
Il ne peut pas en être autrement, là où la vie divine agit. Le besoin de la nouvelle nature, son ardent désir, c’est de servir la loi de Dieu et d’accomplir sa volonté. Tel est le véritable «moi» que le croyant reconnaît ! «Ainsi donc moi-même, de l’entendement je sers la loi de Dieu». Certes, le combat ne cesse pas ; il restera toujours vrai que «la chair convoite contre l’Esprit, et l’Esprit contre la chair. Le verset final du chapitre 7 nous fait connaître la délivrance de l’âme de l’état dans lequel elle se trouvait et nous dépeint le terrain entièrement nouveau sur lequel la grâce l’a placée, ainsi que le caractère et l’esprit de la nouvelle nature.
«Il n’y a donc maintenant aucune condamnation pour ceux qui sont dans le Christ Jésus». C’est avec ces paroles triomphantes que l’apôtre commence le chapitre 8 de son épître ; c’est en quelque sorte le point final qu’il met d’un cœur plein d’allégresse, à la fin de son exposé, la conclusion bénie des enseignements des chapitres précédents de l’épître.
«Car — lisons-nous ensuite — la loi de l’Esprit de vie dans le Christ Jésus, m’a affranchi de la loi du péché et de la mort». De nouveau, nous trouvons le mot «loi» dans le sens déjà connu du chapitre 7, comme un principe, qui agit toujours de la même manière et produit des effets invariables (voir aussi les expressions : «loi des œuvres», et «loi de la foi», au chap. 3:27). L’expression «loi de l’Esprit de vie dans le Christ Jésus» fait allusion à l’opération immuable de l’Esprit de vie en notre bien-aimé Sauveur qui, après avoir accompli son œuvre, est apparu au milieu de ses disciples en vainqueur de la mort et du tombeau pour leur communiquer cette vie et l’Esprit, comme source et puissance de vie — «la vie en abondance» (Jean 10:10). C’est la loi parfaite qui est celle de la liberté. Alors Dieu nous communique la vie de Christ. Jacques dit : «Celui qui a regardé de près dans la loi parfaite, celle de la liberté». Christ a été devant Dieu le modèle de cette loi parfaite.
« La loi est-elle donc contre les promesses de Dieu ? Pas du tout ! Car s’il avait été donné une loi qui eût le pouvoir de faire vivre, la justice serait en réalité sur le principe de [la] loi (Darby). Mais l'Ecriture a déclaré le monde entier prisonnier du péché (Segond 21), afin que la promesse, sur le principe de [la] foi en Jésus Christ, fût donnée à ceux qui croient. Or avant que la foi vînt, nous étions gardés sous [la] loi, renfermés pour [ou : jusqu’à] la foi qui devait être révélée ; de sorte que la loi a été notre conducteur [ou : gouverneur, précepteur, comme pour des enfants qu’on élève] jusqu’à Christ, afin que nous fussions justifiés sur le principe de [la] foi ; mais, la foi étant venue, nous ne sommes plus sous un conducteur [ou : gouverneur, précepteur], car vous êtes tous fils de Dieu par la foi dans le Christ Jésus » (Galates 3 :21-26).
Il ressort de l’épitre aux Galates que la loi a été donnée en attendant l’arrivée d’un Sauveur (le Messie, Christ), pour faire ressortir l’état de péché de l’homme par des violations flagrantes, montrant par-là l’état profond de l’homme.
En quoi la Loi reste t’elle donc quand même de quelque utilité ? «Je n’eusse pas connu le péché, si ce n’eût été par [la] loi ; car je n’eusse pas eu conscience de la convoitise, si la loi n’eût dit : «Tu ne convoiteras point» [Exode 20]. Mais le péché, ayant trouvé une occasion par le commandement, a produit en moi toutes les convoitises, car sans [la] loi [le] péché est mort. Or moi, étant autrefois sans loi, je vivais ; mais le commandement étant venu, le péché a repris vie, et moi je mourus ; et le commandement qui était pour la vie, a été trouvé lui-même pour moi pour la mort. Car le péché, ayant trouvé une occasion par le commandement, me séduisit, et par lui me tua. La loi donc est sainte, et le commandement est saint, et juste, et bon. Ce qui est bon est-il donc devenu pour moi [la] mort ? Pas du tout ! Mais le péché, afin qu’il parût péché, m’a causé la mort par ce qui est bon, afin que le péché devînt par le commandement excessivement pécheur. Car nous savons que la loi est spirituelle : mais moi je suis charnel [ailleurs : de chair], vendu au péché [litt.: vendu sous le péché] ; car ce que je fais [faire, ici, opérer, effectuer] je ne le reconnais pas, car ce n’est pas ce que je veux, que je fais, mais ce que je hais, je le pratique. Or si c’est ce que je ne veux pas que je pratique, j’approuve la loi, [reconnaissant] qu’elle est bonne » (Romains 7:7-16).
La dispensation de la grâce
Le sujet de la grâce parait donc simple, mais il est trop souvent mal compris et a donné lieu à des controverses interminables. Comme la grâce s'adresse à des gens qui ne méritent rien, beaucoup n'en veulent pas, car ils ne veulent pas admettre qu'ils sont entièrement pécheurs. D'autres se servent de la grâce pour ignorer la sainteté de Dieu, et justifier toute inconduite, tout laxisme. D'autres ne veulent pas de la certitude du salut par grâce, sous prétexte qu'il faut éviter le laxisme. D'autres ignorent l'enseignement de la grâce dont parle l'apôtre Paul dans son épître à Tite.
