La religiosité : une question d'équilibre ?
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La religiosité : une question d'équilibre ?
Entre la déconstruction libérale que je ne conteste pas, et la consolidation conservatrice souvent outrancière, comment trouver un point d'équilibre dans ce système hybride à géométrie variable ?
Peut-être s'agit-t-il simplement d'un problème de culture religieuse.
Mieux connaître "les autres", sans pour autant adhérer à leurs concepts religieux, pourrait éventuellement éviter de sombrer une diatribe récurrente.
Qu'en pensez-vous ?
Peut-être s'agit-t-il simplement d'un problème de culture religieuse.
Mieux connaître "les autres", sans pour autant adhérer à leurs concepts religieux, pourrait éventuellement éviter de sombrer une diatribe récurrente.
Qu'en pensez-vous ?
alaind2- Messages : 1202
Date d'inscription : 28/11/2014
Age : 63
Re: La religiosité : une question d'équilibre ?
alaind2 a écrit:Entre la déconstruction libérale que je ne conteste pas, et la consolidation conservatrice souvent outrancière, comment trouver un point d'équilibre dans ce système hybride à géométrie variable ?
Peut-être s'agit-t-il simplement d'un problème de culture religieuse.
Mieux connaître "les autres", sans pour autant adhérer à leurs concepts religieux, pourrait éventuellement éviter de sombrer une diatribe récurrente.
Qu'en pensez-vous ?
Si vous incluez les divergences théologiques dans la culture religieuse, alors je serais enclin à acquiescer. A mon sens, le problème du protestantisme libéral au sens large est qu'ayant mis en évidence la subjectivité de l'interprétation de la révélation depuis Schleiermacher, on a mis un accent unilatéral sur celle-ci, en mettant de côté l'objectivité de la révélation, par opposition à l'orthodoxie protestante. La "consolidation conservatrice" dont vous parlez me semble hériter assez directement de cette orthodoxie, qui confond à son tour l'objectivité de la révélation avec l'interprétation qu'on en donne. Le point d'équilibre que vous cherchez me semble être plutôt une articulation entre la subjectivité de l'interprétation et l'objectivité de la révélation, il s'agit à mon sens d'un problème théologique fondamental, que bien peu à ma connaissance cherchent à résoudre, mais qui n'est pas non plus hors de portée. Il s'agit de changer de théologie, et en général les fidèles adhèrent aveuglément à ce qu'on leur communique, explicitement ou implicitement.
Mieux connaître "les autres" est toujours un plus à mon avis, je suis partisan du dialogue inter-religieux, d'abord au sein du protestantisme. Mais par expérience, je n'ai pas rencontré beaucoup de chrétiens souhaitant chercher à comprendre ceux qui pensaient différemment d'eux, et c'est vrai dans les "deux camps" : les traditionnels ont tendance à penser que les évangéliques qui insistent sur l'inerrance ont une lecture obscurantiste de l'Ecriture, tandis que les évangéliques ont tendance à confondre l'Ecriture inspirée avec l'idée qu'ils s'en font et à condamner tous ceux qui pensent autrement. J'ai commencé à être regardé avec suspicion dans l'église évangélique que je fréquentais quand je me suis mis à verbaliser la distinction qu'il fallait faire entre l'Ecriture inspirée et l'interprétation qu'on en donne. Depuis j'ai lu un certain nombre d'auteurs libéraux, voire ultra-libéraux, chez qui j'ai trouvé beaucoup d'idées intéressantes, sans pour autant renier mes convictions orthodoxes. Mais je fais l'effort de penser par moi-même, ce qui est souvent interdit dans les milieux religieux, quels qu'ils soient.
Re: La religiosité : une question d'équilibre ?
Jean Barbey a écrit:alaind2 a écrit:Entre la déconstruction libérale que je ne conteste pas, et la consolidation conservatrice souvent outrancière, comment trouver un point d'équilibre dans ce système hybride à géométrie variable ?
Peut-être s'agit-t-il simplement d'un problème de culture religieuse.
Mieux connaître "les autres", sans pour autant adhérer à leurs concepts religieux, pourrait éventuellement éviter de sombrer une diatribe récurrente.
Qu'en pensez-vous ?
Si vous incluez les divergences théologiques dans la culture religieuse, alors je serais enclin à acquiescer. ...
Auxquelles j'ajoute les us et coutumes car la culture religieuse doit être globale.
alaind2- Messages : 1202
Date d'inscription : 28/11/2014
Age : 63
Re: La religiosité : une question d'équilibre ?
Jean Barbey a écrit:alaind2 a écrit:Entre la déconstruction libérale que je ne conteste pas, et la consolidation conservatrice souvent outrancière, comment trouver un point d'équilibre dans ce système hybride à géométrie variable ?
Peut-être s'agit-t-il simplement d'un problème de culture religieuse.
Mieux connaître "les autres", sans pour autant adhérer à leurs concepts religieux, pourrait éventuellement éviter de sombrer une diatribe récurrente.
Qu'en pensez-vous ?
... en général les fidèles adhèrent aveuglément à ce qu'on leur communique, explicitement ou implicitement.
...
Effectivement, mais pour contrer cette déviance deux éléments sont fondamentaux :
- un minimum d'esprit critique
- de la culture religieuse.
alaind2- Messages : 1202
Date d'inscription : 28/11/2014
Age : 63
Re: La religiosité : une question d'équilibre ?
Jean Barbey a écrit:...alaind2 a écrit:Entre la déconstruction libérale que je ne conteste pas, et la consolidation conservatrice souvent outrancière, comment trouver un point d'équilibre dans ce système hybride à géométrie variable ?
Peut-être s'agit-t-il simplement d'un problème de culture religieuse.
Mieux connaître "les autres", sans pour autant adhérer à leurs concepts religieux, pourrait éventuellement éviter de sombrer une diatribe récurrente.
Qu'en pensez-vous ?
Mais par expérience, je n'ai pas rencontré beaucoup de chrétiens souhaitant chercher à comprendre ceux qui pensaient différemment d'eux, et c'est vrai dans les "deux camps" ...
Cela va sans dire ... malheureusement.
D'où l'importance que j'accorde à l'humilité religieuse.
alaind2- Messages : 1202
Date d'inscription : 28/11/2014
Age : 63
Re: La religiosité : une question d'équilibre ?
