La justification

Bonjour tous

J'ai trois questions sur la justification:

La première: Selon vous, c'est quoi la justification ? En quoi consiste-t-elle ?

La deuxième: Selon vous, le justifié a-t-il besoin de prouver sa justification à Celui qui la lui a donné, comme s'Il ne le savait pas ? Cela vous semble-t-il logique ?

Troisième question: Celui qui a fait don de sa justification à l'homme, attend-il quelque chose en retour de lui comme preuve que sa justification lui est bien parvenue ?

Monique

Monique a écrit:Bonjour tous

J'ai trois questions sur la justification:

La première: Selon vous, c'est quoi la justification ? En quoi consiste-t-elle ?

La deuxième: Selon vous, le justifié a-t-il besoin de prouver sa justification à Celui qui la lui a donné, comme s'Il ne le savait pas ? Cela vous semble-t-il logique ?

Troisième question: Celui qui a fait don de sa justification à l'homme, attend-il quelque chose en retour de lui comme preuve que sa justification lui est bien parvenue ?

Monique

la justification c'est qu'il y a de l'amour entre nous car c'est a cela qu'on nous reconnaitra

cette justification est secrète car non seulement l'amour est pas une notion acquise ...il faut apprendre a aimer pour comprendre ce qu'es l'amour ... c'est pour cela que les amoureux comprennent mieux que les religieux ce qu'es l'amour ... et aussi car nous aimons en secret ... le coup quand tu te montre généreux prépare toi a l'ingratitude ...

oui ... c'est la règle d'or ...ce que tu fais tu le recevra ... condamne et tu sera condamné pardonne et tu sera pardonné... etc

Monique a écrit:La première: Selon vous, c'est quoi la justification ? En quoi consiste-t-elle ?

Cela consiste à être rendu juste, comme cela est présenté en Romains 3 à partir du verset 21, par la foi en Jésus, que Dieu a offert comme un sacrifice et qui par la foi nous obtient le pardon des péchés.

Dans un langage plus imagé, je dirai que Jésus nous ajuste à Dieu pour que nous soyons aligné avec lui dans notre fonctionnement par rapport à un fonctionnement déréglé sous le péché.

Monique a écrit:La deuxième: Selon vous, le justifié a-t-il besoin de prouver sa justification à Celui qui la lui a donné, comme s'Il ne le savait pas ? Cela vous semble-t-il logique ?

Non aucune logique, puisque celui qui justifie sait très bien ce qu'il fait et pourquoi.

Monique a écrit:Troisième question: Celui qui a fait don de sa justification à l'homme, attend-il quelque chose en retour de lui comme preuve que sa justification lui est bien parvenue ?

Il est attendu de vivre selon l'Esprit, de travailler à l'oeuvre que Dieu fait en nous, avec lui, selon les moyens qu'il nous donne, et d'être jugés dignes de ce que nous avons reçu de lui. Mais ce n'est pas une preuve que nous l'avons bien reçu pour celui qui justifie. Il sait bien ce que nous recevons et ce que nous en faisons.

Monique a écrit:Bonjour tous

Bonjour Monique.
Je vais répondre à mon tour à tes questions en mesurant mes mots pour éviter de choquer autant que possible.

J'ai trois questions sur la justification:

La première: Selon vous, c'est quoi la justification ? En quoi consiste-t-elle ?

La justification, c'est l'union avec Christ. De façon imagée, c'est le mariage de l'agneau avec l'épouse. Je sais que certains ici aspirent à ce mariage dans un avenir plus ou moins proche, sauf que ce mariage a déjà lieu. Il a toujours eu lieu. Le temps pour Dieu ne s'écoule pas de manière linéaire, comme pour nous.
On nous a appris à l'école à placer la naissance de Jésus-Christ sur une "ligne du temps", avec un avant et un après. Mais pour Dieu ça ressemble davantage à une roue de vélo : Jésus-Christ est au centre, c'est le moyeu, et le temps devient circulaire.  

La deuxième: Selon vous, le justifié a-t-il besoin de prouver sa justification à Celui qui la lui a donné, comme s'Il ne le savait pas ? Cela vous semble-t-il logique ?