Plus de la moitié de la Bible a été écrite durant la dispensation de la loi. Or nous sommes dans une autre dispensation. Cela signifie-t-il que ce qui a été écrit dans les temps précédents n’est pas pour nous ? Par les nombreuses citations qu’ils font de l’Ancien Testament, le Seigneur et les apôtres y font référence comme à une autorité absolue, l’Écriture qui «ne peut être anéantie» (Jean 10:35). Jésus dit qu’il n’est pas venu pour abolir la loi ou les prophètes, mais pour les accomplir (Matt. 5:17). Il voulait dire que c’était pour montrer le chemin de l’homme parfait en se soumettant entièrement à la loi divine. Et à la question : «Annulons-nous donc la loi par la foi ?», Paul répond : «Au contraire, nous établissons la loi» (Rom. 3:31). Mais une fois que Jésus a été rejeté, crucifié, ressuscité et glorifié, la loi de Moïse était ouvertement bafouée, et il n’était plus possible de continuer sur les bases anciennes de l’Ancien Testament. Jésus Lui-même l’a dit lors de l’institution de la cène : « Ceci est le sang de la nouvelle alliance… », ce qui implique la mise de côté de l’ancienne (Hébreux 8:13).
«Moïse décrit la justice qui vient de la loi : L’homme qui aura pratiqué ces choses vivra par elles» (Rom. 10:5). Et en grand contraste avec cela, l’apôtre Paul décrit «la justice qui est sur le principe de la foi» (v. 6) : d’un côté la loi et les œuvres qu’elle réclame, de l’autre la foi en Christ et l’œuvre qu’il a accomplie. L’apôtre Paul dit : «Sachez donc... que par lui (Jésus) vous est annoncée la rémission des péchés, et que de tout ce dont vous n’avez pu être justifiés par la loi de Moïse, quiconque croit est justifié par lui» (Act. 13:38-39). Il écrit : «L’homme n’est pas justifié sur le principe des œuvres de loi, ni autrement que par la foi en Jésus Christ... Sur le principe des œuvres de loi nulle chair ne sera justifiée» (Gal. 2:16). Or «Christ nous a rachetés de la malédiction de la loi, étant devenu malédiction pour nous» (3:13).
Les bénédictions promises à Israël étaient surtout terrestres : richesse, paix, prospérité matérielle (Deut. 28:1-14 ; 30:15). Par contre, les bénédictions chrétiennes sont essentiellement spirituelles (Éph. 1:3). Les trésors du chrétien sont dans les cieux, non sur la terre. Sous la loi, il s’agissait de la justice de l’homme. Sous la grâce, il s’agit de la justice de Dieu.
La grâce sera exercée en retour par les chrétiens : ils ont été sauvés par grâce ; ils doivent à leur tour faire preuve de grâce envers tous à commencer par ceux de la maison de la foi. Cherchons donc à croître dans la grâce et dans la connaissance de notre Seigneur Jésus Christ (2 Pierre 3:18), car il est bon que le cœur soit affermi par la grâce (Héb. 13:9), afin que nous nous fortifiions dans la grâce (2 Tim. 2:1). Pour servir Dieu d’une manière qui lui soit agréable, nous avons besoin de la grâce (Héb. 12:28). L’apôtre Paul se conduisait non pas avec une sagesse charnelle, mais avec simplicité et sincérité de cœur, ou plus précisément : par la grâce de Dieu (2 Cor. 1:12). À propos des premiers chrétiens à Jérusalem également, le témoignage est rendu qu’«une grande grâce était sur eux tous» (Actes 4:33).
Pourquoi donc la loi ?
La Loi [de Moïse complétée en Moab] n’avait pas «le pouvoir de faire vivre» (Gal. 3:21). Elle était bonne en elle-même (Rom. 7:12), comme juste expression des exigences de Dieu envers l’homme naturel, mais elle demandait le bien de ceux qui étaient incapables de l’accomplir, et elle interdisait le mal à ceux qui ne pouvaient pas s’empêcher de le faire. On comprend que la question soit posée : «Pourquoi donc la Loi ?» (Gal. 3:19). Rappelons ce que nous avons dit précédemment : la Loi «a été ajoutée à cause des transgressions» (Gal. 3:19), c’est-à-dire «dans le but de faire ressortir le mal par des transgressions» (cf. note de la version Darby). Elle est «intervenue afin que la faute abondât ; mais là où le péché abondait, la grâce a surabondé» (Rom. 5:20). La fonction de la Loi était de faire connaître le péché : «par la loi est la connaissance du péché». Il fallait que le péché «paraisse péché» ; il fallait que, «par le commandement», il devienne «excessivement pécheur».La loi exige ; la grâce donne. La loi dit : Fais cela, et ce sera ta justice et tu vivras (comp. Lév. 18:5 ; Deut. 6:25). Il devait donc y avoir une récompense de la part de Dieu pour celui qui observait la loi. Mais il s’est révélé qu’aucun Israélite n’a été capable de la garder. De même tous les autres efforts humains sont vains. Les «bonnes œuvres» ne permettent pas davantage à l’homme de subsister devant Dieu. Une telle découverte est humiliante pour l’homme «religieux». Mais considérons ce que la parole de Dieu dit à ce sujet : «Or à celui qui fait des œuvres, le salaire n’est pas compté à titre de grâce, mais à titre de chose due». «Or, si c’est par la grâce, ce n’est plus sur le principe des œuvres, puisque autrement la grâce n’est plus la grâce». «Vous n’êtes pas sous la loi, mais sous la grâce» (Rom. 4:4 ; 11:6 ; 6:14).
Bien des chrétiens, malgré tout, considèrent la Loi comme leur règle de vie. Or nous ne sommes en aucune manière sous l’autorité de la Loi. Nous sommes sous le régime merveilleux de la grâce de Dieu. «La Loi n’est pas pour le juste, mais pour les iniques et les insubordonnés, pour les impies et les pécheurs...» (1 Tim. 1:9) et elle sert à démontrer leur état de perdition. Mais elle n’est pas la motivation du juste pour sa marche dans un chemin de justice. Ainsi le ressort du chrétien n’est plus la Loi, mais l’Esprit (ou : la loi de l’Esprit de vie).
La pensée a aussi eu cours, dans la chrétienté, que nous sommes morts à la Loi cérémonielle (la circoncision, les fêtes juives, les sacrifices, ... ayant été tous mis de côté), mais que nous ne sommes pas morts à la Loi morale. On en a conclu une fois de plus que cette Loi « restreinte », si elle n’est pas le moyen de notre justification, est tout au moins elle aussi notre règle de vie. Or placer les chrétiens sous une partie de la Loi, qu’il s’agisse de ses cérémonies ou de ses instructions morales, c’est les placer sous la Loi et les faire abandonner Christ. Nous sommes ainsi de toutes manières «morts à la Loi» et non à une partie de la Loi.
