La véritable patrie du chrétien

Hébreux 11:8 C'est par la foi qu'Abraham, lors de sa vocation, obéit et partit pour un lieu qu'il devait recevoir en héritage, et qu'il partit sans savoir où il allait.
9 C'est par la foi qu'il vint s'établir dans la terre promise comme dans une terre étrangère, habitant sous des tentes, ainsi qu'Isaac et Jacob, les cohéritiers de la même promesse.
10 Car il attendait la cité qui a de solides fondements, celle dont Dieu est l'architecte et le constructeur.


1) La tente (σκηνή skēnē) et la cité (πόλις polis)
Séjourner temporairement (παροικέω paroikeō) et habiter (κατοικέω katoikeō : s'établir)

La vie sous la tente est un mode de vie adopté pendant les périodes de nomadisme, avant de s'établir dans une cité. La tente est une habitation mobile qui peut être déplacée à tout moment. On séjourne sous la tente (paroikeō), tandis que dans la cité, on s'établit (katoikeō).

Nous confondons souvent la cité ou la ville avec notre destination finale, croyant qu'elle est la terre promise. Cependant, Abraham, Isaac et Jacob, lorsqu'ils résidaient en Canaan, la terre promise, vivaient sous des tentes. C'était comme s'ils étaient en terre étrangère.

L'épître aux Hébreux 11:10 nous en donne la raison. Ce qu'Abraham attendait n'était pas une cité terrestre permanente, mais la cité céleste, solidement établie par Dieu et directement gouvernée par Lui. Abraham, Isaac et Jacob, ces trois patriarches de la foi, ont vécu en Canaan avec la conscience d'être des étrangers, aspirant au royaume éternel de Dieu. Nous pensons souvent que les peuples de l'Ancien Testament aspiraient avant tout à des bénédictions terrestres, mais Hébreux 11:10 défie directement cette compréhension.

2) La véritable patrie du chrétien

La véritable patrie du chrétien, héritier de la foi d'Abraham, n'est pas ici, mais dans le royaume de Dieu. Avec la première venue de Jésus, le royaume de Dieu s'est approché de nous. Il est si proche que l'on a l'impression de pouvoir le toucher en tendant la main. Le Saint-Esprit joue le rôle de ce pont. Lorsque nous accueillons le Saint-Esprit en nous et que nous demeurons dans l'Esprit de Jésus, nous sommes dans ce monde tout en goûtant déjà au paradis.

Cependant, il existe encore un territoire spirituel bien plus vaste en dehors du royaume de Dieu. Cela signifie qu'il y a tant de place en dehors de la grâce divine que nous risquons de sortir du royaume de Dieu durant notre séjour terrestre. Nous ne pouvons pas être complètement libres de l'influence du monde ici-bas.

Notre attitude doit être de jouir du royaume de Dieu déjà promis, tout en aspirant au royaume ultime de Dieu. En d'autres termes, nous devons vivre sous la tente avec la préparation mentale de pouvoir partir à tout moment, et vivre avec une foi qui aspire au royaume éternel de Dieu. C'est la même foi que celle d'Abraham.

La différence réside dans le fait qu'Abraham vivait en Canaan, la terre promise, alors que nous vivons dans le Saint-Esprit, c'est-à-dire dans l'accomplissemnt de la promesse dont Canaan était la préfiguration.

Pourtant, nous devons être prêts à quitter cette terre, cette ville construite par les hommes, à tout moment. Nous devons espérer la cité céleste, planifiée et construite par Dieu, tout en jouissant des bénédictions de cette terre et en surmontant les difficultés que nous y rencontrons. Bien que le Saint-Esprit soit présent ici, cette terre n'est pas la cité éternelle de Dieu.

Par conséquent, nous devons vivre la vie de grâce dans le Saint-Esprit, comme des étrangers. Si nous ne faisons pas couler la grâce que nous avons reçue et que nous construisons un temple et un palais aussi somptueux que ceux de Salomon, en idolâtrant la ville construite par les hommes, nous goûterons inévitablement à la désillusion. Car si nous ne vivons pas comme des étrangers, nous finirons par idolâtrer inévitablement les hommes et leurs réalisations, sans rendre gloire à Dieu.

3) Prière

Seigneur, permets-nous de vivre en tant qu'étrangers, aspirant à la cité de Sion, bâtie de ta main, sans nous attacher à la vie de grâce que tu nous as donnée comme si elle nous appartenait.

Aide-nous à jouir de ta grâce et à la partager comme des voyageurs en chemin. Fais-nous comprendre que c'est pour ne pas oublier notre identité d'étrangers que tu nous envoies des difficultés, et que celles-ci ne doivent pas nous amener à te reprocher, mais plutôt à t'aspirer encore davantage. Nous te remercions et prions au nom de Jésus. Amen!