Non, en effet, ce n'est pas logique. Contrairement à Lot, l'époux sait très bien avec qui il passe la nuit.

Troisième question: Celui qui a fait don de sa justification à l'homme, attend-il quelque chose en retour de lui comme preuve que sa justification lui est bien parvenue ?

Non, évidemment. Cela dit, sauf ton respect, je trouve que la question n'est pas correctement formulée. De mon point de vue, la justification n'est pas un don. Il n'y a pas celui qui donne et celui qui reçoit. Il s'agit de s'unir à l'époux, de devenir "une seule chair" avec Lui, c'est à dire finalement un seul Esprit. Il est parfaitement juste, et nous le devenons également en nous unissant à Lui. On peut dire qu'il nous donne sa justice, c'est vrai, mais c'est pas comme avec une baguette magique.

A mon sens, les réponses déjà données sont inexactes.

Le mot "justification" est le substantif associé au verbe "justifier" (δικαιόω, "dikaioô"), utilisé dans les Romains pour introduire le sujet :

19 Or, nous savons que tout ce que dit la loi, elle le dit à ceux qui sont sous la loi, afin que toute bouche soit fermée, et que tout le monde soit reconnu coupable devant Dieu.
20 Car nul ne sera justifié devant lui par les oeuvres de la loi, puisque c'est par la loi que vient la connaissance du péché.
21 Mais maintenant, sans la loi est manifestée la justice de Dieu, à laquelle rendent témoignage la loi et les prophètes,
22 justice de Dieu par la foi en Jésus Christ pour tous ceux qui croient. Il n'y a point de distinction.
Epître aux Romains, Chapire 3, versets 19-22

L'homme est ainsi justifié gratuitement par la grâce de Dieu (3,24), obtenant la justice de Dieu par la foi (3,22), grâce à l'oeuvre expiatoire du Christ (3,25) (voir la discussion récente sur l'expiation substitutive sur ce forum).
A mon sens, que l'homme soit justifié, cela signifie donc que Dieu lui impute la justice, c'est-à-dire le considère comme juste, alors même qu'il est injuste.

Le mot justification est d'ailleurs la traduction du terme grec δικαίωμα (dikaiôma), à ne pas confrondre avec la justice, traduction du terme de même racine δικαιοσύνη (dikaiosunê). Ces deux termes sont employés notamment en Romains 5,16-18, et articulés dans le verset 18 :

16 Et il n'en est pas du don comme de ce qui est arrivé par un seul qui a péché; car c'est après une seule offense que le jugement est devenu condamnation, tandis que le don gratuit devient justification après plusieurs offenses.
17 Si par l'offense d'un seul la mort a régné par lui seul, à plus forte raison ceux qui reçoivent l'abondance de la grâce et du don de la justice régneront-ils dans la vie par Jésus Christ lui seul.
18 Ainsi donc, comme par une seule offense la condamnation a atteint tous les hommes, de même par un seul acte de justice la justification qui donne la vie s'étend à tous les hommes.
Epître aux Romains, Chapitre 5, versets 16-18

Ici la justice est un don fait aux hommes pécheurs (v17), et ce don est la justification après plusieurs offenses (v16).
La justification est donc définie ici explicitement comme le don gratuit de la justice, par lequel Dieu déclare juste (ou "constitué comme juste", connotation juridique de καθίστημι (kathistêmi) en Romains 5,19) celui qui a la foi en Jésus-Christ.

C'est plutôt dans la sanctification que Dieu transforme la mentalité du croyant, par l'Esprit qu'il lui a donné et à travers une conscience libre, afin de l'instruire à marcher, par l'Esprit, dans la justice.

Bonjour tous

Déjà merci pour vos réponses qui sont on ne peut plus précises, et qui rejoignent la façon dont moi même je comprends la justification. Merci encore ainsi qu'à vous Beowulf qui êtes allé à l'essentiel et qui est aussi la façon dont moi même je l'aurais présenté.

Maintenant vient une autre question:

Est ce que d'après les réponses qui ont été données au dessus, la justification a à voir avec les oeuvres des hommes, quand bien même ces oeuvres seraient issues de la foi ?