Cependant, l’apôtre Paul nous donne un avertissement : «Vous avez été appelés à la liberté ; seulement n’usez pas de la liberté comme d’une occasion pour la chair» (Gal. 5:13). Sous prétexte de liberté, sous prétexte que nous ne sommes plus assujettis à la Loi (ce qui est vrai) nous pourrions lâcher la bride à la chair.
Homme parfait, Christ a pleinement accompli la Loi. Même lorsqu’il présente les principes moraux du royaume des cieux, notamment lors du « sermon sur la montagne », il montre que la mesure divine est plus élevée que la Loi. Il répète plusieurs fois : «Vous avez entendu qu’il a été dit... Mais moi je vous dis...» (Matt. 5:21 et suivants). Si certains des points qu’il mentionne se réfèrent plutôt à la tradition des Juifs, d’autres font nettement allusion à la Loi. Dans son enseignement et dans sa marche, le Seigneur a donc parfaitement honoré la Loi mais il met en évidence l’incapacité de l’homme à obtenir la vie par ses œuvres, et l’inutilité de la Loi pour apporter la bénédiction.
Le légalisme
Si les paroles de Jésus étaient le plus souvent marquées par la grâce, nous l’entendons pourtant s’exprimer avec la plus grande sévérité lorsqu’il s’adresse aux chefs religieux des Juifs qui utilisaient leur prétendue observation de la loi pour nourrir leur orgueil. En observant scrupuleusement certains commandements, et en négligeant les autres, on peut se donner l’illusion d’être juste, et tenter de la donner à ceux qui nous entourent. C’est l’état que le Seigneur dénonce avec véhémence dans le réquisitoire impressionnant de Matthieu 23. «Malheur à vous, scribes et pharisiens hypocrites ! » Cet état d’esprit — qu’on appelle le légalisme — conduit à ajouter des commandements humains, ou même issus de la Loi de Moïse, à la Parole de Dieu sur la grâce, et ainsi à la déformer et à l’annuler. Le livre des Actes et les épîtres placent devant nous une autre forme de légalisme, celle qu’a fait naître le passage progressif de la dispensation de la loi à celle de la grâce. Il est compréhensible que les Juifs, attachés depuis leur enfance à leur loi, à leurs ordonnances, à leurs privilèges, aient eu de la peine à abandonner le système judaïque. L’épître aux Hébreux a eu pour but de mettre fin à cette situation intermédiaire. Soyons nous-mêmes gardés de nous placer, d’une manière ou d’une autre, sous le joug de la loi, et d’être ainsi privés de notre liberté en Christ.
En rapport avec le salut, le légalisme substitue les œuvres de l’homme au don de la grâce et de la foi, seul moyen de salut que Dieu donne (Gal. 2:16 ; Éph. 2:8,9). C’est en fait la religion de Caïn. Dans la vie chrétienne, le légalisme remplace la piété et la communion avec Christ par des règles destinées à tranquilliser la conscience. La vraie liberté chrétienne est perdue. C’est cet aspect qui nous intéresse particulièrement. Dès le début, ces règles sont en effet personnifiées dans les actes de deux hommes, Caïn et Abel.
Qu’a fait l’homme sous la loi ? Après avoir enfreint la loi, il a rejeté Christ seul moyen de salut. La loi était parfaite, sainte, bonne, divine dans sa nature, juste dans toutes ses exigences ; mais la chair en l’homme, à qui elle était donnée comme une mise à l’épreuve, la rendait parfaitement inutile comme moyen de venir à Dieu et d’acquérir une justice devant Lui. Elle était « faible par la chair » (Rom. 8:3). La loi est donc donnée, non comme règle à la chair, mais pour lui fermer la bouche, pour que tout le monde soit « coupable devant Dieu », pour apporter à l’homme la connaissance du péché et le rendre conscient qu’il est infiniment pécheur, pour produire la colère, pour faire mourir ; en un mot pour tuer la vie de l’homme et non pour le sauver. Le Seigneur illustre le changement apporté par sa venue dans deux paraboles : celle du vieil et du nouvel habit et celle du vin et des outres.
Il s’agissait de prouver, et cela ne pouvait l’être par aucun autre moyen, que l’homme dans la chair ne peut pas s’approcher de Dieu. La loi ne suppose pas a priori ni l’homme perdu : elle va le prouver, — ni l’homme incapable d’une justice : elle lui donne le moyen de montrer cette capacité, s’il la possède, en lui disant : « Fais cela et tu vivras ». Voilà aussi pourquoi elle ne dévoile pas d’emblée l’état du monde. Cet état ne peut être manifesté que par la longue histoire d’un peuple placé sous la loi, en présence de tous les appels de Dieu et finalement en présence d’un Sauveur. Les docteurs attachés au judaïsme ne contestaient pas la grâce, mais parlaient de perfectionner le chrétien par la loi. C’était en même temps un moyen de rester attachés au passé, de ne pas rompre avec la chair, de retenir à tort la loi comme règle de vie et de ne pas tourner le dos au monde. La loi, donnée de Dieu, devenait l’instrument de Satan pour détourner le chrétien de Dieu et de Christ.
Les termes judaïser ou judaïsation proviennent de Galates 2:14 où l'apôtre Paul a reproché sévèrement à l'apôtre Pierre de s'être abstenu de manger avec des non-Juifs sous l'influence de gens venus d'auprès de l'apôtre Jacques ; ce faisant, l'apôtre Pierre quittait la liberté propre au christianisme (liberté dans le sentiment de la grâce de Dieu, et sous l'action du Saint Esprit) et il revenait au suivi de règles de la loi comme au temps de l'Ancien Testament. Certes Pierre ne prêchait pas cela, mais c'est ce à quoi revenait sa conduite : il judaïsait.
