L'essence de la théologie de Paul

L'essence de la théologie de Paul : Philippiens 3:7-11

Philippiens 3:7 Mais ces choses qui étaient pour moi des gains, je les ai regardées comme une perte, à cause de Christ.
8 Et même je regarde toutes choses comme une perte, à cause de l'excellence de la connaissance de Jésus Christ mon Seigneur, pour lequel jai renoncé à tout, et je les regarde comme de la boue, afin de gagner Christ,
9 et d'être trouvé en lui, non avec ma justice, celle qui vient de la loi, mais avec celle qui s'obtient par la foi en Christ, la justice qui vient de Dieu par la foi,
10 Afin de connaître Christ, et la puissance de sa résurrection, et la communion de ses souffrances, en devenant conforme à lui dans sa mort, pour parvenir,
11 si je puis, à la résurrection d'entre les morts.

1. Les problèmes de l'Église de Philippes : l'infiltration du judaïsme

La lettre de Paul aux Philippiens, Philippiens 3:7-11, contient l'essence de la théologie paulinienne. L'église à Philippes est la première église européenne fondée par Paul. C'était une église fidèle et prospère, mais en son sein, il y avait des enseignants qui tentaient de judaïser le christianisme. Ils cherchaient à satisfaire à la fois les enseignements du Christ et l'observance de la loi de Moïse.

À première vue, cette approche des enseignants chrétiens d'origine juive semble tout à fait orthodoxe et valable, puisque l'Ancien et le Nouveau Testament sont tous deux la Parole de Dieu ; en effet, il semblerait que Paul, qui n'enseigne pas la loi, mais seulement le Christ, seulement le Saint-Esprit et seulement la foi, ignore l'Ancien Testament.

Mais cette tendance légaliste ne se retrouve pas seulement dans l'Église primitive, mais aussi dans l'Église moderne. L'Ancien Testament, qui contient la loi, est certes une promesse de Dieu, mais elle s'est accomplie en Jésus, et une promesse accomplie n'est plus une promesse, n'est-ce pas ?

Prenons un exemple simple : un père promet d'acheter un vélo à son fils et le fait. Mais si le fils ne monte pas sur le vélo et continue de demander au père de tenir sa promesse de lui acheter un vélo, que penseriez-vous ? Et s'il respectait strictement les règles établies par son père et faisait de bonnes actions pour le rendre heureux en attendant que son père lui achète le vélo, que diriez-vous ? C'est un peu la situation de ceux qui s'accrochent à l'Ancien Testament comme une promesse.

En outre, une grande partie de l'Ancien Testament a été écrite pour servir d'exemple aux croyants d'aujourd'hui. En d'autres termes, il montre comment les ancêtres dans la foi ont échoué, et ces échecs révèlent que la cause fondamentale réside dans la nature humaine, afin que nous ne répétions pas les mêmes erreurs.

L'enseignement de la loi est juste, mais le problème fondamental réside dans le fait que les gens non seulement ne peuvent pas la suivre, mais la déforment également. Au lieu de faire confiance uniquement à Dieu et d'aimer leur prochain comme le commande la loi, ils ont mis leur confiance dans les rois, les prêtres et les prophètes, et ont cru qu'ils suivaient la loi en aimant seulement leurs compatriotes élus et non leur prochain. L'Église d'aujourd'hui ne commet-elle pas les mêmes erreurs ?

2 L'expérience de Paul à Damas était-elle un appel ou une conversion ?

Les érudits qui veulent souligner la continuité entre l'Ancien et le Nouveau Testament ont tendance à interpréter l'épisode de Damas de Paul comme un appel plutôt qu'une conversion, c'est-à-dire qu'il s'agit davantage d'un appel de Paul à sa mission apostolique que d'un revirement complet de ses anciennes valeurs juives vers de nouvelles valeurs chrétiennes.

Prenons un instant le cas de Jean-Baptiste pour comparer. Ce qui rend le baptême de Jean-Baptiste si remarquable, c'est tout simplement le fait que dans la société juive, le baptême était un rituel réservé aux païens qui entraient dans le judaïsme. Demander aux Juifs de se faire baptiser revenait à leur demander d'admettre qu'ils n'étaient pas le peuple de Dieu.

Cependant, Jean le Baptiste a demandé aux Juifs eux-mêmes de recevoir le baptême. À ce moment-là, ce qu'il a dit était : "Repentez-vous, car le royaume de Dieu est proche."

Comme mentionné lors de la méditation de l'autre jour, la repentance et la conversion ont des caractéristiques légèrement différentes. La repentance signifie que le peuple de Dieu s'est éloigné de Dieu et revient vers Lui, tandis que la conversion est l'événement où quelqu'un qui n'avait pas de relation avec Dieu change de cœur et établit pour la première fois une relation avec Lui. En grec, le premier est [ἐπιστρέφω] (epistrepho) et le second est [μετανοέω] (metanoeo). Dans l'Ancien Testament, le mot hébreu pour repentance, [שׁוּב] (shuv), a été traduit par [ἐπιστρέφω] (epistrepho).

Cependant, dans le Nouveau Testament, le terme [μετανοέω] (metanoeo) est utilisé. Cela signifie que tant les Juifs que les non-Juifs, sans distinction, établissent une relation avec Dieu pour la première fois à travers Christ. Devenir pour la première fois enfant de Dieu est une nécessité tant pour les Juifs que pour les non-Juifs, donc ils doivent tous se convertir. Bien que les Écritures traduisent le cri de Jean le Baptiste comme "repentez-vous", il s'agit en réalité d'un appel à la conversion.