Qu'en pensez-vous ?

Monique

Monique a écrit:
Maintenant vient une autre question:

Est ce que d'après les réponses qui ont été données au dessus, la justification a à voir avec les oeuvres des hommes, quand bien même ces oeuvres seraient issues de la foi ?

Qu'en pensez-vous ?

Monique

Bonjour Monique.

Pour ma part, la réponse est évidemment un grand OUI, mais pas dans le sens qu'on croit.

Les œuvres ont un rapport étroit avec la justification dans la mesure où elles constituent l'un des principaux obstacles à la justification.
La justification étant totalement gratuite, ceux qui pensent pouvoir l'acquérir (ou la conserver) au moyen de leurs œuvres ne font finalement que s'en priver.

La justification s'ouvre à nous dès lors qu'on cesse de "faire" pour enfin "être".*

Voilà pourquoi je ne suis pas vraiment fan de l'une de tes phrases, celle où tu dis : "chacun avance avec ce qu'il a reçu", préférant nettement la variante : "chacun avance avec ce qu'il est".

* illustration : lors d'un sauvetage par hélicoptère d'une personne qui est sur le point de se noyer, la première chose que le sauveteur demande à la victime c'est de cesser de bouger, d'arrêter de se débattre. De cette manière, on peut facilement lui passer le harnais lui permettant d'être hissée hors de l'eau. Plus la personne tente d'agir par elle-même, plus elle retarde son propre salut.

Donc pour vous si je vous ai bien compris, la justification de Dieu pour l'homme n'a rien à voir avec ses oeuvres quand bien même elles seraient issues de sa foi ?

C'est ça ?

Monique

Et pour ce qui est du sauvetage de l'homme qui est en train de se noyer, Jean mon mari ne cesse de donner ce même exemple.

Monique

Monique a écrit:Donc pour vous si je vous ai bien compris, la justification de Dieu pour l'homme n'a rien à voir avec ses oeuvres quand bien même elles seraient issues de sa foi ?

C'est ça ?

Absolument !

Monique a écrit:Bonjour tous ...

La première: Selon vous, c'est quoi la justification ? ...

La justification est une grâce par laquelle Dieu nous déclare "innocentés" alors que nous restons "coupables".
Cette justification est l'affaire d'un instant, contrairement à la sanctification qui est l'affaire d'une vie.

alaind2 a écrit:La justification est une grâce par laquelle Dieu nous déclare "innocentés" alors que nous restons "coupables".

Ah... La fameuse culpabilité...

Et peut-on savoir de quoi les humains sont coupables, eux qui n'ont même pas demandé à venir à l'existence ?

Bonjour à tous,

La Justification est un acte de la justice de Dieu qui nous est offert gratuitement.

Romains 5:18  Ainsi donc, comme par une seule offense la condamnation a atteint tous les hommes, de même par un seul acte de justice la justification qui donne la vie s'étend à tous les hommes. Ainsi est la Justice de Dieu.

Cette justification est à l'adresse de celui qui croit en celui qui justifie l'impie, alors dans ce cas sa foi lui est imputée à justice.

Tout en étant toujours pécheur, l'homme sait à présent qu'il est devant Dieu recouvert d'une justice divine. Il se sait recouvert, c'est pourquoi il retrouve la joie et une relation dans la paix avec son Dieu.

L'homme n'est pas juste, mais il est justifié, c'est un impie justifié. Justifié par la Justice d'un Autre en sa faveur.

Philippe

lipus a écrit:
Tout en étant toujours pécheur, l'homme sait à présent qu'il est devant Dieu recouvert d'une justice divine.

Le sait-il ou bien plutôt le croit-il ?

Il se sait recouvert, c'est pourquoi il retrouve la joie et une relation dans la paix avec son Dieu.

Même question : se sait-il recouvert ou bien plutôt le croit-il ?

Les mots ont un sens.

Tout en étant toujours pécheur, l'homme sait à présent qu'il est devant Dieu recouvert d'une justice divine.

