Au rayon des interventions incognito de Dieu j'ai réalisé quelque chose qui concerne l'action de Dieu dans la parentalité.
Tout a commencé avec la question qu'une personne m'avait posée et qui était :Voulez vous être une disciple ?
A cette période, j'étais une jeune mère bien occupée a essayer de répondre aux besoins de mon bébé et m'adapter a ma nouvelle vie.
A l'époque, ma définition d'un disciple c'était : une personne dévouée au service de Dieu, au sens physique du terme. Comme les missionnaires dont la vie entière tournait autour de l'évangélisation. C'était mon image religieuse d'un bon serviteur de Dieu.
En gros, servir Dieu consistait a lui dévouer le maximum de temps et d'énergie. Malgré le discours de Jésus qui l'associe au bonheur, pour moi ça m'inspirait beaucoup de sacrifices et de souffrance. Bizarrement, ça correspondait assez a l'image que j'avais de la vie chrétienne, car pour moi un chrétien heureux ce n'était pas normal.
En tant que mère, tout mon temps et toute mon énergie étaient pompés par mon bébé et ça entrait en concurrence avec le temps que je croyais devoir consacrer a Dieu.
Finalement, j'étais épuisée par mon nouveau rôle de mère et je culpabilisais de ne pas en faire assez dans ma vie pour Dieu.
Je me dévalorisais de ne pas être capable d'en faire assez alors que je n'avais jamais autant donné.
Je me trouvais dans une impasse, je sentais que quelque chose clochait mais je ne savais pas quoi.
J'ai réalisé récemment que toute cette attention que j'avais pour mon enfant, tout ce dévouement, ces sacrifices que j'étais prête a faire pour son bien jour et nuit, ce n'était pas de moi.
Ce niveau d'amour qui m'anime et qui me pousse a m'investir autant pour le bien de mon enfant, ce n'est pas de moi.
Ce n'est pas le fruit de ma nature humaine qui elle calcule tout de façon a tirer son propre bénéfice et a être centré sur ses propres besoins.
Lorsque j'ai eu mon bébé, ça s'est comme inversé, il est devenu ma priorité et même si ça me coûtait très cher, j'étais quand même poussée a continuer. C'était en moi, plus fort que moi. Aujourd'hui je reconnais que c'est une œuvre de Dieu.
Même dans la difficulté, même dans l'épuisement physique et moral, je suis comme tenue pour persévérer et continuer heure après heure, car il y a des périodes avec un bébé ou le temps semble s'allonger et pourtant une mère tient et supporte. Ou plutôt est tenue et portée par Dieu !
On attribue fréquemment ces capacités a un instinct maternel, comme si c'était naturel chez l'humain d'agir ainsi, mais je trouve que cette attitude c'est plutôt l'inverse de la nature humaine.
C'est comme quand on dit d'une personne qui fait des choses bonnes pour les autres qu'elle est "humaine" au sens généreux du terme.
On attribue la bonté a l'humain alors que la bonté c'est Dieu ! On devrait donc dire de cette personne qu'elle est divine !
Pour en revenir a la parentalité, je pense que l'enfant qui grandit dans des conditions de bienveillance et de bonté auprès de ses parents, a connu Dieu a travers eux.
Je me dis qu'en ayant connu dès son plus jeune âge la sécurité, l'amour, et l'attention au travers des parents, ça lui permettra en grandissant de reconnaître Dieu en son cœur et d'avoir ces éléments comme guide.
Le rôle de parent prend alors une place beaucoup plus haute dans mon estime et je reconnais une valeur combien plus grande que juste subvenir aux besoins physiques d'un petit être.
Ça m'encourage d'autant plus a apporter le meilleur a mon enfant bien qu'ayant conscience de mes limites et de mon imperfection, je trouve ça magnifique et honorant d'être l'outil de Dieu pour faire connaître la bonté a mon enfant. D'autant plus sachant que cela va s'inscrire au plus profond de son être et participera a lui faire reconnaître Dieu tout au long de sa vie.
