Ainsi les derniers seront les premiers, et les premiers seront les derniers.

Matthieu 20:4 - Et il leur dit: Allez, vous aussi, à ma vigne, et je vous donnerai ce qui sera raisonnable.

L'histoire des ouvriers dans la vigne en Matthieu 20:1-15 est encadrée par l'enseignement "Les premiers seront les derniers, et les derniers seront les premiers" (19:30 et 20:16). Cela nous enseigne que tout est déterminé non pas par nos propres efforts, mais par la grâce de Dieu. Si nous faisons le bien, ce n'est pas pour recevoir une plus grande récompense, mais parce que Dieu nous a donné la grâce de le faire.

Le fait que les derniers deviennent les premiers semble être loin de la justice. Cela ne semble pas équitable. La signification qui en découle est que ceux qui sont venus en premier et ont travaillé davantage pourraient ne pas être satisfaits même s'ils reçoivent la grâce de Dieu, ou pourraient considérer cela comme une récompense méritée de leurs propres efforts, louant leur propre mérite plutôt que de rendre gloire à Dieu. Ils ne reconnaissent pas et ne profitent pas de la grâce de Dieu. En revanche, ceux qui arrivent tard ressentent intensément que tout est grâce et rendent gloire à Dieu.

Jésus ne veut pas que nous réagissions comme les ouvriers de cette parabole. Autrement dit, il ne veut pas que les premiers deviennent les derniers, c'est pourquoi il nous raconte cette parabole.

En examinant attentivement ce que Jésus dit pour expliquer le royaume des cieux à travers cette parabole, on voit qu'il ne compare pas le royaume des cieux à une vigne, mais il le compare au maître de la vigne. Le royaume des cieux n'est pas un lieu, mais c'est l'endroit où Dieu est présent. Par exemple, si le Saint-Esprit est présent dans notre cœur, alors cet endroit est le royaume des cieux.

La vigne de Dieu, si nous nous référons au livre d'Isaïe dans l'Ancien Testament, est la nation d'Israël — le peuple choisi par Dieu. À l'époque du Nouveau Testament, c'est l'Église. C'est par la grâce de Dieu que nous avons été introduits dans l'Église. C'est également par la grâce de Dieu que nous sommes entrés tôt dans l'Église et avons eu l'occasion de servir pendant de nombreuses années. Dès que nous oublions cette grâce et commençons à nous attribuer le mérite de ce service, nous tombons en disgrâce.

La plus grande récompense est la présence de Dieu avec nous. Désirer plus de récompenses et de succès dans ce monde est de la convoitise. Lorsque Dieu est avec nous, Il nous conduira sur le meilleur chemin. Dans Matthieu 20:4, Dieu envoie les ouvriers dans la vigne et leur promet de leur donner une récompense appropriée. Ici, le mot « appropriée » est traduit de δίκαιον (dikaion). Ce mot signifie « juste » ou « droit ».

À ce moment-là, la justice est celle de Dieu, une justice que l'homme ne peut pas posséder. Dieu traite tous ceux qui entrent dans la vigne de la même manière. La grâce et la miséricorde de Dieu sont les mêmes pour tous ceux qui sont entrés dans l'Église. Les personnes qui ont vécu une expérience du ciel avec des distinctions selon les mérites terrestres ont vécu une expérience non biblique.

Bien sûr, nous devrions être zélés dans notre foi, mais nous devons discerner si ce zèle est une pure réponse à l'amour de Dieu, ou s'il s'agit de satisfaire notre propre avidité et notre désir de nous élever au-dessus des autres. Ceux qui font ce dernier choix connaîtront une chute de la grâce, où les premiers deviennent les derniers. Jésus ne veut pas que nous empruntions ce chemin. Nous louons Dieu pour la grâce qui nous a permis d'entrer dans l'Église alors que nous aurions dû périr, et nous louons l'Esprit Saint pour la grâce qui nous liera à l'amour de Dieu, nous poussant à servir volontairement et joyeusement par amour. Alléluia !

Esaïe 5:7 La vigne de l'Éternel des armées, c'est la maison d'Israël, et l'arbre auquel il prend plaisir, c'est la maison de Juda ; il attendait d'eux la justice, et ce fut la tyrannie ; il attendait d'eux la justice, et ce fut le cri.

En interprétant ce passage comme signifiant que les fruits attendus par Dieu sont des actions bonnes et justes plutôt que l'adoration ou la louange, il est important de veiller à ne pas tomber dans un excès de légalisme ou de moralisme. Il faut se rappeler que lorsque nous adorons et louons le Seigneur, l'Esprit du Seigneur descend sur nous, nous utilise et accomplit de bonnes œuvres à travers nous. Il ne s'agit pas de mériter la présence du Seigneur par nos propres mérites, mais bien plutôt de reconnaître que même notre capacité à adorer et louer est rendue possible par l'Esprit Saint. En d'autres termes, c'est Dieu qui vient à nous en premier, nous permettant ainsi de l'adorer et de faire de bonnes œuvres.

Oui, tout est grâce, et ce n’est pas à une récompense que nous devons aspirer, même si Dieu n’est pas injuste pour oublier nos bonnes oeuvres, qu’il a préparées pour que nous les accomplissions.
Si nous sommes Ses serviteurs, nous sommes aussi et surtout Ses adorateurs.