Il le sait parce qu'il s'est vu recouvert d'une Justice divine.

La justification peut être une espérance, une connaissance intellectuelle de ce que dit l'Ecriture.

Puis un jour vient ou il est donné à cet homme qui croit, cet impie de voir comment il est vu de Dieu, de voir qu'est-ce que Dieu voit quand il le regarde.

C'est ce que Jésus a prévu pour les aveugles, de leur ouvrir les yeux, afin qu'ils voient.

Philippe

lipus a écrit:Tout en étant toujours pécheur, l'homme sait à présent qu'il est devant Dieu recouvert d'une justice divine.

Il le sait parce qu'il s'est vu recouvert d'une Justice divine.

La justification peut être une espérance, une connaissance intellectuelle de ce que dit l'Ecriture.

Puis un jour vient ou il est donné à cet homme qui croit, cet impie de voir comment il est vu de Dieu, de voir qu'est-ce que Dieu voit quand il le regarde.

C'est ce que Jésus a prévu pour les aveugles, de leur ouvrir les yeux, afin qu'ils voient.

Philippe

Bonjour Philippe.

Tout d'abord il y a quelque chose que j'apprécie beaucoup dans plusieurs de tes messages, à savoir que tu ne témoignes pas seulement d'une croyance intellectuelle, mais de quelque chose dont tu fais l'expérience. C'est assez rare chez les chrétiens pour le souligner.

Cela-dit, on a un petit problème de vocabulaire, mais qui peut se régler assez facilement.

Par exemple, Jésus a déclaré "Heureux celui qui croit mais qui pourtant ne voit pas".

De ton côté, tu affirmes avoir vu après avoir cru.

En somme, l'apôtre Thomas a cru parce qu'il a vu, tandis que toi tu as vu parce que tu as cru.

Jusqu'ici je suppose que tu es d'accord.

Pour remettre tout ça dans le bon ordre, il faut déjà admettre qu'il y a voir et Voir, tout comme il y a croire et Croire. Je détaille :

- voir = voir avec les yeux de la tête. Thomas a vu avec ces yeux-là les marques des clous et la plaie au côté sur le corps de Jésus.

- Voir (avec la majuscule) = voir avec les yeux du cœur. Moi je mets une majuscule là où toi tu mets une couleur bleue. Cette "vision"-là est une vision intérieure, une "fulgurance", quelque chose qui apparaît comme une évidence incontestable, quelque chose qui est au-delà du mental, bref, quelque chose de tout simplement divin.

- croire = décider de considérer comme vrai quelque chose dont on n'a pas la preuve absolue. Par exemple, on va décider de croire que la Bible protestante contient absolument tous les écrits inspirés de Dieu, ni plus ni moins. Personne au monde ne dispose de la preuve absolue d'une telle déclaration, mais on "décide" d'y croire.

- Croire (avec la majuscule) = considérer comme vrai quelque chose dont on a la preuve absolue. C'est le "Croire" qu'on trouve souvent dans la Bible, en particulier dans le Nouveau Testament. À cause de l'ambiguïté avec le "croire" sans majuscule, pour ma part je remplace ce verbe "Croire" par savoir qui est beaucoup plus clair en 2023.

Comme je l'ai déjà expliqué, dans la Bible "Croire" et "avoir foi" c'est exactement la même chose, à savoir la traduction du seul et même verbe grec [pisteuo].

En conséquence de ce que je viens de détailler, pour ma part je ne fais aucune différence entre Voir (voir ) et Croire (= avoir foi = savoir). Il s'agit d'une seule et même expérience, mais exprimée en des termes différents, exactement comme s'éveiller et naître de nouveau.

S'il y a quelque chose que tu ne comprends pas dans ce que je viens d'expliquer, n'hésite pas à me questionner, je peux en parler pendant des heures. Je n'ai pas besoin de "réfléchir" pour en parler car il s'agit de quelque chose dont je fais l'expérience quasiment en permanence, et il me suffit de décrire ce qu'il se passe en moi.