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gerardh- Messages : 5916
Date d'inscription : 30/06/2012
Re: La Loi et la grâce
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Isa,
J'ai en partie rédigé ce texte et en partie je me suis inspiré de divers auteurs, que j'ai trouvés dans les Messagers Evangéliques, et dans le site Bibliquest.
En général leurs articles sont très anciens, et pour les plus récents je pense avoir la liberté de les reproduire de la part de leurs divers auteurs.
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Isa,
J'ai en partie rédigé ce texte et en partie je me suis inspiré de divers auteurs, que j'ai trouvés dans les Messagers Evangéliques, et dans le site Bibliquest.
En général leurs articles sont très anciens, et pour les plus récents je pense avoir la liberté de les reproduire de la part de leurs divers auteurs.
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gerardh- Messages : 5916
Date d'inscription : 30/06/2012
Re: La Loi et la grâce
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Bonjour Monique,
Merci de m'avoir lu et d'y avoir ajouté tes commentaires.
Ma principale observation porte sur "le vieil homme", qui coexiste en nous, comme chacun peut s'en apercevoir.
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Sur la distinction entre « la chair », et « le vieil homme », car en réalité ces deux notions sont presque équivalentes, mais sont sujettes à quelques nuances. Aussi, quelle différence y a-t-il entre la chair et le vieil homme ? Plusieurs expressions les rapprochent beaucoup. Le vieil homme «se corrompt selon les convoitises trompeuses» (Éph. 4:22) qui caractérisent la chair. «Notre vieil homme a été crucifié» avec Christ (Rom. 6:6) et «ceux qui sont du Christ ont crucifié la chair» (Gal. 5:24), ont dépouillé «le corps de la chair» dans le baptême (Col. 2:14) et ont «dépouillé le vieil homme avec ses actions» (Col. 3:9). L’un et l’autre désignent la nature marquée par le péché que nous avons reçue de nos parents.
L’expression «vieil homme» (Rom. 6:6 ; Éph. 4:22 ; Col. 3:9), par contraste avec le nouvel homme paraît englober tout ce que j’étais — homme pécheur responsable — dans mon ancienne condition avant d’avoir cru. La chair désigne plutôt la nature elle-même avec laquelle j’étais totalement identifié avant ma nouvelle naissance. Elle subsiste en moi, et en elle le péché — source de mal — tant que je suis dans le corps auquel elle est attachée. Dieu place le vieil homme dans la mort avec Christ (ce qui n’implique pas son inexistence). Le vieil homme a été crucifié avec lui, ayant reçu en Christ la juste sentence qu’il méritait. «Ayant dépouillé le vieil homme» avec ses actions et ayant revêtu le nouvel homme qui est renouvelé en connaissance (Col. 3:9, 10). Au sens moral, la «chair» désigne la volonté et les pensées corrompues de l’homme naturel, de l’homme tel qu’il est devenu par le péché d’Adam. C’est donc le principe du mal qui existe dans tous les hommes descendus d’Adam pécheur, et qui est la source de tout péché. C’est dans ce sens qu’il faut prendre le mot «chair» dans les passages suivants : Romains 7:18 : «Je sais qu’en moi, c’est-à-dire en ma chair, il n’habite point de bien». ; Galates 5:19 : «Les œuvres de la chair sont manifestes» ; Galates 6:8 : «Celui qui sème pour sa propre chair moissonnera de la chair la corruption». Mais, avec autant de force, la Parole nous montre — et l’expérience le confirme — que nous avons encore en nous la chair, et dans la chair, le péché, la source de mal en moi. La Parole ne donne pas une définition de la chair, mais elle nous en montre les caractères et les actions. Elle a une pensée, une volonté ; elle convoite (Rom. 8:6, 7 ; Éph. 2:3 ; Gal. 5:14). Elle est présente dans l’homme, parce qu’il descend d’Adam, tout au long de son existence sur la terre : «Ce qui est né de la chair est chair» (Jean 3:6).
Dieu ne change, n’ôte, ni n’améliore à aucun degré le vieil homme. Les deux natures demeurent aussi distinctes que possible; mais il n’y a pour le chrétien aucune obligation ou nécessité de vivre dans la pratique ou la puissance d’une autre nature que la nouvelle seulement, ou plutôt c’est là ce que Dieu attend de vous en tout temps. La vieille nature demeure et n’est pas changée. Au chapitre 3 de l’évangile de Jean, Dieu révèle ses desseins par le moyen de son Fils. Il n’améliore pas l’homme tel qu’il le trouve; il donne la vie éternelle. C’est pourquoi «il faut que le Fils de l’homme soit élevé». Le Fils de l’homme sur la croix porte la colère et le jugement de Dieu contre le vieil homme. Le don de la vie éternelle n’améliore en aucune façon le vieil homme et ne le détruit pas, bien que judiciairement il prenne fin à la croix. Nos péchés sont restés dans le sépulcre dont Christ est sorti; le péché, le principe de la vieille nature, a été expié et ôté judiciairement à la mort de Christ; le croyant vit maintenant de l’autre côté de la mort et du jugement, en Celui qui a été mort et qui est ressuscité, quoique en même temps la vieille nature demeure en lui. Cette vie éternelle est quelque chose qu’il n’avait pas auparavant; mais maintenant il est enfant de Dieu, ayant dépouillé « le vieil homme» et ayant revêtu le «nouvel homme» (voyez Éph. 4:21-24; Col. 3:9, 10; comp. aussi 1 Jean 3:1, 2).
Il est important que nous comprenions clairement ce point sur lequel tant de gens se trompent. Quant à la condamnation devant Dieu, la vieille nature est mise de côté, racines et branches, arbre et fruits; elle a disparu pour toujours. Dieu ne voit pas le croyant «dans la chair»; mais en même temps, il n’est pas moins vrai que la vieille nature, «le péché», demeure en nous: — un ennemi qu’il faut traiter comme tel et qu’il faut vaincre. Le chrétien portera cette nature avec lui jusqu’à ce qu’il meure ou qu’il soit changé à la venue de Christ.