Jean Barbey a écrit:...alaind2 a écrit:Entre la déconstruction libérale que je ne conteste pas, et la consolidation conservatrice souvent outrancière, comment trouver un point d'équilibre dans ce système hybride à géométrie variable ?
Peut-être s'agit-t-il simplement d'un problème de culture religieuse.
Mieux connaître "les autres", sans pour autant adhérer à leurs concepts religieux, pourrait éventuellement éviter de sombrer une diatribe récurrente.
Qu'en pensez-vous ?
Mais je fais l'effort de penser par moi-même, ce qui est souvent interdit dans les milieux religieux, quels qu'ils soient.
Assurément ...
C'est ce que j'appelle "ramer à contre-courant", ou pour le moins avoir le courage de le faire.
alaind2- Messages : 1202
Date d'inscription : 28/11/2014
Age : 63
Re: La religiosité : une question d'équilibre ?
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Bonjour,
J'aime pas la religion; j'aime pas la religiosité.
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Bonjour,
J'aime pas la religion; j'aime pas la religiosité.
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gerardh- Messages : 5916
Date d'inscription : 30/06/2012
Re: La religiosité : une question d'équilibre ?
La religiosité est le contraire de la foi!gerardh a écrit:__
Bonjour,
J'aime pas la religion; j'aime pas la religiosité.
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Re: La religiosité : une question d'équilibre ?
Yoda a écrit:La religiosité est le contraire de la foi!gerardh a écrit:__
Bonjour,
J'aime pas la religion; j'aime pas la religiosité.
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La religiosité est en fait une disposition à "croire" qui peut déboucher sur une "adhérence" sincère. La religiosité est une étape vers la Foi. Dans certains cas du moins.
alaind2- Messages : 1202
Date d'inscription : 28/11/2014
Age : 63
Re: La religiosité : une question d'équilibre ?
gerardh a écrit:__
Bonjour,
J'aime pas la religion; j'aime pas la religiosité.
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C'est étonnant, quand on sait que vous appartenez à l'un des systèmes d'églises les plus strictement religieux du panorama évangélique.
Re: La religiosité : une question d'équilibre ?
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Je comprends votre étonnement, mais ne confondons pas « religion », avec « doctrine du Christ » ou avec « service religieux ».
Les « frères » ne suivent pas une religion, mais une personne, en l’occurrence Christ.
Voici les pensées de plusieurs « frères » pouvant s'exprimer mieux que je ne pourrais le faire :
« Je me suis souvent demandé si l'Eglise aurait perdu quelque chose à ne pas connaître le mot de religion et ses dérivés. Ce mot vient des auteurs latins, de Cicéron, entre autres, où il a souvent le sens de superstition. Nous croyons pouvoir dire qu'il n'a aucun terme correspondant dans la Parole de Dieu, que ni le mot ni la chose ne s'y trouvent. Vous ne le rencontrerez pas une seule fois dans tout l'Ancien Testament, et dans le Nouveau, quelques versions l'ont admis, mal à propos à mon avis, dans Jacques 1 :26-27 pour traduire un mot grec, qui, dans Actes 26 :5 et Colossiens 2 :18, est rendu beaucoup plus exactement par culte. Cela vient, je crois, de la difficulté d'exprimer en français l'adjectif dérivé du mot grec, qui n'est employé qu'une seule fois en Jacques 1 : 26 ; on a cru devoir dire religieux, tandis que culte manque d'un adjectif dérivé, [auquel on a suppléé maladroitement]. »
« Quel avantage, selon moi, c'eût été et ce serait pour les chrétiens de rejeter ce mot d'origine païenne, et de dire tout simplement, avec la Parole: la vérité de Dieu, la doctrine de Christ, l'Evangile, les paroles de cette vie etc. Que de confusions on aurait évitées et l'on éviterait; comme le christianisme serait clairement distingué de tout ce qui n'est pas lui — quelle évidence, quelle force de plus dans le langage et dans l'esprit ! Qu'on appelle religion, si l'on veut, tous les systèmes en dehors de la vérité, mais qu'on ne donne plus ce nom au système évangélique. Le seul mot, à mon jugement, qui pourrait être traduit par religieux (selon le sens cicéronien) dans le Nouveau Testament, se trouve dans Actes 17 : 22, où Martin l'a traduit par «trop dévots», il signifie en effet: «qui a peur des dieux, qui les honore par crainte» — et aussi: «superstitieux» ».
« On parle religion et beaucoup dans la « grande maison » de 2 Timothée, mais on en parle selon les propres pensées de l'homme, selon les vaines imaginations de son cœur et non selon la vérité de Dieu, selon la Parole de Dieu ».
« Les pharisiens étaient très religieux et, cependant, ils rejetèrent Christ. Leur religion n'était pas divine. La religion divine, nous dit la bible, «est pure et sans tache» (Jacques 1 :27), elle ne peut venir que du ciel. Donc, être religieux comme Dieu l'entend, c'est être comme Christ ; c'est posséder sa vie, être rempli de son Esprit, marcher sur ses traces. La religion humaine est la pratique des formes du christianisme, sans la vie divine dans l'âme ; c'est la forme, sans la puissance, la profession sans la réalité. Une personne peut être très sincère, fréquenter régulièrement les lieux dits de culte, chanter des psaumes et des hymnes, écouter des sermons, réciter des prières, et avec tout cela, n'avoir en Christ aucun intérêt à salut, et ne pas posséder la vie divine. Les formes humaines, quelque sincèrement qu'un les observe, ne pourront jamais satisfaire aux justes exigences de Dieu, ni laver nos nombreux péchés ».
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Gérard : j'aime pas la religion; j'aime pas la religiosité.
Jean Barbey : c'est étonnant, quand on sait que vous appartenez à l'un des systèmes d'églises les plus strictement religieux du panorama évangélique.
Je comprends votre étonnement, mais ne confondons pas « religion », avec « doctrine du Christ » ou avec « service religieux ».
Les « frères » ne suivent pas une religion, mais une personne, en l’occurrence Christ.