D'ailleurs, lorsque tu as écrit : "Il le sait parce qu'il s'est vu recouvert d'une Justice divine" j'ai tout de suite été surpris par le "il s'est vu" au passé composé, comme s'il s'agissait d'une expérience ponctuelle, voire furtive. Pour ma part, cette expérience est quasi-permanente. Il me suffit de regarder au bon endroit pour me voir justifié. Plus précisément, pour me voir en train d'être justifié. Bien que le mariage ne soit pas encore terminé, il va de soi que mon Seigneur me considère déjà comme son épouse, ça ne fait absolument aucun doute, c'est ce que je vois et c'est donc une certitude pour moi.

C'est la Justification le sujet et non ma personne. On s'écarte du sujet en question

De plus vous évoquez Thomas qui a eu besoin de voir pour croire.

Thomas était un disciple de Jésus, donc il croyait en Lui et l'a suivit pendant trois ans. Il annoncé l'Evangile de Dieu.

Donc si Thomas à eu besoin de voir pour croire, c'est sur un point précis que mentionne l'Ecritures.


Philippe

Hébreux 10.38  Et mon juste vivra par la foi; mais, s'il se retire mon âme ne prend pas plaisir en lui."

Nous voyons qu'un juste peut se retirer (et perdre son salut selon le verset 39).

Notre justification n'est donc pas acquise une fois pour toutes, si nous ne persévérons pas jusqu'à la fin.

Zacharie a écrit:Hébreux 10.38  Et mon juste vivra par la foi; mais, s'il se retire mon âme ne prend pas plaisir en lui."

Nous voyons qu'un juste peut se retirer (et perdre son salut selon le verset 39).

Notre justification n'est donc pas acquise une fois pour toutes, si nous ne persévérons pas jusqu'à la fin.

C'est ici l'exemple parfait d'une lecture selon la lettre à partir d'un verset mal traduit.

Zacharie, le verset de Hébreux 10:38 tel que tu le cites ici est mal traduit. Et comme tu en fais une analyse strictement intellectuelle, alors tu aboutis à une déduction erronée. Je ne t'en fais pas le reproche, tu n'es pas le traducteur, ce n'est pas ta faute. Je te remercie même pour cette méprise puisque ça me donne l'occasion de rappeler à quel point une lecture selon la lettre peut être trompeuse.

lipus a écrit:C'est la Justification le sujet et non ma personne. On s'écarte du sujet en question

Sauf ton respect, je trouve cette remarque déplacée, Lipus. Si je dialogue avec toi, c'est parce que je m'intéresse à toi. N'est-ce pas toi aussi ta préoccupation première ? Je suppose sans risque de me tromper que lorsque tu écris quelque chose sur ce forum, c'est pour que quelqu'un soit édifié. Tu peux bien entendu y trouver une certaine satisfaction personnelle mais je n'envisage même pas que ce soit ta priorité.

De plus vous évoquez Thomas qui a eu besoin de voir pour croire.

En effet. De voir avec les yeux de sa tête. Lorsque Jésus a répondu "Heureux celui qui croit mais qui pourtant ne voit pas", il parlait de Croire avec la majuscule, c'est à dire avec le cœur et non la tête. Et il parlait de voir avec les yeux de la tête, et non avec ceux du cœur. J'ose espérer que c'est aussi évident pour toi que pour moi.

Thomas était un disciple de Jésus, donc il croyait en Lui et l'a suivit pendant trois ans. Il annoncé l'Evangile de Dieu.

Tout à fait.
Je dirais même trois ans et demi eu égard au prophète Daniel, mais sinon oui, tout est ok, je ne fais aucun reproche à mon frère l'apôtre Thomas.
D'ailleurs j'ai beaucoup d'affection pour l'évangile selon Thomas, jugé apocryphe par beaucoup de chrétiens, mais qui de mon point de vue aurait toute sa place au sein du canon des Saintes Écritures.
J'espère que je ne choque personne ici en disant ça, je ne sais pas encore précisément quelle est la ligne rouge.

Donc si Thomas à eu besoin de voir pour croire, c'est sur un point précis que mentionne l'Ecritures.

Oui, Lipus, sans doute. Cet épisode n'est pas mentionné dans le but de blâmer l'apôtre Thomas.

