Romains 14: jour de sabbat ou jour de jeûne ?

Romains 14,5 " L'un estime un jour plus qu'un autre jour, et l'autre estime tous les jours égaux: que chacun soit pleinement persuadé dans son propre esprit. Celui qui a égard au jour, y a égard à cause du Seigneur; et celui qui mange, mange à cause du Seigneur, car il rend grâces à Dieu; et celui qui ne mange pas, ne mange pas à cause du Seigneur, et il rend grâces à Dieu."

Dans l'expression "celui qui a égard au jour" Paul parle-t-il de jour de jeûne ?
(Vu qu'à l'opposé on a "celui qui mange")

rien dans le texte montre qu'il faille mélanger les 2 propositions , on a d'un coté une question sur la façon de voir un jour supérieur a un autre ou pas , et de l'autre le fait de jeûner ou pas

Gadou a écrit:Paul parle-t-il de jour de jeûne ?
(Vu qu'à l'opposé on a "celui qui mange")

[i]l me semble que, dans ce passage, il ne s'agit pas de jeûne, mais plutôt de ce qui précède et qui introduit le chapitre: "l'un croit pouvoir manger de toutes, l'autre, qui est faible, mange des herbes, que celui qui mange ne méprise pas celui qui ne mange pas, et que celui qui ne mange pas ne juge pas celui qui mange"

En fait, il ne s'agit de ne pas manger du tout, mais de ne pas manger de viande; la suite du chapitre le montre à nouveau. En effet, par crainte de manger une viande sacrifiée aux idoles, certains préféraient ne pas manger de viande du tout.

C'est très intéressant par rapport à d'autres sujets (nous sommes rarement placés devant le problème des viandes sacrifiées aux idoles) mais nous pourrions, parfois, être trop absolus dans nos choix par peur de mal faire.
Alors le plus important: "que chacun soit pleinement persuadé dans son propre esprit....mais nous vivons ayant égard au Seigneur...Or tout ce qui n'est pas sur le principe de la foi est péché" (v5, v8, v23)

Gadou a écrit:Dans l'expression "celui qui a égard au jour" Paul parle-t-il de jour de jeûne ?
(Vu qu'à l'opposé on a "celui qui mange")

Vu le contexte, oui, me semble-t-il.

Pour moi dans ce verset 6 que vous avez cité est le résumé de ce qui a été écrit dans les 5 premiers.

Dans ce passage pas une seule fois le mot "jeûne" n'a été évoqué. Il est parlé de certains aliments qui pourraient choquer une personne qui est jeune dans la foi, comme par exemple pour ceux qui ne boivent pas de vin à table, alors que d'autres qui sont libre pour vivre à Dieu en consomme.

Tout est dit de façon très claire dans ce chapitre 14.


14 1 Faites accueil à celui qui est faible dans la foi, et ne discutez pas sur les opinions.
2 Tel croit pouvoir manger de tout : Tel autre, qui est faible, ne mange que des légumes.
3 Que celui qui mange ne méprise point celui qui ne mange pas, et que celui qui ne mange pas ne juge point celui qui mange, car Dieu l'a accueilli.
4 Qui es-tu, toi qui juges un serviteur d'autrui ? S'il se tient debout ou s'il tombe, cela regarde son maître. Mais il se tiendra debout, car le seigneur a le pouvoir de l'affermir.
5 Tel fait une distinction entre les jours ; tel autre les estime tous égaux. Que chacun ait en son esprit une pleine conviction.
6 Celui qui distingue entre les jours agit ainsi pour le seigneur. Celui qui mange, c'est pour le seigneur qu'il mange, car il rend grâces à Dieu ; celui qui ne mange pas, c'est pour le seigneur qu'il ne mange pas, et il rend grâces à Dieu.

7 En effet, nul de nous ne vit pour lui-même, et nul ne meurt pour lui-même.
8 Car si nous vivons, nous vivons pour le seigneur ; et si nous mourons, nous mourons pour le seigneur. Soit donc que nous vivions, soit que nous mourions, nous sommes au seigneur.
9 Car Christ est mort et il a vécu, afin de dominer sur les morts et sur les vivants.
10 Mais toi, pourquoi juges-tu ton frère ? Ou toi, pourquoi méprises-tu ton frère ? Puisque nous comparaîtrons tous devant le tribunal de Dieu.
11 Car il est écrit : Je suis vivant, dit le seigneur, tout genou fléchira devant moi, et toute langue donnera gloire à Dieu.
12 Ainsi, chacun de nous rendra compte à Dieu pour lui-même.
13 Ne nous jugeons donc plus les uns les autres ; mais pensez plutôt à ne rien faire qui soit pour votre frère une pierre d'achoppement ou une occasion de chute.
14 Je sais et je suis persuadé par le seigneur Jésus que rien n'est impur en soi, et qu'une chose n'est impure que pour celui qui la croit impure.

Si donc au verset 14 l'apôtre Paul parle de choses pures et d'autres choses qui seraient impures, il est évident qu'ici il n'est pas question d'un quelconque jeûne qu'on ferait certain jour, pour celui qui aurait compris le verset 6.

Mais je pense Gadou que vous aviez déjà la réponse en vous même, n'est ce pas ?
Monique

Je reformule la dernière phrase.