Voici les pensées de plusieurs « frères » pouvant s'exprimer mieux que je ne pourrais le faire :
« Je me suis souvent demandé si l'Eglise aurait perdu quelque chose à ne pas connaître le mot de religion et ses dérivés. Ce mot vient des auteurs latins, de Cicéron, entre autres, où il a souvent le sens de superstition. Nous croyons pouvoir dire qu'il n'a aucun terme correspondant dans la Parole de Dieu, que ni le mot ni la chose ne s'y trouvent. Vous ne le rencontrerez pas une seule fois dans tout l'Ancien Testament, et dans le Nouveau, quelques versions l'ont admis, mal à propos à mon avis, dans Jacques 1 :26-27 pour traduire un mot grec, qui, dans Actes 26 :5 et Colossiens 2 :18, est rendu beaucoup plus exactement par culte. Cela vient, je crois, de la difficulté d'exprimer en français l'adjectif dérivé du mot grec, qui n'est employé qu'une seule fois en Jacques 1 : 26 ; on a cru devoir dire religieux, tandis que culte manque d'un adjectif dérivé, [auquel on a suppléé maladroitement]. »
« Quel avantage, selon moi, c'eût été et ce serait pour les chrétiens de rejeter ce mot d'origine païenne, et de dire tout simplement, avec la Parole: la vérité de Dieu, la doctrine de Christ, l'Evangile, les paroles de cette vie etc. Que de confusions on aurait évitées et l'on éviterait; comme le christianisme serait clairement distingué de tout ce qui n'est pas lui — quelle évidence, quelle force de plus dans le langage et dans l'esprit ! Qu'on appelle religion, si l'on veut, tous les systèmes en dehors de la vérité, mais qu'on ne donne plus ce nom au système évangélique. Le seul mot, à mon jugement, qui pourrait être traduit par religieux (selon le sens cicéronien) dans le Nouveau Testament, se trouve dans Actes 17 : 22, où Martin l'a traduit par «trop dévots», il signifie en effet: «qui a peur des dieux, qui les honore par crainte» — et aussi: «superstitieux» ».
« On parle religion et beaucoup dans la « grande maison » de 2 Timothée, mais on en parle selon les propres pensées de l'homme, selon les vaines imaginations de son cœur et non selon la vérité de Dieu, selon la Parole de Dieu ».
« Les pharisiens étaient très religieux et, cependant, ils rejetèrent Christ. Leur religion n'était pas divine. La religion divine, nous dit la bible, «est pure et sans tache» (Jacques 1 :27), elle ne peut venir que du ciel. Donc, être religieux comme Dieu l'entend, c'est être comme Christ ; c'est posséder sa vie, être rempli de son Esprit, marcher sur ses traces. La religion humaine est la pratique des formes du christianisme, sans la vie divine dans l'âme ; c'est la forme, sans la puissance, la profession sans la réalité. Une personne peut être très sincère, fréquenter régulièrement les lieux dits de culte, chanter des psaumes et des hymnes, écouter des sermons, réciter des prières, et avec tout cela, n'avoir en Christ aucun intérêt à salut, et ne pas posséder la vie divine. Les formes humaines, quelque sincèrement qu'un les observe, ne pourront jamais satisfaire aux justes exigences de Dieu, ni laver nos nombreux péchés ».
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gerardh- Messages : 5916
Date d'inscription : 30/06/2012
Re: La religiosité : une question d'équilibre ?
gerardh a écrit:
Je comprends votre étonnement
Et pour cause !
gerardh a écrit:mais ne confondons pas « religion », avec « doctrine du Christ » ou avec « service religieux ».
Je ne confonds rien. Il suffit de fréquenter un culte darbyste pour constater qu'en fait de "doctrine du Christ", le ritualisme et le légalisme y ont une place digne du pharisaïsme le plus strict.
gerardh a écrit:Les « frères » ne suivent pas une religion, mais une personne, en l’occurrence Christ.
Non, les "frères" suivent Darby, ne rêvez pas.
Re: La religiosité : une question d'équilibre ?
__
Jean Barbey,
Le Seigneur connaît toutes choses en ce qui me concerne et en ce qui concerne les "frères".
___
Jean Barbey,
Le Seigneur connaît toutes choses en ce qui me concerne et en ce qui concerne les "frères".
___
gerardh- Messages : 5916
Date d'inscription : 30/06/2012
Re: La religiosité : une question d'équilibre ?
Je pense que ça serait bien de définir les mots, parce que je trouve que c'est quelque chose que je lis beaucoup chez les évangéliques avec des phrases toutes faites "nous n'avons pas de religion mais une relaton etc". Mais au final ça se traduit un peu quand même par des actes comme venir le dimanche, prendre la sainte cène participer aux réunions, donner de l'argent etc.
J'avoue que ces termes sont flous pour moi, mais je ne vais plus dans aucune église, mon épouse commence à aller chez les pentecotistes, je pense essayer. Mais au-delà de ça, j'ai du mal à comprendre ce que serait la religiosité. Je crois que l'homme a besoin de rituels en tout cas, j'en ai besoin de liturgie, de choses un peu cadrées sans forcément que ça soit le mal absolu, du moment que tu le fais joyeusement et librement. C'est pourquoi d'ailleurs, ne le faisant plus joyeusement je ne vais plus à un culte, mais je ne dis pas que mes frères et soeurs qui vont à un culte sont des "religieux".
On voit d'ailleurs dans ce verset de Jacques que finalement il prescrit des choses à faire pour les personnes croyantes : "La religion pure et sans tache, devant Dieu notre Père, consiste à visiter les orphelins et les veuves dans leurs afflictions, et à se préserver des souillures du monde.", Jacques pousse-t-il à la religiosité?
J'avoue que ces termes sont flous pour moi, mais je ne vais plus dans aucune église, mon épouse commence à aller chez les pentecotistes, je pense essayer. Mais au-delà de ça, j'ai du mal à comprendre ce que serait la religiosité. Je crois que l'homme a besoin de rituels en tout cas, j'en ai besoin de liturgie, de choses un peu cadrées sans forcément que ça soit le mal absolu, du moment que tu le fais joyeusement et librement. C'est pourquoi d'ailleurs, ne le faisant plus joyeusement je ne vais plus à un culte, mais je ne dis pas que mes frères et soeurs qui vont à un culte sont des "religieux".
On voit d'ailleurs dans ce verset de Jacques que finalement il prescrit des choses à faire pour les personnes croyantes : "La religion pure et sans tache, devant Dieu notre Père, consiste à visiter les orphelins et les veuves dans leurs afflictions, et à se préserver des souillures du monde.", Jacques pousse-t-il à la religiosité?
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"L'épreuve n'enlève pas la foi elle n'enlève que la mauvaise foi..."
Que Dieu vous bénisse
jpeg- Messages : 6212
Date d'inscription : 01/07/2012
Age : 47
Re: La religiosité : une question d'équilibre ?
jpeg a écrit: ... j'ai du mal à comprendre ce que serait la religiosité....