Cette nature nouvelle ne s’amalgame jamais avec la chair; chacune des deux natures a son caractère distinctif. « Ce qui est né de la chair est chair; et ce qui est né de l’Esprit est esprit», c’est-à-dire que ce qui est né de l’Esprit tire sa nature de l’Esprit de Dieu qui vivifie ou donne la vie; la chair ne profite de rien (comp. Rom. 7:25; 8:5, 6; Gal. 5:17; Phil. 3:3).
Mais, bien qu’il en soit ainsi, le chrétien n’a aucune excuse pour marcher selon la vieille nature ou pour en accomplir les œuvres en quelque manière que ce soit. Bien plutôt, nous voyons que Dieu donne la grâce et la puissance pour en vaincre les effets et la tenir pratiquement dans la mort où il l’a placée, et où il la voit lui-même (Rom. 6:11-14; 8:12-15; Gal. 5:1-6, 13-25).
En résumé, Dieu n’ôte pas la vieille nature lorsqu’il en donne une nouvelle; il ne travaille pas non plus à l’améliorer. Le chrétien porte avec lui deux natures aussi distinctes que possible l’une de l’autre: Le «vieil homme» qui est corrompu et le «nouvel homme» créé selon Dieu, en justice et sainteté de la vérité (Éph. 4:22-24). Mais Dieu nous voit «en Christ» (2 Cor. 5:17-21).
Le croyant sait qu’il a la vieille nature en lui, mais qu’aux yeux du Juge le péché en la chair a été condamné en la personne de Christ (Rom. 8:3; 6:6-11).
La chair n’est pas simplement, comme certains l’ont pensé, d’anciennes habitudes qui datent d’avant notre conversion. Les œuvres mentionnées dans le verset ci-dessus (fornication, meurtres, idolâtrie, etc.), montrent à l’évidence que la chair n’est pas cela. Comment parler d’anciennes habitudes alors qu’il est manifeste qu’un croyant peut tomber dans des péchés qu’il n’avait jamais commis avant d’être converti ?
«Mais vous n’avez pas ainsi appris le Christ… c’est-à-dire, en ce qui concerne votre première manière de vivre, d’avoir dépouillé le vieil homme qui se corrompt selon les convoitises trompeuses, et d’être renouvelés dans l’esprit de votre entendement, et d’avoir revêtu le nouvel homme, créé selon Dieu, en justice et sainteté de la vérité» (Éph. 4:20-24). «Ne mentez point l’un à l’autre, ayant dépouillé le vieil homme avec ses actions et ayant revêtu le nouvel homme qui est renouvelé en connaissance, selon l’image de celui qui l’a créé» (Col. 3:9, 10).
Les épîtres aux Éphésiens et aux Colossiens nous présentent le chrétien comme quelqu’un qui a dépouillé le vieil homme et revêtu le nouvel homme. Les termes employés sont ceux qu’on utiliserait pour un vêtement, et l’action est considérée comme faite : «… en ce qui concerne votre première manière de vivre, d’avoir dépouillé le vieil homme… et d’avoir revêtu le nouvel homme». Le vêtement est le symbole de ce qui se voit, du témoignage pratique. Les croyants auxquels l’apôtre s’adresse avaient eu une première manière de vivre qui manifestait le vieil homme. Convertis, ils avaient revêtu le nouvel homme. Mais ils devaient marcher d’une manière qui montre ce nouvel homme. Ils avaient à mettre les détails de leur vie en accord avec le changement qui s’était opéré en eux. «Ayant dépouillé le mensonge, parlez la vérité chacun à son prochain ;… que celui qui dérobait ne dérobe plus…» (Éph. 4:25, 28).
Les expressions «le vieil homme» et «le nouvel homme» paraissent évoquer — et mettre en contraste — l’homme que j’étais, fils d’Adam, sans Christ, et l’homme que je suis devenu maintenant en Christ, né de nouveau, né de l’Esprit. «La chair» est le terme habituel désignant la source active des convoitises. C’est cet irréductible rebelle à la volonté de Dieu, cet ennemi de Dieu, qui se trouve en moi (Rom. 8:7). Ce terme de chair est utilisé aussi bien pour caractériser notre conduite d’autrefois sans Christ (Éph. 2:3), que pour nous mettre en garde contre une conduite de chrétien qui ne différerait pas de celle de l’inconverti. Mais la chair comme le vieil homme évoquent la nature humaine marquée par le péché, de sorte qu’on ne peut faire de différence substantielle entre ces termes.
Dieu place le vieil homme dans la mort avec Christ (ce qui n’implique pas son inexistence).
Le don de la vie éternelle n’améliore en aucune façon le vieil homme et ne le détruit pas, bien que judiciairement il prenne fin à la croix.
L’expression «vieil homme» (Rom. 6:6 ; Éph. 4:22 ; Col. 3:9), par contraste avec le nouvel homme paraît englober tout ce que j’étais — homme pécheur responsable — dans mon ancienne condition avant d’avoir cru. La chair désigne plutôt la nature elle-même avec laquelle j’étais totalement identifié avant ma nouvelle naissance. Elle subsiste en moi, et en elle le péché — source de mal — tant que je suis dans le corps auquel elle est attachée.
L’existence simultanée du vieil homme et du nouvel homme dans le croyant ne signifie en aucune façon qu’il soit deux personnes.
Qu’est-ce que le vieil homme ? Tout homme qui vient au monde, naît pécheur, car il descend d’Adam dont la désobéissance a introduit le péché dans le monde. C’est l’homme naturel qui a la vie et la nature de ses parents. Mais «Dieu a envoyé son Fils unique dans le monde, afin que nous vivions par lui» (1 Jean 4:9). Celui qui croit en son nom est «né de Dieu», «né de nouveau», pour être un nouvel homme, participant de la nature divine (2 Pi. 1:4). Dès lors, ce que j’étais autrefois, Dieu le considère comme un vêtement mis au rebut. Il n’améliore pas ce qui est ancien, il le place dans la mort avec Christ. Le vieil homme a été crucifié avec lui, ayant reçu en Christ la juste sentence qu’il méritait.
