La Justice de Dieu

Psaume 33:5 Il aime la justice et la droiture; La bonté de l'Éternel remplit la terre.

La justice (mishpat מִשׁפָּט) traduit ce terme mishpat, qui est dérivé du verbe shaphat (שָׁפַט), qui signifie non seulement "juger", mais aussi "gouverner" dans un sens plus large. La gouvernance humaine s'appuie sur une relation de cause à effet stricte, de sorte que commettre un péché entraîne nécessairement une punition, afin de rompre le cycle du péché. Cette justice humaine peut réprimer le péché, mais elle ne peut jamais l'éradiquer complètement. Le péché demeure toujours tapi au fond du cœur humain.

En revanche, comme le chante le passage biblique d'aujourd'hui, le Psaume 33:5, la gouvernance de Dieu est fondée sur la bonté (חֵסֵד héssed). La justice de Dieu ne consiste pas à juger les pécheurs, mais à gouverner leurs âmes, les transformant ainsi en justes. Le Créateur recrée nos âmes, formant de nouvelles personnes à l'image du Christ.

Dieu nous a donné la vie de son Fils unique, Jésus-Christ, non pas pour juger le monde, mais pour le sauver. L'Ancien Testament semble avoir attendu le Messie de Dieu, un juge, mais celui qui est venu n'était pas un juge, mais un agneau qui a donné sa propre vie pour payer le prix de nos péchés.

C'est le règne de la justice de Dieu, incompréhensible et donc inacceptable pour la justice humaine. La justice de Dieu, pleine d'une miséricorde infinie, est possible parce que Dieu est le Seigneur tout-puissant de la création et le Seigneur de la vie, capable d'amener les pécheurs méritant la mort à la vie éternelle.

Dieu nous gouverne par sa justice afin que nous, qui ne le connaissons pas, n'agissons pas selon sa volonté et sommes tombés dans le péché, puissions entrer dans une relation correcte avec Lui, pour connaître Dieu correctement et vivre dans la vie éternelle. Cette relation correcte est appelée en hébreu "justice" (צְדָקָה tzedaka).

La société humaine établit ses propres normes de justice et d'équité, et les applique à travers des jugements implacables, symbolisés par la figure de la justice aveugle. Le royaume de Dieu, cependant, est régi par la miséricorde infinie de Dieu. C'est un royaume où le pécheur impardonnable est pardonné. Mais le pécheur pardonné renaît en une personne juste incapable de pécher, ce qui permet finalement d'éradiquer la racine du péché et de vivre la justice (tzedaka) de Dieu.

Le Nouveau Testament atteste que cette justice de Dieu ne s'exerce que pendant une période spéciale, entre la première et la seconde venue du Christ. Le Nouveau Testament nous dit que le Christ reviendra en tant que juge, comme l'Ancien Testament l'a prophétisé.

À ce moment-là, s'il devait peser chacune de nos actions sur une balance, personne ne serait sauvé. Même s'il pesait nos cœurs, personne ne serait sauvé. Seule la confession de notre condition de pécheurs inévitables et la remise de notre être à Christ par la foi peuvent nous sauver. Il n'y a aucun moyen de gagner le salut par les œuvres. Puissions-nous être ceux qui réalisent le secret de ne faire confiance qu'à l'amour fidèle et à la miséricorde de Dieu qui nous a donné la foi salvatrice, au nom de Jésus. Alléluia, amen !

Bonjour Jean,

Pourrais-tu faire la distinction entre la justice, la droiture et l’équité, en donnant des exemples bibliques ?

Et n’est-ce pas bibliquement plutôt (ou d’abord) nos cœurs que nos âmes que le Créateur recrée ?

Zacharie a écrit:Bonjour Jean,

Pourrais-tu faire la distinction entre la justice, la droiture et l’équité, en donnant des exemples bibliques ?

Et n’est-ce pas bibliquement plutôt (ou d’abord) nos cœurs que nos âmes que le Créateur recrée ?

Bonjour Zacharie,

Jérémie 9:24 Mais que celui qui veut se glorifier se glorifie D'avoir de lintelligence et de me connaître, De savoir que je suis l'Éternel, Qui exerce la bonté (hesedחֵסֵד), le droit(mishpatמִשׁפָּט) et la justice(tzedakahצְדָקָה) sur la terre; Car c'est à cela que je prends plaisir, dit l'Éternel.