La religiosité est en quelque sorte une aptitude potentielle à devenir religieux.
Cette religiosité n'est en aucun cas une donnée constante, et chacun la ressent d'une manière qui lui est propre, ou pas du tout.
Tout cela est évidemment très relatif et subjectif (c'est du moins ce que j'en pense).
alaind2- Messages : 1202
Date d'inscription : 28/11/2014
Age : 63
Re: La religiosité : une question d'équilibre ?
Dans les écritures on traduit généralement dans les bibles francophones, anglosaxones, et autres, par religion le terme θρησκείᾳ (thrēskeia) en Jacques 1:26-27 et Actes 26:5, par culte en Colossiens 2:18 qui signifie bien qu'il y'a des cérémonies extérieures solennelle, avec une adoration, un culte dans un sens qui semblait largement accepté dans le monde païen. Les auteurs du Nouveau Testament reprennent alors ce terme à la suite des livres juifs deutérocanoniques écrits en grec Sagesse et 4 Macabées. Du point de vue étymologique ce mot et ses équivalents dans d'autres langues renvoient au sens de "tenir". L'autre origine du mot qu'on entend souvent mentionnée renvoi au "religio" latin qui peut signifier "rassembler", "relier", "attacher".
Jacques y intègre la dimension sociale, et d'autres textes ramènent l'accent non pas sur la forme extérieur mais sur la piété personnelle, s'offrir soi-même en sacrifice dans notre corps, dans la louange et reconnaissance en tout temps. La dimmension collective se résume à s'assembler sans désordre donc de manière organisée, pour partager des cantiques, des psaumes, un enseignement, des prophéties...etc.
Dans le langage courant d'aujourd'hui la religion inclus toute forme de culte organisé, accompagné de son système de croyance. Donc même une forme de culte que l'on veut très peu ritualisée comme une simple réunion de prière, en est une pour beaucoup de nos contemporains qu'on ne va donc pas pouvoir "berner" avec ça. Lire la Bible comme Parole de Dieu inspirée avec ou sans la doctrine de l'inerrance qui caractérise les évangéliques, peut aussi être considéré comme un rite en soi. Car c'est un temps qu'on consacre à Dieu et qui a des implications matérielles : on prend une bible, on l'ouvre, on lit...etc.
Quelqu'un qui affirme avoir une spiritualité en étant "sans religion", va dans un sens général aspirer à autre chose qu'une existence purement matérialiste. Il ne va pas forcément adhérer à une transcendance, parfois un Dieu d'amour plus personnel mais plus souvent une ou des forces et énergies. Cela se traduit par faire le bien autour de soi, aimer les autres, aimer la nature, et reste universaliste, amoral, anominaliste sans loi, suit le mouvement des désirs humain, pourra avoir tendance à déifier des émotions naturelles ou des états de conscience modifiés en eux-même.
La spiritualité chrétienne signifie vivre en relation avec le Dieu de Jésus-Christ, en menant donc une existence qui dépasse celle d'une vie matérielle et considère toute la vision chrétienne qu'on trouve dans les écritures. Pris séparément de la religion, cela peut renvoyer à une pratique personnelle de la foi sans perspective collective et sans les normes qui organisent un culte extérieur. Cela peut concerner les "sans église" mais la frontière n'est pas toujours évidente car cela suppose quand même de prêter attention à la volonté de Dieu, de lire la Bible, de ne pas chercher à satisfaire tous ses désirs, éventuellement les chrétiens sans église chantent des cantiques, et ont des interactions avec d'autres chrétiens.
Jacques y intègre la dimension sociale, et d'autres textes ramènent l'accent non pas sur la forme extérieur mais sur la piété personnelle, s'offrir soi-même en sacrifice dans notre corps, dans la louange et reconnaissance en tout temps. La dimmension collective se résume à s'assembler sans désordre donc de manière organisée, pour partager des cantiques, des psaumes, un enseignement, des prophéties...etc.
Dans le langage courant d'aujourd'hui la religion inclus toute forme de culte organisé, accompagné de son système de croyance. Donc même une forme de culte que l'on veut très peu ritualisée comme une simple réunion de prière, en est une pour beaucoup de nos contemporains qu'on ne va donc pas pouvoir "berner" avec ça. Lire la Bible comme Parole de Dieu inspirée avec ou sans la doctrine de l'inerrance qui caractérise les évangéliques, peut aussi être considéré comme un rite en soi. Car c'est un temps qu'on consacre à Dieu et qui a des implications matérielles : on prend une bible, on l'ouvre, on lit...etc.
Quelqu'un qui affirme avoir une spiritualité en étant "sans religion", va dans un sens général aspirer à autre chose qu'une existence purement matérialiste. Il ne va pas forcément adhérer à une transcendance, parfois un Dieu d'amour plus personnel mais plus souvent une ou des forces et énergies. Cela se traduit par faire le bien autour de soi, aimer les autres, aimer la nature, et reste universaliste, amoral, anominaliste sans loi, suit le mouvement des désirs humain, pourra avoir tendance à déifier des émotions naturelles ou des états de conscience modifiés en eux-même.
La spiritualité chrétienne signifie vivre en relation avec le Dieu de Jésus-Christ, en menant donc une existence qui dépasse celle d'une vie matérielle et considère toute la vision chrétienne qu'on trouve dans les écritures. Pris séparément de la religion, cela peut renvoyer à une pratique personnelle de la foi sans perspective collective et sans les normes qui organisent un culte extérieur. Cela peut concerner les "sans église" mais la frontière n'est pas toujours évidente car cela suppose quand même de prêter attention à la volonté de Dieu, de lire la Bible, de ne pas chercher à satisfaire tous ses désirs, éventuellement les chrétiens sans église chantent des cantiques, et ont des interactions avec d'autres chrétiens.
Jyncen- Messages : 1184
Date d'inscription : 09/08/2012
Age : 36
Re: La religiosité : une question d'équilibre ?
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Bonjour Jyncen,
J'apprécie beaucoup votre développement et je le retiens en grande partie, même si je ne pourrais pas en retenir certains termes.
En tout cas cela est bien mieux que de proférer des contre-vérités et des anathèmes !
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Bonjour Jyncen,
J'apprécie beaucoup votre développement et je le retiens en grande partie, même si je ne pourrais pas en retenir certains termes.
En tout cas cela est bien mieux que de proférer des contre-vérités et des anathèmes !