Désormais, Dieu considère le croyant comme un nouvel homme, responsable de marcher comme tel. «Ayant dépouillé le vieil homme» avec ses actions et ayant revêtu le nouvel homme qui est renouvelé en connaissance (Col. 3:9, 10 ; voir aussi Éph. 4:22-24), le chrétien doit connaître et montrer cette nouvelle identité. La vie chrétienne pratique consiste à le réaliser et à montrer les traits du nouvel homme, d’où les exhortations que nous trouvons dans les épîtres.
Mais, avec autant de force, la Parole nous montre — et l’expérience le confirme — que nous avons encore en nous la chair, et dans la chair, le péché, la source de mal en moi. La Parole ne donne pas une définition de la chair, mais elle nous en montre les caractères et les actions. Elle a une pensée, une volonté ; elle convoite (Rom. 8:6, 7 ; Éph. 2:3 ; Gal. 5:14). Elle est présente dans l’homme, parce qu’il descend d’Adam, tout au long de son existence sur la terre : «Ce qui est né de la chair est chair» (Jean 3:6).
L’homme inconverti est «dans la chair» ; le croyant, né de nouveau, n’est «pas dans la chair, mais dans l’Esprit» (Rom. 8:8, 9). Cependant la chair est toujours en lui et il est en danger de marcher «selon la chair». Elle provoque les défaillances ou les faiblesses des croyants (voir Matt. 26:41 ; Rom. 7:5-25 ; 8:1-13 ; 13. 14 ; Gal. 3:3 ; 5:13, 16-26.
Le don de la vie éternelle n’améliore en aucune façon le vieil homme et ne le détruit pas, bien que judiciairement il prenne fin à la croix. La vie éternelle n’est pas non plus quelque chose d’indépendant de Christ.
Il est important que nous comprenions clairement ce point sur lequel tant de gens se trompent. Quant à la condamnation devant Dieu, la vieille nature est mise de côté, racines et branches, arbre et fruits; elle a disparu pour toujours. Dieu ne voit pas le croyant «dans la chair»; mais en même temps, il n’est pas moins vrai que la vieille nature, «le péché», demeure en nous. Le chrétien portera cette nature avec lui jusqu’à ce qu’il meure ou qu’il soit changé à la venue de Christ.
Mais, bien qu’il en soit ainsi, le chrétien n’a aucune excuse pour marcher selon la vieille nature ou pour en accomplir les œuvres en quelque manière que ce soit. Bien plutôt, nous voyons que Dieu donne la grâce et la puissance pour en vaincre les effets et la tenir pratiquement dans la mort où il l’a placée, et où il la voit lui-même (Rom. 6:11-14; 8:12-15; Gal. 5:1-6, 13-25).
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Bonjour Monique,
Merci de m'avoir lu et d'y avoir ajouté tes commentaires.
Ma principale observation porte sur "le vieil homme", qui coexiste en nous, comme chacun peut s'en apercevoir.
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Sur la distinction entre « la chair », et « le vieil homme », car en réalité ces deux notions sont presque équivalentes, mais sont sujettes à quelques nuances. Aussi, quelle différence y a-t-il entre la chair et le vieil homme ? Plusieurs expressions les rapprochent beaucoup. Le vieil homme «se corrompt selon les convoitises trompeuses» (Éph. 4:22) qui caractérisent la chair. «Notre vieil homme a été crucifié» avec Christ (Rom. 6:6) et «ceux qui sont du Christ ont crucifié la chair» (Gal. 5:24), ont dépouillé «le corps de la chair» dans le baptême (Col. 2:14) et ont «dépouillé le vieil homme avec ses actions» (Col. 3:9). L’un et l’autre désignent la nature marquée par le péché que nous avons reçue de nos parents.
L’expression «vieil homme» (Rom. 6:6 ; Éph. 4:22 ; Col. 3:9), par contraste avec le nouvel homme paraît englober tout ce que j’étais — homme pécheur responsable — dans mon ancienne condition avant d’avoir cru. La chair désigne plutôt la nature elle-même avec laquelle j’étais totalement identifié avant ma nouvelle naissance. Elle subsiste en moi, et en elle le péché — source de mal — tant que je suis dans le corps auquel elle est attachée. Dieu place le vieil homme dans la mort avec Christ (ce qui n’implique pas son inexistence). Le vieil homme a été crucifié avec lui, ayant reçu en Christ la juste sentence qu’il méritait. «Ayant dépouillé le vieil homme» avec ses actions et ayant revêtu le nouvel homme qui est renouvelé en connaissance (Col. 3:9, 10). Au sens moral, la «chair» désigne la volonté et les pensées corrompues de l’homme naturel, de l’homme tel qu’il est devenu par le péché d’Adam. C’est donc le principe du mal qui existe dans tous les hommes descendus d’Adam pécheur, et qui est la source de tout péché. C’est dans ce sens qu’il faut prendre le mot «chair» dans les passages suivants : Romains 7:18 : «Je sais qu’en moi, c’est-à-dire en ma chair, il n’habite point de bien». ; Galates 5:19 : «Les œuvres de la chair sont manifestes» ; Galates 6:8 : «Celui qui sème pour sa propre chair moissonnera de la chair la corruption». Mais, avec autant de force, la Parole nous montre — et l’expérience le confirme — que nous avons encore en nous la chair, et dans la chair, le péché, la source de mal en moi. La Parole ne donne pas une définition de la chair, mais elle nous en montre les caractères et les actions. Elle a une pensée, une volonté ; elle convoite (Rom. 8:6, 7 ; Éph. 2:3 ; Gal. 5:14). Elle est présente dans l’homme, parce qu’il descend d’Adam, tout au long de son existence sur la terre : «Ce qui est né de la chair est chair» (Jean 3:6).