Si donc au verset 14 l'apôtre Paul parle de choses pures et d'autres choses qui seraient impures, il est évident qu'ici il n'est pas question d'un quelconque jeûne qu'on ferait certain jour, pour celui qui aurait compris le verset 6 de cette manière

Monique

Monique a écrit:Si donc au verset 14 l'apôtre Paul parle de choses pures et d'autres choses qui seraient impures, il est évident qu'ici il n'est pas question d'un quelconque jeûne qu'on ferait certain jour, pour celui qui aurait compris le verset 6 de cette manière...

Au verset 5 et dans la question initiale de ce fil, il est question de jours et de jeûne. Le rapport avec les choses purs et impures ne me semble pas immédiat.
Dans l'Ancien Testament, le seul jour de jeûne prescrit par Dieu est celui du Grand Pardon (ou Kippour). Les traditions israélites ont ajouté une quantité d'autres jours de jeûnes, et par la suite la chrétienté en a fait autant. C'est peut-être là une piste de réflexion pour comprendre le début du passage...

Au verset 2 il est question de manger ou de ne pas manger; or ne pas manger n'est pas dans le sens de jeûner ici.

Tel croit pouvoir manger de tout : Tel autre, qui est faible, ne mange que des légumes.

Si moi qui n'aime pas les épinards par exemple, je n'en mange pas, est ce que je peux associer ce "je ne mange" pas à un jeûne ?

Monique

Si pour moi par exemple les épinards sont un objet de chute et que je n'en mange pas, puis-je appeler ça un jeûne ? Non puisque je ne les aime pas.

Un jeûne c'est justement de se priver de ce qu'on aime, et pour connaitre ce qu'est le vrai jeûne selon Dieu, il n'y a qu'à se rapporter au livre d'Esaïe chapître 58 du verset 6 à 14.

Or justement le vrai jeûne selon Dieu, c'est de partager son pain avec celui qui a faim.
Monique

Jeûne total ou régime restrictif, peu importe, quoi qu'il en soit le verset 5 semble bien indiquer des jours d'abstinence alimentaire.

Frédéric Maret a écrit:
Au verset 5 et dans la question initiale de ce fil, il est question de jours et de jeûne.  Le rapport avec les choses purs et impures ne me semble pas immédiat.
Dans l'Ancien Testament, le seul jour de jeûne prescrit par Dieu est celui du Grand Pardon (ou Kippour). Les traditions israélites ont ajouté une quantité d'autres jours de jeûnes, et par la suite la chrétienté en a fait autant. C'est peut-être là une piste de réflexion pour comprendre le début du passage...

Merci de vos réponses.

Jusque récement j'avais pensé que ce jour auquel les romains pouvaient avoir égard aurait été le sabbat (ou éventuellement le dimanche).
Mais suite à l'écoute d'un prédicateur qui parlait de jour de jeûne, je me suis dit qu'il avait sans doute raison, d'où mon questionnement.

J'ai beaucoup entendu aussi l'interprétation relative au sabbat mais comme nous venons de le voir ça ne correspond pas au contexte.

Gadou a écrit:Mais suite à l'écoute d'un prédicateur qui parlait de jour de jeûne, je me suis dit qu'il avait sans doute raison, d'où mon questionnement

Il me semble que l'apôtre Paul donne deux exemples différents des cas où il pourrait y avoir jugement d'autrui au lieu de respect et de paix: un problème au sujet de la nourriture, un problème au sujet des jours.
Au sujet de la nourriture, il donne un exemple: viande ou pas viande
Au sujet des jours, il ne précise pas en quoi l'un considère un jour plus que l'autre. Il peut y avoir plusieurs manières de considérer qu'un jour est plus important qu'un autre. Effectivement, pour une personne il peut y avoir un jour consacré au jeûne, pour une autre personne, un jour précis doit être chômé, pour une autre encore, un jour précis doit être consacré à la louange etc....L'apôtre ne précise pas en quoi celui qui considère un jour plus que l'autre a cette considération. Peut-être parce que, à Rome, il y avait plusieurs cultures et, donc, plusieurs habitudes. Le sabbat est un problème pour ceux de culture juive (qu'ils soient juifs ou non), mais il y a bien d'autres choses à Rome.

francineregard a écrit:...Le sabbat est un problème pour ceux de culture juive...

La chrétienté a très tôt inventé l'idée d'un dimanche qui devrait être chômé. Même dans les milieux évangéliques qui rejettent l'idée d'un jour spécial, il est extrêmement rare que le culte soit célébré à un autre moment que le dimanche matin. Quand j'explique pour ma part que je participe à des réunions chrétiennes uniquement en semaine, ça surprend tout le monde.
Comment expliquer cela ?
Pour en revenir au texte cité en début de fil, je n'y vois aucune allusion au sabbat...

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Bonjour,

Le Dimanche n'est pas le sabbat retardé d'un jour. Le sabbat est un symbole de repos tandis que le Dimanche est un symbole de résurrection.

Il n'est jamais spécifié que lors du Dimanche, le travail soit proscrit, même si pour certains chrétiens, ce jour puisse être principalement consacré à leurs dévotions.

Tous les jours se valent, mais le Dimanche est un "primus inter pares", un jour particulier, comme nous le voyons dans certaines circonstances, par exemple en Actes 20 :7 où nous voyons une réunion chrétienne se placer le Dimanche. Cela n'empêche pas d'autres réunions, même de culte, à d'autres jours de la semaine.

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