Dans Jérémie 9:24, les trois mots importants utilisés pour décrire les attributs de Dieu sont souvent traduits en français par « bonté », « justice » et « droiture ». Cependant, ces termes ont des significations très larges dans le texte hébreu original, ce qui rend leur traduction précise difficile.

Bonté : Le terme hébreu utilisé ici est « hesed », qui peut signifier la miséricorde, la fidélité, ou l'amour inconditionnel.
Justice : Le mot hébreu « mishpat » fait référence à l'équité, à la justice judiciaire, ainsi qu'à la conformité aux lois divines.
Droiture : Le terme hébreu « tzedek » signifie la rectitude, l'intégrité ou la conformité aux normes morales.

Ma réflexion d'aujourd'hui est un peu longue, donc je vais la diviser en numéros. Prends le temps de les lire lentement quand tu en as l'occasion.

1) Hesed

Le terme hesed, utilisé environ 245 fois dans l'Ancien Testament, met en valeur l'amour miséricordieux et immuable de Dieu, en contraste avec l'infidélité des hommes. Les plus anciennes traductions bibliques, comme les versions grecque et latine, mettent l'accent sur la miséricorde plutôt que sur l'amour, traduisant ainsi hesed respectivement par éléos (miséricorde) et misericordia (compassion). D'autre part, les versions targoum et syriaque insistent sur la bonté. On retrouve également cette traduction par bonté dans les versions modernes de la Bible en français.

Il s'agit également de l'amour de l'alliance, qui n'est accessible qu'à ceux qui croient en l'alliance, qui est bibliquement la parole de Dieu. Bien sûr, selon l'interprétation théologique, il pourrait sembler que Dieu promeut une sotériologie limitée, notamment le calvinisme, qui défend l'idée d'un peuple élu auquel Dieu donne l'alliance. Cependant, il n'y a pas nécessairement de raison de considérer cette approche comme la seule valable. L'arminianisme, en revanche, enseigne que l'alliance de Dieu est ouverte à toute l'humanité, et non à un seul peuple, et que ceux qui acceptent librement les promesses de Dieu peuvent en bénéficier.

Le calvinisme soutient une sotériologie limitée car, d'un point de vue des résultats de l'histoire du salut, il semble que tous les humains ne soient pas sauvés. L'arminianisme, de son côté, ne soutient pas non plus une doctrine de salut universel, contrairement aux critiques, mais affirme plutôt que seuls ceux qui exercent leur foi et s'approprient les promesses de Dieu sont sauvés. La différence entre les deux réside dans l'accent mis sur la souveraineté de Dieu dans le calvinisme, où même la foi pour croire aux promesses de Dieu est considérée comme un don accordé uniquement à ceux que Dieu a déjà prédestinés pour être sauvés.

Ces deux perspectives théologiques s'opposent de la même manière que les théologiens qui traduisent hesed en termes de fidélité d'alliance s'opposent à ceux qui le considèrent comme la miséricorde et la compassion inconditionnelles de Dieu.

Pour nous, l'essentiel est de se rappeler qu'aucun de nous ne mérite l'amour de Dieu, mais que nous devons accueillir avec gratitude et joie le salut qu'Il nous accorde généreusement.

Par exemple, il existe un Dieu miséricordieux qui envoie la pluie sur ce monde sans discrimination, de manière juste et égale pour les bons et les mauvais. Cependant, seuls ceux qui croient en ce Dieu peuvent profiter de l'amour hesed de Dieu à travers cette pluie. Il existe une alliance biblique ouverte sur l'avenir, selon laquelle seuls ceux qui connaissent cet amour hesed, l'amour de Dieu qui a donné la vie de son Fils unique pour nous, les infidèles, entreront dans la vie éternelle.

Jean 17:3 La vie éternelle, c'est de connaître le seul vrai Dieu et de connaître celui qui l'a envoyé, Jésus-Christ.

2)Mishpat

Le terme mishpat apparaît environ 400 fois dans l'Ancien Testament et signifie d'abord le gouvernement ou la souveraineté. Ce mot est traduit par "justice", mais aussi par "équité". Cela évoque le caractère de Dieu, qui juge sans tenir compte de l'apparence (statut social, origine ethnique) de chaque personne. Cela signifie que les juifs, malgré leur statut de peuple élu, ne sont pas jugés différemment des autres nations. Cette notion peut contredire la théologie qui met en avant la fidélité de l'alliance et le statut spécial d'Israël.