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gerardh- Messages : 5916
Date d'inscription : 30/06/2012
Re: La religiosité : une question d'équilibre ?
alaind2 a écrit:Peut-être s'agit-t-il simplement d'un problème de culture religieuse.
Mieux connaître "les autres", sans pour autant adhérer à leurs concepts religieux, pourrait éventuellement éviter de sombrer une diatribe récurrente.
Qu'en pensez-vous ?
Pour revenir à la question initiale, mieux comprendre les autres, et surtout accepter que Dieu puisse se révéler au travers d'une autre façon de faire que la mienne. Étant donné qu'il nous a cherché et nous cherche encore, il passe par les moyens même discutables que nous pouvons parfois lui imposer sans forcément nous en rendre compte. On peut aussi concevoir que les facteurs qui favorisent une piété plus rigide ou plus souples peuvent être nombreux et correspondent ou pas aux besoins de chacun.
Jyncen- Messages : 1184
Date d'inscription : 09/08/2012
Age : 36
Re: La religiosité : une question d'équilibre ?
jpeg a écrit:Je pense que ça serait bien de définir les mots, parce que je trouve que c'est quelque chose que je lis beaucoup chez les évangéliques avec des phrases toutes faites "nous n'avons pas de religion mais une relaton etc". Mais au final ça se traduit un peu quand même par des actes comme venir le dimanche, prendre la sainte cène participer aux réunions, donner de l'argent etc.
Je partage votre avis, même si la définition de "religion" et de "religieux" est assez difficile en histoire des religions (!); je me garderai donc de le faire ici. Ma réaction à l'encontre de l'intervention de gerardh a trait à son dénigrement implicite de ce qui serait religieux, alors que sa famille d'églises en serait bien sûr exempte.
Je ne pense pas que le "religieux" soit négatif en soi, et comme vous le dites, ce que le Christ et les apôtres ont institué eux-mêmes confine à l'expression religieuse : répéter la Cène, voire les agapes, organiser un rassemblement structuré où l'on chante des cantiques et où l'on prêche et enseigne, encadrer la prière communautaire... Tout cela demande une mise en forme qui converge avec les autres expressions de "foi", à l'intérieur ou à l'extérieur du christianisme, sans compter que l'association de croyants pour professer une foi commune relève déjà de la religion, à travers la création d'une confession de foi.
La difficulté me semble résider dans l'articulation de ce qui est authentiquement spirituel avec l'expression religieuse inévitable qui accompagne donc toute association à caractère confessionnel.
Mais ceux qui veulent ôter la religion du christianisme, me font penser à ceux qui veulent ôter la philosophie de la théologie et la théologie de la vie chrétienne : ils oublient que la théologie est à l'origine l'incorporation de la philosophie grecque dans les formes du christianisme, et que tout discours sur la foi, y compris les confessions de foi, relèvent de l'activité théologique. Et ainsi, en voulant rejeter religion ou théologie, ils reconstruisent malgré eux une mauvaise religion, et une mauvaise théologie, et aboutissent à des expressions monstrueuses du christianisme. Qui veut faire l'ange, fait la bête.
Re: La religiosité : une question d'équilibre ?
gerardh a écrit:__
Jean Barbey,
Le Seigneur connaît toutes choses en ce qui me concerne et en ce qui concerne les "frères".
___
Cher gerardh,
Comme vous le savez fort bien, je ne parle pas ici de la spiritualité des individus, mais des pratiques des églises.
Car vous avancez certaines prétentions concernant votre famille d'églises et une religiosité que vous semblez abhorrer.
Il m'a donc paru à propos d'exprimer un désaccord et d'inviter à une expérience que tout le monde peut faire.
Re: La religiosité : une question d'équilibre ?
__
Cher Jean, vous avez écrit :
Maintenant, abordons les questions de fond, par exemple, celles que vous avez-vous-mêmes esquissées comme :
__
Cher Jean, vous avez écrit :
Vous m’avez aussi écrit :Ma réaction à l'encontre de l'intervention de gerardh a trait à son dénigrement implicite de ce qui serait religieux, alors que sa famille d'églises en serait bien sûr exempte.
J’apprécie cette mise au point, sachant toutefois que « les frères » peuvent eux-aussi être questionnés, qu’ils en sont conscients et qu'ils peuvent apprendre certaines choses de leurs frères en Christ.Cher gerardh, Comme vous le savez fort bien, je ne parle pas ici de la spiritualité des individus, mais des pratiques des églises. Car vous avancez certaines prétentions concernant votre famille d'églises et une religiosité que vous semblez abhorrer. Il m'a donc paru à propos d'exprimer un désaccord et d'inviter à une expérience que tout le monde peut faire.
Maintenant, abordons les questions de fond, par exemple, celles que vous avez-vous-mêmes esquissées comme :
Répéter la Cène, voire les agapes, organiser un rassemblement structuré où l'on chante des cantiques et où l'on prêche et enseigne, encadrer la prière communautaire... Tout cela demande une mise en forme qui converge avec les autres expressions de "foi", à l'intérieur ou à l'extérieur du christianisme, sans compter que l'association de croyants pour professer une foi commune relève déjà de la religion, à travers la création d'une confession de foi.
Ceux qui veulent ôter la religion du christianisme, me font penser à ceux qui veulent ôter la philosophie de la théologie et la théologie de la vie chrétienne : ils oublient que la théologie est à l'origine l'incorporation de la philosophie grecque dans les formes du christianisme, et que tout discours sur la foi, y compris les confessions de foi, relèvent de l'activité théologique.
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gerardh- Messages : 5916
Date d'inscription : 30/06/2012
Re: La religiosité : une question d'équilibre ?
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Jean : à propos de la philosophie et de la théologie
En Colossiens 2 :8, nous lisons : « prenez garde que personne ne fasse de vous sa proie par la philosophie et par de vaines déceptions*, selon l'enseignement des hommes, selon les éléments du monde, et non selon Christ ».