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Bonjour,

Une ou deux définitions du mot justification :

JUSTIFICATION (dikaiôsis)

Acquittement d’un individu de toutes les charges qui pouvaient peser sur lui ; il est alors considéré comme sans faute. Jésus-Christ, dans sa mort, a accompli tout ce qui était nécessaire pour que nous soyons justifiés ; Dieu le manifeste en ressuscitant notre Seigneur d’entre les morts (Romains 4:24, 25). Devant Dieu, l’homme est justifié gratuitement par la grâce divine (Romains 3:24), par la foi, sans œuvres de loi (v. 28) ; c’est Dieu qui justifie (Romains 8:33). Devant les hommes, un croyant est justifié par ses bonnes œuvres qui prouvent sa foi (Jacques 2:24).

[Petit Dictionnaire NT R.Pigeon]

JUSTIFICATION

Verdict de grâce de la part de Dieu qui ne requiert de l’homme qu’une humble acceptation, l’obéissance de la foi.

[Glossaire du Nouveau Testament - A.Espic]

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gerardh a écrit:Devant les hommes, un croyant est justifié par ses bonnes œuvres qui prouvent sa foi (Jacques 2:24)

Je suis un homme et pourtant je n'ai aucunement besoin de voir les œuvres de quelqu'un pour savoir s'il a la foi. Son témoignage me suffit amplement.
"Vous serez mes témoins" a dit Jésus. Un temoin, ça témoigne. Tandis qu'un seul est votre enseignant, ça aussi, c'est Jésus qui l'a dit.

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Isa,

Je suis tout à fait d'accord avec toi.

D'abord, le Seigneur connaît ceux qui sont siens.

La question est alors de reconnaître ses frères, ce qui en général peut se discerner (malgré des erreurs qui nous remettent à notre place). Notamment s'il témoigne de sa foi.

Ce dont Jacques parle c'est une personne qui déclare : "si quelqu'un dit qu'il a la foi". On ne peut le croire que s'il opère les "œuvres de foi", qui sont un sens distinct des "bonnes œuvres".

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gerardh a écrit:Ce dont Jacques parle c'est une personne qui déclare : "si quelqu'un dit qu'il a la foi". On ne peut le croire que s'il opère les "œuvres de foi", qui sont un sens distinct des "bonnes œuvres".

Vraiment ? Voilà qui est intéressant. Et comment fais-tu la différence entre les "bonnes œuvres" et les "œuvres de foi"?

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Isa,

J'avais rédigé un texte, au départ pour un public catholique :

Une différence entre Saint-Paul et Saint-Jacques c'est que Paul parle de la justification devant Dieu, alors que Jacques parle de la justification devant les hommes. Par ailleurs, dans Jacques (et même dans Paul), Abraham a été justifié par ses œuvres. Mais de quelles œuvres s'agissait-il ? Avait-il donné une liasse de gros billets au denier du culte, ou visité les malades, ou fait une "B.A" à l'occasion du congrès des chefs scouts ? Non. Simplement il avait cru Dieu. Et c'est cela qui lui a été compté à justice. En l'occurrence c'était une œuvre de foi, à bien distinguer des œuvres de bienfaisance ou de l'observation des 10 commandements, lesquelles ne sont pas des œuvres expiatoires ou salvatrices.

En fait, la clé du passage de Jacques 2 sur la foi et les œuvres, tient dans le premier verset (verset 14) : « quel profit y a t-il si quelqu’un dit qu’il a la foi et qu’il n’ait pas les œuvres ? ». L’apôtre Jacques se place dans l’hypothèse où quelqu’un qui se présente comme chrétien cherche à donner à autrui un faux témoignage de la réalité de sa foi, espérant en tirer un profit, par exemple un profit de considération ou de reconnaissance par rapport à son église locale. Ainsi le passage de Jacques tend à montrer qu’il n’y a pas de profit dans la seule déclaration d’avoir la foi, car la foi n’est pas essentiellement une chose que nous puissions voir, si ce n’est que partiellement par la considération des œuvres qui en découlent : la foi se trouve dans le cœur, mais seul Dieu connaît véritablement la réalité de ce bien (2 Timothée 2 :19).