Paul n'a pas été chargé par Dieu d'être un apôtre comme les prophètes de l'Ancien Testament, mais il avait une tâche très différente de la leur : inviter la Judée et toutes les nations à devenir enfants de Dieu en Jésus-Christ, et les conduire sur le chemin de la vie éternelle dans l'Esprit Saint.

L'apôtre Paul n'est pas quelqu'un qui a échoué dans le judaïsme et a ensuite opté pour le christianisme comme alternative. En Philippiens 3:4-6, Paul affirme qu'il était un pharisien accompli dans le judaïsme. C'est précisément parce qu'il était si engagé dans le judaïsme qu'il persécutait avec zèle le christianisme, qu'il percevait comme un rejet du judaïsme.

Cependant, après avoir rencontré l'esprit ressuscité de Jésus à Damas, l'apôtre Paul a complètement changé de cœur et a considéré les enseignements du judaïsme comme des déchets. Lorsque Paul distinguait la justice issue de la loi et celle qui vient de la foi en Christ, il semblait rejeter non seulement les enseignements du judaïsme, mais aussi la loi fondamentale du judaïsme.

Cependant, Paul respecte la loi elle-même comme la parole de Dieu. Ce qu'il critique, c'est l'interprétation erronée de la loi dans l'enseignement judaïque. La observance de la loi n'est pas une question de capacité humaine, mais plutôt quelque chose qui est gardé par la grâce de Dieu qui agit avec l'homme. Le judaïsme a tenté de faire de la loi une chose que l'homme pourrait garder par ses propres capacités et de l'utiliser comme un moyen de salut.

3. la justice de Dieu que Paul a trouvée en Christ *** justification - sanctification - glorification

Le judaïsme, bien sûr, aspirait à la justice de Dieu et observait la loi comme s'il s'agissait de sa vie, afin d'y parvenir ; mais ce n'était pas la justice de Dieu qu'ils avaient atteinte, mais la justice de l'homme. C'était une façon dont les hommes cherchaient à se rendre justes, ce qui n'était pas mauvais en soi, mais dans leur insistance insensée à faire l'impossible par leur propre pouvoir, ils s'abusaient eux-mêmes et abusaient de tous les hommes.

Avant sa rencontre avec le Christ, Paul ne réalisait pas lui-même que c'était la mauvaise voie. C'est parce que le royaume de Dieu s'est approché de lui, qu'il a rencontré l'esprit ressuscité de Jésus, et que son cœur a été changé. Ainsi, la conversion, contrairement au repentir, n'est pas un retour volontaire de soi-même, mais plutôt Dieu nous réorientant vers Lui pour que nous puissions nous tourner vers Lui.

Paul, en croyant que le Christ qu'il a rencontré de manière si vivante n'était pas simplement une vision mais une réalité salvatrice, a expérimenté que la justice de Dieu, recherchée à travers la loi avec tant de diligence, est donnée comme un don gratuit. Il a expérimenté le regard de Dieu qui le considère, pécheur qu'il est, comme juste à travers Jésus-Christ.

Ayant vu le royaume de Dieu ouvert par le Seigneur dans la gloire de la résurrection, il a maintenant la nouvelle promesse de la vie éternelle avec le Seigneur. Tout comme le peuple de l'Ancien Testament attendait le Messie, l'accomplissement de l'ancienne promesse, le peuple du Nouveau Testament attend la vie éternelle dans le Dieu trinitaire, l'accomplissement de la nouvelle promesse. Une vie éternelle glorieuse.

Tout comme le peuple de l'Ancien Testament était sous la protection de Dieu en tant que peuple, mais que tous n'ont pas vu l'accomplissement des promesses, nous ne voyons pas nécessairement l'accomplissement des promesses simplement parce que nous faisons partie de l'Église.

Seuls ceux qui suivent le chemin de la sanctification, c'est-à-dire ceux qui gardent la foi jusqu'au bout dans l'Esprit, sous la conduite de l'Esprit Saint envoyé par Jésus, jouiront de la vie de gloire. La sanctification n'est pas une vie isolée du monde, comme si nous étions seuls, c'est une vie d'obéissance à l'Esprit Saint. Car la sanctification est l'œuvre du Saint-Esprit, pas de nous.

L'Esprit Saint conduit l'apôtre Paul sur le chemin du martyre, et Paul prend sa croix et obéit parce qu'il croit que c'est le chemin de la résurrection et de la glorification.

PRIERE : L'apôtre Paul n'a pas échoué dans le judaïsme, il était un jeune homme prometteur dans la société juive, mais par sa conversion, en devenant un apôtre du christianisme et en subissant le sort du martyre, il est devenu un échec aux yeux du monde, mais le Jésus qu'il a rencontré et le monde glorieux que Jésus lui a montré l'ont fait considérer tout cela comme du fumier. Dans sa marche avec l'Esprit Saint, le Seigneur lui a permis de marcher joyeusement sur le chemin de la transfiguration.

Seigneur, fais que nous, les saints du Nouveau Testament, n'oubliions jamais que ce n'est pas la prospérité terrestre que nous espérons, mais la vie éternelle ; que nous puissions goûter la beauté de ce monde éternel radieux ; que nous ne perdions jamais de vue notre objectif, mais que nous allions jusqu'au bout de la course et que nous vivions avec Jésus pour l'éternité. Amen !