(*ailleurs : tromperies sans fondement, (ou en espagnol) subtilités superficielles, creuses)
La philosophie (philosophia ; littéralement : amour de la sagesse), est la recherche de la sagesse et de la vérité par des efforts intellectuels. Paul met en garde contre la philosophie (Colossiens 2:8 ), car le plus souvent elle rejette ou ignore la révélation divine. Les philosophes épicuriens incitaient à rechercher le plaisir et à éviter la souffrance ; pour les stoïciens, le bonheur était dans la vertu et dans l’indifférence à l’égard de ce qui affecte la personne. Les gnostiques furent très influents dans les débuts du christianisme. Ils spéculaient sur les origines ou sur l’éternité de la matière. Mais il y eut aussi et maintenant encore les fatalistes, les rationalistes, les modernistes, sans compter le légalisme rabbinique : qui croire ? Dans la culture grecque de l’époque, certains s’efforçaient d’adapter l’enseignement chrétien à la philosophie helléniste, pour rendre la révélation divine plus accessible à l’esprit humain. Une telle alliance conduisait virtuellement à la destruction de la foi chrétienne.
Par philosophie, l’apôtre veut dire cette connaissance faussement ainsi nommée (1 Tim. 6:20), par laquelle l’homme prétend, par ses propres facultés et ses raisonnements, arriver à la connaissance des choses de Dieu. L’esprit naturel ne peut connaître que les choses qui sont de son domaine ; l’Esprit de Dieu seul révèle les choses de Dieu (voyez 1 Cor. 2:11). Le propre de cette philosophie est de conduire l’homme à nier ce qu’elle ne peut comprendre et soumettre à ses raisonnements. C’est ainsi que, de nos jours, elle s’attaque, comme autrefois, au mystère de la Personne de Christ et de la rédemption, et que l’on voit même des docteurs portant le nom de chrétiens, suivre ces raisonnements, ces vaines déceptions qui conduisent à dépouiller le chrétien de ce qu’il a de plus précieux, la Personne de son Sauveur. Ses raisonnements le conduiront donc infailliblement à nier ce qu’il ne peut comprendre ou démontrer. C’est exactement l’inverse de la foi qui accepte sans discussion la révélation de Dieu. Les enseignements philosophiques anciens ou modernes sont prétendus venir compléter les enseignements simples de l’évangile et nous conduire vers une connaissance plus parfaite. En réalité ils détruisent l’évangile. Or Christ est le test pour tout enseignement. Est-ce que cet enseignement est selon Christ ou non ?
Contrairement à la philosophie, le christianisme appelle un peuple hors du monde pour le ciel. Aussi, la philosophie « n’est pas selon Christ ». Elle conduit à la spéculation : elle ne conduit jamais à Christ. Pour cette raison, en dehors de toute autre considération, la philosophie est condamnée par le christianisme, qui est marqué par la foi, qui tire les gens hors du monde et les rassemble vers Christ.
Le Grec cultivé d’alors aurait donné de l’importance à une formation philosophique. Mais au service du Seigneur, il n’est question ni de formation ni de préparation en théologie, en philosophie ou en lettres. Les chefs des Juifs, quelques années plus tard, «voyant la hardiesse de Pierre et de Jean, et s’étant aperçus qu’ils étaient des hommes illettrés et du commun… s’en étonnaient, et ils les reconnaissaient pour avoir été avec Jésus» (Actes 4 :13).
La théologie mal comprise est ce que l'homme pense sur la Bible, alors que nous devons chercher dans cette Parole ce que Dieu a dit, et pas autre chose, dans la prière et l'humilité, en nous nourrissant de cette Parole par le Saint Esprit. Aussi, les ruses de l'ennemi dans ces jours tendent à réduire la révélation bénie de la volonté de notre Père, à une théologie qui peut être discutée et raisonnée et à en faire un sujet de controverse. Souvenez-vous, saints de Dieu, que quoique l'apôtre dise: «Sois attentif à l'enseignement» il donne premièrement l'avertissement suivant presque oublié de nos jours, hélas ! «Sois attentif à toi-même» (1 Timothée 4 :16). Ainsi, partout dans la chrétienté, la théologie limite le péché à des actes flagrants de transgression et enseigne à ses disciples qu'en raison de ce qu'est la nature humaine, le péché est inévitable dans la vie des chrétiens. Cette doctrine déshonorante pour le Seigneur découle du fait que, pour la plupart, les conducteurs religieux enseignent que la loi est la règle de vie sous laquelle les chrétiens sont placés. Or aussi assurément que la chair est en nous, il est impossible que la loi ne provoque pas à la désobéissance ceux qui se placent sous son joug.
Le premier chapitre de l'évangile de Jean (versets 35-40) nous fournit de précieux enseignements à cet égard. Les disciples de Jean le baptiseur voient Jésus marcher, ils l'entendent parler et ils le suivent. Où arrivent-ils ? Là où il demeurait. Contempler le parfait modèle, l'Homme approuvé de Dieu par excellence, l'entendre parler, c'est-à-dire apprendre à connaître ses pensées et sa volonté pour marcher dignement et le servir fidèlement (Colossiens 1 : 9-10), le suivre dans le chemin de l'obéissance, n'étant dirigé que par Lui, n'est-ce pas la seule école de théologie qu'il puisse reconnaître? Comment des hommes, des croyants certainement pieux et bien intentionnés, peuvent-ils prétendre former des serviteurs de Dieu ! En disant cela, nous ne saurions mésestimer la valeur et l'opportunité que peuvent avoir, pour un jeune serviteur tout particulièrement, les conseils fraternels et affectueux donnés par des hommes spirituels, qui ont tiré profit des expériences faites dans le chemin parcouru avec le Seigneur. Bien au contraire, combien il est souhaitable que les jeunes frères, les jeunes croyants recherchent la compagnie et la communion des aînés, des conducteurs du troupeau (Cantiques 1 :8 ). Mais cela ne remplace pas une formation réalisée dans le secret, dans l'intimité du sanctuaire.
Aussi, le chrétien a besoin d’étudier et de méditer la Parole, bien plus que les ouvrages de théologie ou autres choses semblables.
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Jean : à propos de la philosophie et de la théologie
En Colossiens 2 :8, nous lisons : « prenez garde que personne ne fasse de vous sa proie par la philosophie et par de vaines déceptions*, selon l'enseignement des hommes, selon les éléments du monde, et non selon Christ ».