Dieu ne change, n’ôte, ni n’améliore à aucun degré le vieil homme. Les deux natures demeurent aussi distinctes que possible; mais il n’y a pour le chrétien aucune obligation ou nécessité de vivre dans la pratique ou la puissance d’une autre nature que la nouvelle seulement, ou plutôt c’est là ce que Dieu attend de vous en tout temps. La vieille nature demeure et n’est pas changée. Au chapitre 3 de l’évangile de Jean, Dieu révèle ses desseins par le moyen de son Fils. Il n’améliore pas l’homme tel qu’il le trouve; il donne la vie éternelle. C’est pourquoi «il faut que le Fils de l’homme soit élevé». Le Fils de l’homme sur la croix porte la colère et le jugement de Dieu contre le vieil homme. Le don de la vie éternelle n’améliore en aucune façon le vieil homme et ne le détruit pas, bien que judiciairement il prenne fin à la croix. Nos péchés sont restés dans le sépulcre dont Christ est sorti; le péché, le principe de la vieille nature, a été expié et ôté judiciairement à la mort de Christ; le croyant vit maintenant de l’autre côté de la mort et du jugement, en Celui qui a été mort et qui est ressuscité, quoique en même temps la vieille nature demeure en lui. Cette vie éternelle est quelque chose qu’il n’avait pas auparavant; mais maintenant il est enfant de Dieu, ayant dépouillé « le vieil homme» et ayant revêtu le «nouvel homme» (voyez Éph. 4:21-24; Col. 3:9, 10; comp. aussi 1 Jean 3:1, 2).
Il est important que nous comprenions clairement ce point sur lequel tant de gens se trompent. Quant à la condamnation devant Dieu, la vieille nature est mise de côté, racines et branches, arbre et fruits; elle a disparu pour toujours. Dieu ne voit pas le croyant «dans la chair»; mais en même temps, il n’est pas moins vrai que la vieille nature, «le péché», demeure en nous: — un ennemi qu’il faut traiter comme tel et qu’il faut vaincre. Le chrétien portera cette nature avec lui jusqu’à ce qu’il meure ou qu’il soit changé à la venue de Christ.
Cette nature nouvelle ne s’amalgame jamais avec la chair; chacune des deux natures a son caractère distinctif. « Ce qui est né de la chair est chair; et ce qui est né de l’Esprit est esprit», c’est-à-dire que ce qui est né de l’Esprit tire sa nature de l’Esprit de Dieu qui vivifie ou donne la vie; la chair ne profite de rien (comp. Rom. 7:25; 8:5, 6; Gal. 5:17; Phil. 3:3).
Mais, bien qu’il en soit ainsi, le chrétien n’a aucune excuse pour marcher selon la vieille nature ou pour en accomplir les œuvres en quelque manière que ce soit. Bien plutôt, nous voyons que Dieu donne la grâce et la puissance pour en vaincre les effets et la tenir pratiquement dans la mort où il l’a placée, et où il la voit lui-même (Rom. 6:11-14; 8:12-15; Gal. 5:1-6, 13-25).
En résumé, Dieu n’ôte pas la vieille nature lorsqu’il en donne une nouvelle; il ne travaille pas non plus à l’améliorer. Le chrétien porte avec lui deux natures aussi distinctes que possible l’une de l’autre: Le «vieil homme» qui est corrompu et le «nouvel homme» créé selon Dieu, en justice et sainteté de la vérité (Éph. 4:22-24). Mais Dieu nous voit «en Christ» (2 Cor. 5:17-21).
Le croyant sait qu’il a la vieille nature en lui, mais qu’aux yeux du Juge le péché en la chair a été condamné en la personne de Christ (Rom. 8:3; 6:6-11).
La chair n’est pas simplement, comme certains l’ont pensé, d’anciennes habitudes qui datent d’avant notre conversion. Les œuvres mentionnées dans le verset ci-dessus (fornication, meurtres, idolâtrie, etc.), montrent à l’évidence que la chair n’est pas cela. Comment parler d’anciennes habitudes alors qu’il est manifeste qu’un croyant peut tomber dans des péchés qu’il n’avait jamais commis avant d’être converti ?
«Mais vous n’avez pas ainsi appris le Christ… c’est-à-dire, en ce qui concerne votre première manière de vivre, d’avoir dépouillé le vieil homme qui se corrompt selon les convoitises trompeuses, et d’être renouvelés dans l’esprit de votre entendement, et d’avoir revêtu le nouvel homme, créé selon Dieu, en justice et sainteté de la vérité» (Éph. 4:20-24). «Ne mentez point l’un à l’autre, ayant dépouillé le vieil homme avec ses actions et ayant revêtu le nouvel homme qui est renouvelé en connaissance, selon l’image de celui qui l’a créé» (Col. 3:9, 10).
Les épîtres aux Éphésiens et aux Colossiens nous présentent le chrétien comme quelqu’un qui a dépouillé le vieil homme et revêtu le nouvel homme. Les termes employés sont ceux qu’on utiliserait pour un vêtement, et l’action est considérée comme faite : «… en ce qui concerne votre première manière de vivre, d’avoir dépouillé le vieil homme… et d’avoir revêtu le nouvel homme». Le vêtement est le symbole de ce qui se voit, du témoignage pratique. Les croyants auxquels l’apôtre s’adresse avaient eu une première manière de vivre qui manifestait le vieil homme. Convertis, ils avaient revêtu le nouvel homme. Mais ils devaient marcher d’une manière qui montre ce nouvel homme. Ils avaient à mettre les détails de leur vie en accord avec le changement qui s’était opéré en eux. «Ayant dépouillé le mensonge, parlez la vérité chacun à son prochain ;… que celui qui dérobait ne dérobe plus…» (Éph. 4:25, 28).
Les expressions «le vieil homme» et «le nouvel homme» paraissent évoquer — et mettre en contraste — l’homme que j’étais, fils d’Adam, sans Christ, et l’homme que je suis devenu maintenant en Christ, né de nouveau, né de l’Esprit. «La chair» est le terme habituel désignant la source active des convoitises. C’est cet irréductible rebelle à la volonté de Dieu, cet ennemi de Dieu, qui se trouve en moi (Rom. 8:7). Ce terme de chair est utilisé aussi bien pour caractériser notre conduite d’autrefois sans Christ (Éph. 2:3), que pour nous mettre en garde contre une conduite de chrétien qui ne différerait pas de celle de l’inconverti. Mais la chair comme le vieil homme évoquent la nature humaine marquée par le péché, de sorte qu’on ne peut faire de différence substantielle entre ces termes.