J'aime sentir que tout se passe dans un naturel et sans se forcer, même si ça demande des sacrifices, que c'est dur, épuisant et que parfois on craque, ça continue de s'inscrire dans un cadre global de plaisir et de bonheur.
Je n'ai pas l'exigence personnelle de devoir être bonne envers mon enfant dans le but qu'il connaisse Dieu, ni de me forcer à lui faire du bien. Heureusement, car je suis bien limitée dans ces domaines mais je sens que la bonté et l'amour me sont donnés en abondance pour mon enfant et que je n'ai qu'à les laisser agir et se manifester par tous les moyens qui me viennent.
C'est très loin de l'image religieuse de la vie chrétienne dans la souffrance. Je le vie comme un cadeau de grande valeur dans lequel je n'ai plus qu'à m'épanouir et profiter de ces moments de vie.
Personnellement, je n'ai pas grandi dans un foyer avec des conditions idéales de sécurité et d'attention. Je pense que ça a affecté et altéré ma vision de Dieu en tant que Père ainsi que ma définition d'enfant de Dieu.
Mais maintenant que j'ai connu le fait d'être parent, je me sens comme reconcilié avec Dieu. Un ordre s'est rétabli en moi.
Je sens que je peux m'attendre a sa bonté car s'il me rend capable de donner autant a mon petit niveau c'est que lui a infiniment plus. Désormais j'arrive a la mesurer un peu mieux, même si je dois être encore loin du compte.
Ça m'a ouvert les yeux sur un Dieu qui est un père, alors que c'était vraiment flou pour moi. Et quand je vois la façon dont mon enfant grandit je replace autrement mon rôle et ma place d'enfant de Dieu. Je m'éloigne de l'image de l'enfant soldat qui se doit d'être efficace, utile, obéissant, soumis.
Je me reconnais d'avantage dans une relation intime et sécurisante avec Dieu dans laquelle je suis portée et accompagnée avec bienveillance vers la maturité. Je ne me sens plus tenue d'être irréprochable pour être acceptée ou aimée car si j'aime mon enfant même quand il fait des bêtises, je sais que Dieu m'aime aussi quand j'échoue.
Je vois d'avantage la vie chrétienne comme une vie d'expérience dans laquelle je vais surtout apprendre et m'affermir jusqu'à devenir "adulte". Je ne doute plus de la bienveillance de Dieu à chaque étape de mon parcours.
A l'opposé de la bonté, je reconnais aussi en moi une part de méchanceté que j'attribue au péché et qui se manifeste par de la violence. J'ai été très touchée par certains principes d'éducation non violente, j'y ai même reconnu certains principes de Dieu.
Je ne suis pas capable de ne faire que du bien par moi même (à cause du péché) et je n'ai pas envie de replonger dans cet esprit où on pense que la loi nous oblige en suivant une recette de bonne conduite, mais j'aime la distinction présentée entre ce qui va faire du bien a l'enfant et ce qui fera l'inverse (a court et long terme).
J'ai réalisé qu'il y avait une grande confusion et même un mélange assez admis sur le fait qu'une certaine dose de violence pouvait être bonne pour son enfant.
J'ai réalisé que cette petite graine pouvait avoir des impacts très lourds, jusque dans la vie avec Dieu.
En tout cas qu'on pouvait se sentir assez facilement légitime d'user de la violence en guise d'autorité pour se faire obéir. Mais je suis convaincu que la violence (physique ou psychologique) n'est ni nécessaire, ni bonne sur la simple base que Dieu n'est pas et n'agit pas ainsi envers nous. JAMAIS !
J'ai appris a voir Dieu a travers la Montagne de Sion et je vois une constance dans les réactions de Dieu qui sont liées a sa nature.
Mais moi parfois mes réactions me font plus penser a l'image de la montagne en feu et je n'attribue rien de bon a cette montagne !