(*ailleurs : tromperies sans fondement, (ou en espagnol) subtilités superficielles, creuses)
La philosophie (philosophia ; littéralement : amour de la sagesse), est la recherche de la sagesse et de la vérité par des efforts intellectuels. Paul met en garde contre la philosophie (Colossiens 2:8 ), car le plus souvent elle rejette ou ignore la révélation divine. Les philosophes épicuriens incitaient à rechercher le plaisir et à éviter la souffrance ; pour les stoïciens, le bonheur était dans la vertu et dans l’indifférence à l’égard de ce qui affecte la personne. Les gnostiques furent très influents dans les débuts du christianisme. Ils spéculaient sur les origines ou sur l’éternité de la matière. Mais il y eut aussi et maintenant encore les fatalistes, les rationalistes, les modernistes, sans compter le légalisme rabbinique : qui croire ? Dans la culture grecque de l’époque, certains s’efforçaient d’adapter l’enseignement chrétien à la philosophie helléniste, pour rendre la révélation divine plus accessible à l’esprit humain. Une telle alliance conduisait virtuellement à la destruction de la foi chrétienne.
Par philosophie, l’apôtre veut dire cette connaissance faussement ainsi nommée (1 Tim. 6:20), par laquelle l’homme prétend, par ses propres facultés et ses raisonnements, arriver à la connaissance des choses de Dieu. L’esprit naturel ne peut connaître que les choses qui sont de son domaine ; l’Esprit de Dieu seul révèle les choses de Dieu (voyez 1 Cor. 2:11). Le propre de cette philosophie est de conduire l’homme à nier ce qu’elle ne peut comprendre et soumettre à ses raisonnements. C’est ainsi que, de nos jours, elle s’attaque, comme autrefois, au mystère de la Personne de Christ et de la rédemption, et que l’on voit même des docteurs portant le nom de chrétiens, suivre ces raisonnements, ces vaines déceptions qui conduisent à dépouiller le chrétien de ce qu’il a de plus précieux, la Personne de son Sauveur. Ses raisonnements le conduiront donc infailliblement à nier ce qu’il ne peut comprendre ou démontrer. C’est exactement l’inverse de la foi qui accepte sans discussion la révélation de Dieu. Les enseignements philosophiques anciens ou modernes sont prétendus venir compléter les enseignements simples de l’évangile et nous conduire vers une connaissance plus parfaite. En réalité ils détruisent l’évangile. Or Christ est le test pour tout enseignement. Est-ce que cet enseignement est selon Christ ou non ?
Contrairement à la philosophie, le christianisme appelle un peuple hors du monde pour le ciel. Aussi, la philosophie « n’est pas selon Christ ». Elle conduit à la spéculation : elle ne conduit jamais à Christ. Pour cette raison, en dehors de toute autre considération, la philosophie est condamnée par le christianisme, qui est marqué par la foi, qui tire les gens hors du monde et les rassemble vers Christ.
Le Grec cultivé d’alors aurait donné de l’importance à une formation philosophique. Mais au service du Seigneur, il n’est question ni de formation ni de préparation en théologie, en philosophie ou en lettres. Les chefs des Juifs, quelques années plus tard, «voyant la hardiesse de Pierre et de Jean, et s’étant aperçus qu’ils étaient des hommes illettrés et du commun… s’en étonnaient, et ils les reconnaissaient pour avoir été avec Jésus» (Actes 4 :13).
La théologie mal comprise est ce que l'homme pense sur la Bible, alors que nous devons chercher dans cette Parole ce que Dieu a dit, et pas autre chose, dans la prière et l'humilité, en nous nourrissant de cette Parole par le Saint Esprit. Aussi, les ruses de l'ennemi dans ces jours tendent à réduire la révélation bénie de la volonté de notre Père, à une théologie qui peut être discutée et raisonnée et à en faire un sujet de controverse. Souvenez-vous, saints de Dieu, que quoique l'apôtre dise: «Sois attentif à l'enseignement» il donne premièrement l'avertissement suivant presque oublié de nos jours, hélas ! «Sois attentif à toi-même» (1 Timothée 4 :16). Ainsi, partout dans la chrétienté, la théologie limite le péché à des actes flagrants de transgression et enseigne à ses disciples qu'en raison de ce qu'est la nature humaine, le péché est inévitable dans la vie des chrétiens. Cette doctrine déshonorante pour le Seigneur découle du fait que, pour la plupart, les conducteurs religieux enseignent que la loi est la règle de vie sous laquelle les chrétiens sont placés. Or aussi assurément que la chair est en nous, il est impossible que la loi ne provoque pas à la désobéissance ceux qui se placent sous son joug.
Le premier chapitre de l'évangile de Jean (versets 35-40) nous fournit de précieux enseignements à cet égard. Les disciples de Jean le baptiseur voient Jésus marcher, ils l'entendent parler et ils le suivent. Où arrivent-ils ? Là où il demeurait. Contempler le parfait modèle, l'Homme approuvé de Dieu par excellence, l'entendre parler, c'est-à-dire apprendre à connaître ses pensées et sa volonté pour marcher dignement et le servir fidèlement (Colossiens 1 : 9-10), le suivre dans le chemin de l'obéissance, n'étant dirigé que par Lui, n'est-ce pas la seule école de théologie qu'il puisse reconnaître? Comment des hommes, des croyants certainement pieux et bien intentionnés, peuvent-ils prétendre former des serviteurs de Dieu ! En disant cela, nous ne saurions mésestimer la valeur et l'opportunité que peuvent avoir, pour un jeune serviteur tout particulièrement, les conseils fraternels et affectueux donnés par des hommes spirituels, qui ont tiré profit des expériences faites dans le chemin parcouru avec le Seigneur. Bien au contraire, combien il est souhaitable que les jeunes frères, les jeunes croyants recherchent la compagnie et la communion des aînés, des conducteurs du troupeau (Cantiques 1 :8 ). Mais cela ne remplace pas une formation réalisée dans le secret, dans l'intimité du sanctuaire.
Aussi, le chrétien a besoin d’étudier et de méditer la Parole, bien plus que les ouvrages de théologie ou autres choses semblables.
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gerardh- Messages : 5916
Date d'inscription : 30/06/2012
Re: La religiosité : une question d'équilibre ?
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Jean, vous avez écrit :
Cela dit, comment se passent nos réunions d’assemblées, dont vous avez une image plus que négative, qui m’étonne ? Nos cultes par exemple comportent une partie d’adoration à Dieu qui est suivie par la Cène à la table du Seigneur. Lors de ces dévotions, l’on ne sait pas à l’avance quels frères interviendront pour prendre de l’action (adoration ou cantiques indiqués). Ces frères ne le savent pas eux-mêmes. C’est le Saint Esprit, qui indique aux uns et aux autres ce que chacun doit faire (ou rester silencieux). Le thème précis de l’adoration n’est pas non plus déterminé à l’avance. Et pourtant il se dégage très souvent par l’Esprit un fil dominant et cohérent, malgré la multiplicité des intervenants, et malgré notre faiblesse. A la fin de chaque parole d’adoration, l’assemblée entière prononce l’amen.
