L'onction par Marie de Béthanie

Méditation sur Jean 12:1-8

mardi 27 août.

Dans Jean 12, nous devons nous rappeler que l’événement se situe six jours avant la crucifixion de Jésus, moment où Il arrive à Béthanie (verset 1).

À Béthanie, une fête était en préparation (verset 2). Le mot grec δεῖπνον (deipnon), traduit ici par "fête", désigne un repas important. Dans la religion grecque, il était utilisé pour désigner un repas cultuel, similaire aux repas rituels en Corée lors des cérémonies ancestrales, où l’on partage symboliquement un repas avec les dieux ou les esprits.

Partager un repas est une forme de communion intime entre les participants. La Sainte Cène chrétienne exprime également cette communion avec le Seigneur, et elle est dans la continuité de cette idée. En partageant un repas avec Dieu, on s’unit à Lui, et ceux qui partagent ce repas sont également unis entre eux. Cependant, dans la Sainte Cène chrétienne, ce qui est offert comme nourriture, c’est Dieu lui-même. C’est cette différence essentielle qui distingue la Sainte Cène chrétienne des repas rituels païens.

Dans les repas religieux païens, on cherche à recevoir une puissance venant des dieux, tandis que dans la Sainte Cène chrétienne, on reçoit Dieu Lui-même, et non une quelconque puissance.

La vie du Seigneur est semblable à une source inépuisable, qui ne se tarit jamais, peu importe combien on en puise. Jésus-Christ a été lié par la mort pendant trois jours, mais Il est ressuscité pour vivre éternellement avec une vie infinie. Bien qu'il existe de nombreuses interprétations des trois jours de mort de Jésus, aucune ne peut pleinement révéler la vérité, car cela reste un mystère caché de Dieu.

Par Sa mort de trois jours, le Seigneur est devenu un sacrifice éternel, offrant la vie éternelle aux chrétiens. En même temps, en tant qu'Esprit vivant, Il est présent parmi nous dans le rite de la Sainte Cène. C’est un mystère que la logique humaine ne peut comprendre.

(verset 3) Pendant que la fête se prépare, Marie intervient, versant du parfum sur les pieds de Jésus et les essuyant avec ses cheveux. En examinant ses motivations, on peut penser qu'elle agissait par gratitude envers Jésus, qui avait ressuscité son frère Lazare. Judas Iscariot critique alors Marie pour avoir utilisé ce parfum coûteux pour oindre les pieds de Jésus au lieu de l’utiliser pour aider les pauvres.

Jésus révèle alors la véritable signification de cet acte : il s’agissait d’un geste préparatoire pour Sa sépulture. Comme nous le savons, personne n’a pu s'occuper convenablement des funérailles de Jésus. Quand Marie de Magdala et d’autres femmes sont venues oindre Son corps tôt le matin du dimanche, Il n’était déjà plus là. Sans le savoir, Marie avait, par son acte de dévotion totale, commémoré la sépulture de Jésus.

L'intention de Marie était à la fois de montrer sa gratitude et de bénir Jésus en tant que Messie. Le ministère messianique de Jésus ne se termine pas avec Son œuvre terrestre, mais commence véritablement à travers la croix. Désormais, le peuple de la Nouvelle Alliance reçoit, non pas une onction physique d’un serviteur, mais une onction infinie de l'Esprit Saint, provenant de Jésus qui est mort sur la croix et ressuscité trois jours plus tard, faisant d’eux les enfants du Roi.

Si nous désirons, comme Marie, nous consacrer à Jésus avec gratitude, nous devons recevoir l’onction infinie de l'Esprit Saint venant du Christ ressuscité. La Sainte Cène de l’Église en est un symbole qui manifeste cette réalité à travers un rite liturgique concentré. Que cette onction se manifeste pendant le rite ou dans la vie quotidienne de l’Église qui le célèbre, ce qui est essentiel, c’est de vivre constamment sous l’onction de l'Esprit Saint. Amen ! Alléluia !