Dieu place le vieil homme dans la mort avec Christ (ce qui n’implique pas son inexistence).
Le don de la vie éternelle n’améliore en aucune façon le vieil homme et ne le détruit pas, bien que judiciairement il prenne fin à la croix.
L’expression «vieil homme» (Rom. 6:6 ; Éph. 4:22 ; Col. 3:9), par contraste avec le nouvel homme paraît englober tout ce que j’étais — homme pécheur responsable — dans mon ancienne condition avant d’avoir cru. La chair désigne plutôt la nature elle-même avec laquelle j’étais totalement identifié avant ma nouvelle naissance. Elle subsiste en moi, et en elle le péché — source de mal — tant que je suis dans le corps auquel elle est attachée.
L’existence simultanée du vieil homme et du nouvel homme dans le croyant ne signifie en aucune façon qu’il soit deux personnes.
Qu’est-ce que le vieil homme ? Tout homme qui vient au monde, naît pécheur, car il descend d’Adam dont la désobéissance a introduit le péché dans le monde. C’est l’homme naturel qui a la vie et la nature de ses parents. Mais «Dieu a envoyé son Fils unique dans le monde, afin que nous vivions par lui» (1 Jean 4:9). Celui qui croit en son nom est «né de Dieu», «né de nouveau», pour être un nouvel homme, participant de la nature divine (2 Pi. 1:4). Dès lors, ce que j’étais autrefois, Dieu le considère comme un vêtement mis au rebut. Il n’améliore pas ce qui est ancien, il le place dans la mort avec Christ. Le vieil homme a été crucifié avec lui, ayant reçu en Christ la juste sentence qu’il méritait.
Désormais, Dieu considère le croyant comme un nouvel homme, responsable de marcher comme tel. «Ayant dépouillé le vieil homme» avec ses actions et ayant revêtu le nouvel homme qui est renouvelé en connaissance (Col. 3:9, 10 ; voir aussi Éph. 4:22-24), le chrétien doit connaître et montrer cette nouvelle identité. La vie chrétienne pratique consiste à le réaliser et à montrer les traits du nouvel homme, d’où les exhortations que nous trouvons dans les épîtres.
Mais, avec autant de force, la Parole nous montre — et l’expérience le confirme — que nous avons encore en nous la chair, et dans la chair, le péché, la source de mal en moi. La Parole ne donne pas une définition de la chair, mais elle nous en montre les caractères et les actions. Elle a une pensée, une volonté ; elle convoite (Rom. 8:6, 7 ; Éph. 2:3 ; Gal. 5:14). Elle est présente dans l’homme, parce qu’il descend d’Adam, tout au long de son existence sur la terre : «Ce qui est né de la chair est chair» (Jean 3:6).
L’homme inconverti est «dans la chair» ; le croyant, né de nouveau, n’est «pas dans la chair, mais dans l’Esprit» (Rom. 8:8, 9). Cependant la chair est toujours en lui et il est en danger de marcher «selon la chair». Elle provoque les défaillances ou les faiblesses des croyants (voir Matt. 26:41 ; Rom. 7:5-25 ; 8:1-13 ; 13. 14 ; Gal. 3:3 ; 5:13, 16-26.
Le don de la vie éternelle n’améliore en aucune façon le vieil homme et ne le détruit pas, bien que judiciairement il prenne fin à la croix. La vie éternelle n’est pas non plus quelque chose d’indépendant de Christ.
Il est important que nous comprenions clairement ce point sur lequel tant de gens se trompent. Quant à la condamnation devant Dieu, la vieille nature est mise de côté, racines et branches, arbre et fruits; elle a disparu pour toujours. Dieu ne voit pas le croyant «dans la chair»; mais en même temps, il n’est pas moins vrai que la vieille nature, «le péché», demeure en nous. Le chrétien portera cette nature avec lui jusqu’à ce qu’il meure ou qu’il soit changé à la venue de Christ.
Mais, bien qu’il en soit ainsi, le chrétien n’a aucune excuse pour marcher selon la vieille nature ou pour en accomplir les œuvres en quelque manière que ce soit. Bien plutôt, nous voyons que Dieu donne la grâce et la puissance pour en vaincre les effets et la tenir pratiquement dans la mort où il l’a placée, et où il la voit lui-même (Rom. 6:11-14; 8:12-15; Gal. 5:1-6, 13-25).
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gerardh- Messages : 5916
Date d'inscription : 30/06/2012
Re: La Loi et la grâce
gerardh a écrit:
Il est important que nous comprenions clairement ce point sur lequel tant de gens se trompent. Quant à la condamnation devant Dieu, la vieille nature est mise de côté, racines et branches, arbre et fruits; elle a disparu pour toujours. Dieu ne voit pas le croyant «dans la chair»; mais en même temps, il n’est pas moins vrai que la vieille nature, «le péché», demeure en nous. Le chrétien portera cette nature avec lui jusqu’à ce qu’il meure ou qu’il soit changé à la venue de Christ.
Désolé, Gérard, ce que tu enseignes n'est pas biblique:
"Que dirons-nous donc ? Demeurerions-nous dans le péché, afin que la grâce abonde ? 2 Loin de là ! Nous qui sommes morts au péché, comment vivrions-nous encore dans le péché ?
3 Ignorez-vous que nous tous qui avons été baptisés en Jésus-Christ, c'est en sa mort que nous avons été baptisés ? 4 Nous avons donc été ensevelis avec lui par le baptême en sa mort, afin que, comme Christ est ressuscité des morts par la gloire du Père, de même nous aussi nous marchions en nouveauté de vie. 5 En effet, si nous sommes devenus une même plante avec lui par la conformité à sa mort, nous le serons aussi par la conformité à sa résurrection, 6 sachant que notre vieil homme a été crucifié avec lui, afin que le corps du péché fût détruit, pour que nous ne soyons plus esclaves du péché; 7 car celui qui est mort est libre du péché." (Romains 6.1-7).
Zacharie- Messages : 3773
Date d'inscription : 07/07/2012
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