Les « œuvres » d’Abraham, au sens classique du terme, ont consisté ni plus ni moins à s’apprêter à faire un assassinat de par un sacrifice humain. Mais ses œuvres de foi ont consisté pour lui à croire Dieu et à le prouver en se rendant au mont Morija, et à se résoudre à obéir à Dieu en supprimant l’enfant de la promesse.

Quant à Rahab, la prostituée, ses « œuvres » auraient pu être qualifiées de mauvaises, puisqu’elle a trahi son peuple. Mais son œuvre de foi a été d’accueillir en paix les espions hébreux, assurée qu’elle était de la vocation d’Israël.

Ce n’est pas du tout dans la même optique que Paul aborde la question de la justification par la foi sans œuvres, cette fois-ci non au regard des hommes mais à celui de Dieu. Autre point sur lequel Paul insiste beaucoup dans ses épîtres, c'est le cas de quelqu'un qui se prévaudrait de sa foi et de son salut, pour se permettre de faire n'importe quoi, y compris le pire. Paul combat résolument une telle attitude, pour peu qu'elle puisse se trouver effectivement chez un véritable enfant de Dieu.

Reprenons l’exemple de la foi d’Abraham (qui est appelé « père de la foi » et « ami de Dieu » et non « père des œuvres »). Cet exemple est abondamment explicité par Paul, notamment dans l’épître aux Romains. Mais restons-en même à ce qu’écrit Jacques : aux versets 21 et 22 est décrite la scène où Dieu demande à Abraham de sacrifier son fils promis Isaac (Genèse 22). Il ne s’est pas agi alors pour Abraham de faire des bonnes œuvres d’église, mais uniquement de faire le voyage jusqu’au mont Morija, et d’être prêt à accomplir le sacrifice. Certes en soi, ce voyage et cette intention pourraient être considérés en eux-mêmes comme des œuvres, si ce n’est des œuvres de foi : c’est pour cela que ce qui est relaté en Hébreux 11, 17, c’est la seule foi d’Abraham.

Mais c’est même bien avant cela (Genèse 15), et indépendamment de toutes bonnes œuvres (même s’il pût en avoir faites), que la Parole dit d’Abraham : «Et il crut l’Eternel ; et il lui compta cela à justice ». Aussi la justification d’Abraham en tant que croyant ne résulte que d’une chose, c’est qu’il crut Dieu, autrement dit qu’il eut la foi ? C’est ce qu’on appelle une œuvre de foi. Cela est relaté en Jacques 2, 23 et commenté en Hébreux 11, 8-10.

Il y a certes des rapports significatifs entre la foi et les œuvres. Ces dernières sont une conséquence et une démonstration de la foi, de telle manière que Dieu les approuve et même qu’il les suscite. Mais les œuvres n’ont aucune valeur méritoire ni encore plus expiatoire (en ce qu’elles contribueraient à la justification devant Dieu et au salut). Pourquoi pensez-vous que Paul dans ses épîtres, insiste lourdement et à plusieurs reprises à la justification par la foi sans les œuvres ? Il y a des raisons, assurément. Cela dit, pour les chrétiens, les œuvres sont très importantes, j'en suis tout à fait persuadé. Je ne veux en rien minimiser cela.

Enfin la foi c’est croire en Dieu, et même bien plus, c’est croire Dieu et pour le chrétien croire au Seigneur Jésus ; croire que ce dernier est mort sur la croix pour la rédemption et la rémission des fautes de ceux qui croient en lui. Mais cela va beaucoup plus loin, car comme le fait remarquer Jacques les démons connaissent tout cela et donc y croient, même s’ils ne sont pas éligibles eux-mêmes au salut de Dieu. Cela va beaucoup plus loin en effet, car l’homme qui a réellement la foi (et non seulement une simple conviction intellectuelle), acquiert une vie nouvelle qui est la vie éternelle, et de plus est habité par le Saint Esprit, personne divine. Il jouit de la rédemption, de la rémission de ses péchés. C’est la conversion qui confère cela.

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