J'attribue facilement mes réactions violentes à de la fatigue, je déclare que j'ai perdu patience pour justifier ma posture d'autorité violente avec mon enfant. Mais en réalité c'est ma nature humaine qui s'exprime, avec force et fracas.
Aujourd'hui, au lieu de légitimer et défendre ces réactions, je les dénonce et je les condamne/ rejette car elles viennent de la mauvaise partie de mon être.
La sagesse humaine aura beau légitimer un peu de mal pour faire le bien, moi je sais qu'en Dieu c'est 2 notions sont bien distinctes et même opposées, c'est cette sagesse que je veux suivre.
Pendant longtemps, j'ai considéré comme bon et justifié que les parents aient recours a la violence pour se faire obéir de leurs enfants.
Aujourd'hui je vois surtout ces méthodes comme un moyen rapide et efficace pour l'adulte de dominer et soumettre par la force et la peur.
Ce type de réaction est encore assez valorisé dans la société, qui affectionne l'ordre, le calme, l'obéissance... Qui considère parfois l'enfant comme un adversaire/ opposant qu'il faut brider et soumettre, même par la force si nécessaire.
Mais dompter la chair par la force ça me rappelle un certain message que j'ai déjà entendu, et je sais que rien de bon n'en ressort. Il n'y a que les apparences et les illusions qui nous trompent face à l'apparente bonne conduite. Malheureusement, elle ne découle pas du cœur mais d'un apprentissage rigoureux.
Ce type d'enfants qu'on nomme "les bien élevés" le sont souvent en public comme on leur a si durement appris mais leur nature ne peut pas être changée ni améliorée par l'éducation d'un humain.
J'estime que ce n'est pas rendre service a un être de lui enseigner que l'amour et la violence sont compatibles.
Je ne suis pas étonnée de voir autant de gens crédules et soumis a des autorités religieuses qui les maltraitent. Le terrain a été travaillé très tôt pour rendre acceptable l'image d'un Dieu/ père d'amour, bon, autoritaire, qui punis, devant lequel il fa.ut se sentir rabaissé.
Bref un Dieu mi bon, mi méchant, qui peut faire du mal si on lui désobéi.
Car on apprend dès l'enfance que la violence est le juste salaire mérité si on désobéit, et même que ça peut se faire par amour.
"Tient une bonne fessée"...
Après on se demande comment on en arrive a remplacer la bonté de Dieu par une fausse notion de la justice...surtout si dès le début de son enfance en éduque l'enfant à travers des: Ne fais pas ci, ne touche pas ça, fais, ceci, fais cela.... ce qui fait que le jour où l'enfant est devenu adulte et qu'il est mis en face avec des préceptes par le biais d'homme religieux, il est déjà conditionné pour suivre ce même chemin.
Pour moi, il m'a fallu du temps pour comprendre que Dieu ne réprime pas par la force, ne domine pas de façon écrasante et que la soumission par la peur est l'opposé de son esprit.
Il m'a fallu dissocier Dieu de mon image d'un père charnel. Car les critères de bonne éducation, selon les critères humains que j'ai connus, ont altéré l'image de la relation de confiance et de sécurité que je pouvais avoir en Dieu.
J'ai longtemps été réduite a croire que Dieu était bon mais que c'était légitime qu'il ne m'aime pas, et que c'était mon devoir de mériter son amour en lui obéissant par le moyen des commandements de loi . Même si j'attribue ces mensonge a l'adversaire, je réalise que ce type de pensée est nourri et propagé dès l'enfance a travers l'éducation et les réactions approuvées par l'adulte qui est notre première figure d'autorité.
Je pense que la bonté, telle que Dieu la manifeste, est un bon indicateur de la qualité d'une éducation. Je n'imagine pas Dieu me mater ou me faire subir son autorité écrasante pour mieux me faire grandir.
J'ai envie de baser l'éducation de mon enfant sur le même modèle que ce que j'observe de Dieu envers moi. Même si je ne suis pas capable de l'imiter, c'est lui ma référence de parent et d'éducation.
Florentine