Aussi, je vois mal comment nous pourrions davantage nous conformer à la volonté de Dieu.
Lors du culte, nous lisons éventuellement un court passage (non prévu à l’avance) adapté à la pensée générale de l’assemblée. Nous réservons plutôt ce que nous appelons la réunion d’édification, parfois d’étude, à la lecture et au commentaire de la Parole. Un ou au maximum trois frères (toujours non déterminés à l’avance, et ne le sachant pas eux-mêmes), lisent tour à tour un extrait de la Parole qu’ils commentent ensuite.
Nos réunions de prières sont prévues soit le Dimanche soit en semaine selon les mêmes dispositions.
Les agapes, lorsqu’elles existent, ne sont pas considérées comme des réunions d’assemblée.
Tout cela relève de la religion, si vous voulez. Mais nous n’avons pas besoin d’une confession de foi pour cela : la Parole de Dieu, rien que la Parole et toute la Parole, sont notre « confession de foi ». Cette Parole est explicitée par de simples chrétiens à qui l’Esprit a attribué un don (ou charisme) pour enseigner (ou évangéliser) : ils se doivent le faire sans rien ajouter ou retrancher à la Parole. A noter qu’au-delà de ceux d’entre eux qui s’expriment verbalement, nous bénéficions d’un important corpus doctoral écrit à disposition de tous les chrétiens.
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Jean, vous avez écrit :
Je me souviens avoir participé en Egypte à un culte célébré le Dimanche en soirée du fait que le ce jour n’est pas un jour férié dans ce pays. Donc la convention entre frères et sœurs étant que la réunion devant commencer à 19 heures je crois, beaucoup de fidèles, sortant de leur travail, arrivaient en retard, parfois même très largement. Cela était quelque peu gênant, car Dieu n’est pas un Dieu de désordre. Cela montre qu’un certain minimum de formalisme est souhaitable pour la paix des uns et des autres.Répéter la Cène, voire les agapes, organiser un rassemblement structuré où l'on chante des cantiques et où l'on prêche et enseigne, encadrer la prière communautaire... Tout cela demande une mise en forme qui converge avec les autres expressions de "foi", à l'intérieur ou à l'extérieur du christianisme, sans compter que l'association de croyants pour professer une foi commune relève déjà de la religion, à travers la création d'une confession de foi.
Cela dit, comment se passent nos réunions d’assemblées, dont vous avez une image plus que négative, qui m’étonne ? Nos cultes par exemple comportent une partie d’adoration à Dieu qui est suivie par la Cène à la table du Seigneur. Lors de ces dévotions, l’on ne sait pas à l’avance quels frères interviendront pour prendre de l’action (adoration ou cantiques indiqués). Ces frères ne le savent pas eux-mêmes. C’est le Saint Esprit, qui indique aux uns et aux autres ce que chacun doit faire (ou rester silencieux). Le thème précis de l’adoration n’est pas non plus déterminé à l’avance. Et pourtant il se dégage très souvent par l’Esprit un fil dominant et cohérent, malgré la multiplicité des intervenants, et malgré notre faiblesse. A la fin de chaque parole d’adoration, l’assemblée entière prononce l’amen.
Aussi, je vois mal comment nous pourrions davantage nous conformer à la volonté de Dieu.
Lors du culte, nous lisons éventuellement un court passage (non prévu à l’avance) adapté à la pensée générale de l’assemblée. Nous réservons plutôt ce que nous appelons la réunion d’édification, parfois d’étude, à la lecture et au commentaire de la Parole. Un ou au maximum trois frères (toujours non déterminés à l’avance, et ne le sachant pas eux-mêmes), lisent tour à tour un extrait de la Parole qu’ils commentent ensuite.
Nos réunions de prières sont prévues soit le Dimanche soit en semaine selon les mêmes dispositions.
Les agapes, lorsqu’elles existent, ne sont pas considérées comme des réunions d’assemblée.
Tout cela relève de la religion, si vous voulez. Mais nous n’avons pas besoin d’une confession de foi pour cela : la Parole de Dieu, rien que la Parole et toute la Parole, sont notre « confession de foi ». Cette Parole est explicitée par de simples chrétiens à qui l’Esprit a attribué un don (ou charisme) pour enseigner (ou évangéliser) : ils se doivent le faire sans rien ajouter ou retrancher à la Parole. A noter qu’au-delà de ceux d’entre eux qui s’expriment verbalement, nous bénéficions d’un important corpus doctoral écrit à disposition de tous les chrétiens.
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gerardh- Messages : 5916
Date d'inscription : 30/06/2012
Re: La religiosité : une question d'équilibre ?
alaind2 a écrit:Entre la déconstruction libérale que je ne conteste pas, et la consolidation conservatrice souvent outrancière, comment trouver un point d'équilibre dans ce système hybride à géométrie variable ?
Peut-être s'agit-t-il simplement d'un problème de culture religieuse.
Mieux connaître "les autres", sans pour autant adhérer à leurs concepts religieux, pourrait éventuellement éviter de sombrer une diatribe récurrente.
Qu'en pensez-vous ?
Je réitère cette intervention initiale de manière différente : comment débattre d'un sujet comme la "culture religieuse" sans sombrer dans le prosélytisme récurrent mais stérile car toujours unidirectionnel ?
alaind2- Messages : 1202
Date d'inscription : 28/11/2014
Age : 63
Re: La religiosité : une question d'équilibre ?
Jean Barbey a écrit: ... Mais ceux qui veulent ôter la religion du christianisme, me font penser à ceux qui veulent ôter la philosophie de la théologie et la théologie de la vie chrétienne : ils oublient que la théologie est à l'origine l'incorporation de la philosophie grecque dans les formes du christianisme, et que tout discours sur la foi, y compris les confessions de foi, relèvent de l'activité théologique. Et ainsi, en voulant rejeter religion ou théologie, ils reconstruisent malgré eux une mauvaise religion, et une mauvaise théologie, et aboutissent à des expressions monstrueuses du christianisme. Qui veut faire l'ange, fait la bête.
On ne le dira jamais assez ...
Qu'on se le dise ...
alaind2- Messages : 1202
Date d'inscription : 28/11/2014
Age : 63
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