Par ailleurs, en revenant sur l'histoire de l'Ancien Testament, on constate qu'Israël subit également des jugements similaires à ceux des autres nations. Cependant, les rédacteurs bibliques croient que le peuple de Dieu ne sera pas complètement abandonné après le jugement, mais sera restauré. Selon la révélation du Nouveau Testament, la dernière opportunité de rétablissement est la foi en Jésus-Christ. Après cela, aucun autre nom ne sera donné pour le salut.

Actes 4:11 Jésus est La pierre rejetée par vous qui bâtissez, Et qui est devenue la principale de l'angle.
12 Il n'y a de salut en aucun autre; car il n'y a sous le ciel aucun autre nom qui ait été donné parmi les hommes, par lequel nous devions être sauvés.


Nous serons tous jugés équitablement devant Dieu, peu importe si nous sommes nés dans une famille chrétienne ou non. Seuls ceux qui croient en Jésus-Christ entreront par la porte de la vie lors du jugement final. C'est là l'équité et la justice de Dieu. Croire en Jésus-Christ ne se limite pas à un simple accord intellectuel, mais signifie que nous abandonnons la nature du premier Adam et revêtons la nature du Fils de Dieu, Jésus-Christ. Peu importe les péchés que nous avons commis par le passé, ceux qui se repentent et se revêtent uniquement de Jésus entreront par la porte étroite pour participer au banquet céleste. Cela représente la justice divine qui diffère de l'équité humaine. Ce n'est pas parce qu'on a été lié par une ancienne alliance qu'on est automatiquement sauvé sans lien avec Jésus ; au contraire, c'est notre ressemblance actuelle et future avec la nature de Jésus-Christ qui est le fondement du jugement équitable de Dieu.

3)Tzedakah

L'origine du mot tzedakah renvoie à la rectitude, l'intégrité. Cela implique donc des normes éthiques et morales. Dans la Bible, la référence n'est pas la rectitude humaine (la justice), mais la justice de Dieu. La justice humaine repose sur les critères de bien et de mal établis par les hommes, récompensant les bons et punissant les méchants selon une logique de cause à effet. Cependant, la justice de Dieu est différente : elle est la justice créative de Dieu, qui, étant le seul juste, transforme et justifie les pécheurs, tous déchus depuis Adam, à travers Jésus-Christ.

Tzedakah peut aussi signifier une relation juste entre Dieu et l'humanité. Même si quelqu'un rejette Dieu et prétend n'avoir aucune relation avec Lui, il n'a en réalité pas une relation juste avec Dieu.

Lorsque nous sommes en relation juste avec Dieu, notre Créateur, nous pouvons jouir de toutes les bénédictions terrestres que notre Créateur a préparées pour nous en tant que créatures. De plus, nous aurons le privilège d'entrer dans la bénédiction de la vie éternelle.

Entrer dans une relation juste avec Dieu signifie recevoir l'amour hesed de Dieu, devenant ainsi des gens pieux, les « pieux de Dieu » (les hasidim en hébreu, pluriel de hasid). Nous pouvons mal comprendre la piété : ce n'est pas vivre une vie rigide devant Dieu, mais vivre abondamment dans l'amour de Dieu et partager cet amour avec le monde.

Que Dieu nous accorde la grâce de reconnaître son amour hesed, de vivre chaque jour et chaque instant dans cet amour, de nous revêtir du caractère de Jésus-Christ, et d'être trouvés par le Seigneur comme des bienheureux qui répandent l'amour du Seigneur dans le monde. Amen!

Amen !
Merci beaucoup pour ces explications.
Je retiens surtout, pour ma part, que la justice et l’équité divines vont de pair, et que Israël ne sera donc pas jugé différemment des nations (seul un « reste » sera sauvé).

Zacharie a écrit:Amen !
Merci beaucoup pour ces explications.
Je retiens surtout, pour ma part, que la justice et l’équité divines vont de pair, et que Israël ne sera donc pas jugé différemment des nations (seul un « reste » sera sauvé).

amen